Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Jérémy Tinga Ouédraogo, a présenté le jeudi 17 avril 2014, au cours du point de presse du gouvernement, le bilan des actions de son département en 2013 et les perspectives pour l’année en cours.
Quatre points étaient à l’ordre du jour au cours de ce point de presse animé par le ministre des Ressources animales et halieutiques, Jérémy Tinga Ouédraogo. Il s’agit de la politique de promotion des ressources halieutiques, de la mise en œuvre du projet de promotion de l’aviculture traditionnelle, de la gestion des pâturages et du suivi sanitaire du bétail et enfin de l’inspection vétérinaire. En ce qui concerne le premier point, le ministre Ouédraogo s’est réjoui du transfert en 2013, des ressources halieutiques à son département. Selon lui, ce transfert confère au ministère la responsabilité de mener la politique de promotion des ressources halieutiques dans le pays. Sur un besoin en poisson estimé à quatre vingt mille tonnes par an, la Burkina Faso ne produit que vingt cinq mille tonnes, a-t-il dit. Pour combler ce déficit, il affirmé qu’une politique nationale en matière de ressources halieutiques et une stratégie de mise en œuvre d’action qui se chiffre à plus de dix milliards ont été adoptées en conseil des ministres. Dans ce sens, il a rassuré que les acteurs sont en train d’être organisés. « 2013 a été marqué par le renforcement des capacités des acteurs, mais également par la formation de techniciens en élevage », a justifié le ministre. Au titre des activités de l’année écoulée, le ministre Jérémy Tinga Ouédraogo a fait remarquer que l’accroissement de la production et de la productivité a nécessité la mise en place d’une Politique nationale de développement de l’élevage. Chose qui a permis, selon lui, de lever un certain nombre de contraintes, notamment, celle de l’alimentation du bétail. Le programme d’amélioration de l’aviculture traditionnelle a aussi été évoqué par le ministre. A ce niveau, il a précisé que le programme « 10 poules, un coq » a permis de sélectionner 20 bénéficiaires dans toutes les 351 communes du Burkina Faso, de les former et de les doter en poulailler, en noyau reproducteur et en équipements nécessaires pour mener un élevage. Le programme étant à son terme, le ministre a annoncé qu’il sera procédé à une évaluation dans les semaines à venir afin d’envisager la poursuite de ce programme. Au département des ressources animales, l’année 2013 a vu également le lancement du projet laitier sur un rayon de 100 km autour de Ouagadougou. De l’avis du Dr. Jérémy Tinga Ouédraogo, cette filière sera du domaine des privés avec l’appui de l’Etat en vue de son organisation, avec à la clé l’installation d’une usine de transformation de lait d’une capacité de trente mille litres de lait par jour. Le ministre en charge des ressources animales s’est également félicité de la couverture vaccinale des animaux en 2013, toutefois, il a émis une réserve quant aux dix millions de volailles qui ont manqué à l’appel. Il a rassuré que des efforts financières sont en train d’être faits pour combler ce gap.
2014, année de défis pour le ministère
A entendre le ministre Jérémy Tinga Ouédraogo, 2014 sera marquée par la mise en place du programme laitier avec des éleveurs comme membres de la coopérative des producteurs de lait. A l’écouter, une chaîne de la production à la commercialisation, sera mise en place et les producteurs seront dotés en vaches laitières. Ceux-ci seront encadrés à travers les centres de collecte. Dans la même lancée, il a affirmé que des ménages seront accompagnés à travers le projet « Un ménage, une vache laitière ». Quant à la transformation de la viande, il a déclaré que des réflexions globales sur les abattoirs en commençant par celui de Ouagadougou avec probablement l’érection d’abattoirs secondaires dans les différentes communes, sont en cours. « Un abattoir frigorifique moyen sera érigé à Kaya en 2014 », a-t-il dit. La lutte contre la mouche Tsé-tsé figure en bonne place au cours de cette année. Selon le premier responsable du ministère, un centre a été construit à Bobo-Dioulasso et sera équipé d’un éradicateur pour venir à bout du fléau. Pour ce qui est de la transformation des produits de l’élevage, il a précisé que son département a été instruit de mener des études de faisabilité pour la création d’une société de promotion du bétail et de la viande.
Dans les conflits agriculteurs-éleveurs, il a rappelé que des mesures de sécurisation se poursuivent pour ce qui est des bornages et du balisage des zones pastorales.
La préoccupation des journalistes
Répondant aux questions des journalistes sur différents points à savoir : la capacité de l’usine de transformation d’aliment pour bétail installée à Koubri, le problème de l’élevage dans les centres villes et la gestion de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, le ministre Jérémy Ouédraogo a été on ne peut plus clair. Pour lui, la capacité de l’usine de transformation d’aliment pour bétail de Koubri qui est de dix mille tonnes par an, contre un besoin exprimé à quatre vingt mille tonnes ne peut couvrir la demande nationale. Toutefois, il a mentionné que des petites unités existent et qu’en fonction de la nature de chaque élevage, ces unités pourront faire face à la demande. Pour le problème de l’élevage dans les centres villes, il relevé que la pratique est illégale dans les quartiers résidentiels et que ceux qui désirent mener l’activité, doivent le faire dans les zones réservées à cet effet. Pour la situation de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, il a expliqué que des études ont été menées par une équipe pluridisciplinaire pour la mise en place d’abattoirs frigorifiques dans les différentes communes de la ville pour permettre aux bouchers de pratiquer leurs activités. Dans l’actualité nationale et internationale, les préoccupations des journalistes ont surtout porté sur la situation dramatique survenue dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril qui a causé la mort de 24 Burkinabè et l’application des mesures sociales sur les Etablissement publics à caractère étatique (EPE) et les établissements publics à caractère administratif (EPA). Selon le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a l’annonce du drame, une délégation conduite par le haut-commissaire du Boulgou s’est rendue sur les lieux pour apporter le soutien du gouvernement aux victimes. Cette mission a été rejointe par une délégation conduite par le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma. A l’en croire, des dispositions sont prises pour soulager les familles des victimes. Quant à la question de la revalorisation des indemnités des agents des EPE et des EPA, le ministre a rassuré que des dispositions sont en train d’être prises pour permettre aux agents de rentrer dans leurs droits.