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Le Pays N° 5236 du 13/11/2012

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Insécurité au sahel : La course contre la montre de Mahamadou Issoufou
Publié le mercredi 14 novembre 2012   |  Le Pays


Mini-Sommet
© Getty Images par DR
Mini-Sommet de la CEDEAO: Le Président burkinabé Blaise Compaoré et son homologue Mahamadou Issoufou du Niger


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Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, séjourne en France du 12 au 14 novembre 2012. Cette fois, il n’y est pas uniquement pour rencontrer son homologue français qui devait le recevoir hier 13 novembre à l’Elysée. Le numéro 1 nigérien est venu aussi à Paris pour une table ronde des bailleurs de fonds prévue pour les 13 et 14 novembre. A priori, c’est une visite à dominante financière. Toutefois, le sécuritaire n’est jamais loin lorsqu’il est question des relations entre la France et le Niger. Mahamadou Issoufou a déjà donné le ton avant sa visite par un entretien au quotidien français Le Figaro dans lequel il a laissé entendre qu’il faut intervenir le plus vite possible au Mali. Partisan de la première heure de l’intervention militaire pour chasser les terroristes du Nord-Mali, Mahamadou Issoufou ne rate aucune occasion pour rappeler cette nécessité. Dans son for intérieur, il trouve que s’il avait été écouté, l’intervention militaire aurait eu lieu et le septentrion malien serait débarrassé de ses occupants. Hélas, il ne fait que regarder la lenteur avec laquelle les jalons de l’action militaire sont en train d’être posés. Et cela au grand dam des populations qui subissent dans leur chair, le silence et la résignation, le diktat des nouveaux maîtres. Et aussi de son pays, le Niger, qui est obligé de redoubler de vigilance pour ne pas se faire envahir par des fous de Dieu qui rêvent d’étendre leur domination, à court terme, à toute l’Afrique de l’Ouest si jamais ils ne sont pas contrariés dans leur projet expansionniste. Sans forcément le vouloir, le président nigérien est devenu un va-t-en-guerre dans la crise au Nord-Mali du fait de la position de son pays. Pour avoir été confronté à des prises d’otages, Mahamadou Issoufou est beaucoup hanté, d’une manière générale, par l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne qui, elle-même, a pris des galons avec la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. Le Niger subit de plein fouet les contrecoups de cette situation dont les touristes et les investisseurs ont une sainte horreur. Et tout ce qui peut permettre de combattre cette insécurité intéresse le premier magistrat nigérien. Si fait qu’il mène une course contre la montre dans ce sens, pousse à la roue pour qu’une intervention militaire ait lieu rapidement contre les terroristes et les trafiquants de tous genres qui ont pris en otage l’essor du Nord-Mali et, aussi, celui du Niger. Nul doute que cette insécurité et la lutte farouche à mener en conséquence ne manqueront pas d’être au menu tant de la rencontre entre le président nigérien et son homologue français que de celle avec les bailleurs de fonds. D’ailleurs, si le chef de l’Etat s’est déplacé en personne pour discuter avec les bailleurs et les convaincre de délier davantage les cordons de la bourse, c’est la preuve que l’heure est grave. La situation au Nord-Mali affecte, par exemple, l’exploitation de l’uranium qui se fait maintenant la peur au ventre depuis l’enlèvement, il y a plus de deux ans, de travailleurs de la société AREVA qui sont toujours détenus en otage. Ce serait la sinistrose si jamais les Français et les Chinois qui sont intéressés par l’uranium nigérien, devaient plier bagages pour cause d’insécurité. Tout en cherchant à négocier la hausse du prix auquel l’uranium est cédé à AREVA, le Niger doit pouvoir assurer la sécurité de ceux qui l’exploitent. Une tâche difficile d’autant que les potentiels preneurs d’otages se sont taillé, juste à côté, un territoire qui leur sert de base-arrière pour leurs basses besognes.

Séni DABO

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