Les parlementaires de la Commission du développement économique et de l’environnement (CODE) de l’Assemblée nationale ont visité le mercredi 16 avril 2014, à Ouagadougou, le Centre de traitement et de valorisation des déchets et l’Atelier Burkina service recyclage. L’objectif est de constater de visu la collecte et le traitement des déchets.
Joindre la pratique à la théorie, c’est la raison qui a motivé les députés de la Commission du développement économique et de l’environnement (CODE) a visité le Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD) et l’Atelier Burkina service recyclage, spécialisé dans le recyclage des déchets plastiques le 16 avril 2014. En effet, à l’issue de l’atelier d’information et de sensibilisation aux méthodes de collecte et de traitement des déchets plastiques au Burkina Faso, les parlementaires sont allés s’imprégner du processus de collecte, de traitement et de transformation des déchets sur le terrain. Selon le directeur du développement durable, Sidi Mahamadou Cissé, situé dans l’actuel arrondissement n°4 de Ouagadougou, le CTVD couvre une superficie de 70 ha, d’une capacité de 6 100 000 mètres cubes. « Il assure l’enfouissement des déchets solides (ordures ménagères, déchets industriels et biomédicaux), la valorisation de la partie fermentescible des déchets en compost (fumure organique) et la partie non biodégradable (déchets plastiques) en granulé », a-t-il souligné. Ils ont arpenté l’unité de valorisation des déchets plastiques en passant par l’unité de compostage jusqu’à l’espace d’enfouissement des ordures. « Sur 800 tonnes d’ordures générées par jour, seules 650 tonnes arrivent au centre. Cela dénote de la difficulté à collecter les déchets », a indiqué M. Cissé. L’équipe s’est rendue également à l’Atelier Burkina service recyclage sis à Kossodo, un quartier de Ouagadougou. Cette entreprise est spécialisée dans la collecte uniquement des déchets plastiques. « Nous achetons les plastiques entre 75 F CFA et 125 F CFA, le kg. Ensuite, on les nettoie, les broie et les transforme en granulé. On les revend à 500 F CFA, le kg », a précisé le responsable de l’entreprise, Yacouba Sana. Il ressort de cette visite que la difficulté majeure de ces entreprises est le problème de l’écoulement des articles. M. Sana a sollicité le Ministère en charge du commerce à l’aider à avoir un siège pour installer son entreprise. A l’issue des constats, le président de la CODE, Amadou Sanon, a affirmé : « Le Ministère de l’environnement devrait encourager ces entreprises, pour qu’elles exploitent leur savoir-faire. La valorisation gagnerait à ce qu’il y ait des débouchés à l’extérieur. Il faudrait aussi l’appui du Ministère du commerce pour ouvrir des pistes de marché pour exporter ces granulés ». Et d’ajouter : « Nous allons interpeller ces ministères, afin qu’ils trouvent des débouchés pour écouler les produits issus du recyclage. Cela permettrait de booster la transformation ».
« Les visites sont très riches d’enseignements. Il est ressorti que le Centre de traitement des déchets fait la fierté du Burkina, parce qu’il y a beaucoup de villes africaines qui viennent s’inspirer de cette expérience. Nous avons donc beaucoup apprécié l’engagement de ces Burkinabè qui aujourd’hui, semble-t-il, sont en train de faire boule de neige. Le Ministère de l’environnement devrait encourager les entreprises qui travaillent dans ces centres, afin qu’ils exploitent leur savoir-faire. La valorisation gagnerait à ce qu’il y ait des débouchés à l’extérieur avec l’appui du Ministère en charge du commerce. L’administration peut être le premier débouché pour encourager ces initiatives, en achetant les matériels scolaires que sont les règles, les équerres ».
Sita Ouattara :
« La visite nous donne encore beaucoup d’arguments pour lutter contre les sachets plastiques. Il faut une réponse à ce problème qui est, entre autres, le recyclage de ces plastiques, en termes d’outils de travail, de pavés, de matières premières, telles que les granulés qui sont produits sur certains sites pour être transformés, après, en produits finis. Ce que je peux aussi dire, c’est que les entrepreneurs abattent un travail énorme, parfois même sans bénéfice. Ils le font par patriotisme. La chaîne de transformation de ces déchets, depuis le transport jusqu’à l’enfouissement, montre que cela demande beaucoup de moyens. On peut apprécier le travail qui fait dans ces centres, car il protège, non seulement l’environnement, mais aussi qui crée des revenus et de l’emploi pour les femmes et les jeunes. C’est donc un travail qui a un impact économique, environnemental et sanitaire, puisque les déchets constituent un danger pour le monde humain et animal. Et s’il y a un appel à lancer aux autorités, c’est encourager les acteurs de ce domaine ».
Ildevert Lankoandé :
« C’est plus qu’une visite réussie. C’est ce qui se passe réellement, sur le terrain qu’on est en train de voir. On sent qu’avec toutes les difficultés, les gens peinent. Ce qu’on a constaté, c’est que la plupart des employés sont des femmes. Une façon de dire qu’elles se battent pour leur devenir et partant, pour celui de tous les Burkinabè ».