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Sidwaya N° 7647 du 17/4/2014

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Artisanat: Ceux qui vivent de la ferraille en parlent
Publié le jeudi 17 avril 2014   |  Sidwaya




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Dans la gamme des ustensiles de cuisine vendus au marché, beaucoup sont fabriqués manuellement. Des louches, des marmites, des pelles, des seaux sont entre autres, objets faits par des ferrailleurs et des fondeurs. Nous sommes allés à la découverte de ce secteur d’activité très harassant, mais surtout très important pour les ménagères.

Omar Sanogo est un ferrailleur. Son entreprise située à Bindougousso, secteur n°14 de Bobo-Dioulasso, est à proximité de la gare d’une compagnie de transport en commun de la place et du boulevard de l’Indépendance. Là-bas, les ouvriers travaillent manuellement et tapent dur sur les ferrailles. Et malgré les vrombissements des voitures et des motocyclettes, le bruit d’ensemble des marteaux se fait entendre : un mouvement d’ensemble à l’allure d’un orchestre. Tous les jours, la quarantaine d’artisans, sous le hangar, dans le vacarme, déchirent les vieilles barriques. Devant la petite entreprise, il y a un étalage d’objets déjà fabriqués et mis en vente, notamment des louches, des poêles, des marmites et des seaux. A cela, s’ajoutent des outils comme les pelles, les fourneaux, les cantines et les jantes. Le prix d’une casserole va de 500 à 2000 F CFA. La matière première utilisée pour la fabriquer est constituée essentiellement de vieilles barriques que les artisans achètent à 3 500 F CFA, l’unité. Omar Sanogo, cinquantenaire, dit avoir commencé cette activité dès l’âge de 10 ans. « J’ai appris le métier avec mon père. Aujourd’hui, nous avons également formé les enfants », dit-il. Les fondeurs se servent également de ferrailles pour fabriquer des ustensiles comme les marmites, les louches et les théières. Mais leur matière première est essentiellement constituée d’aluminium. C’est dans ce métier qu’il a appris il y a environ 15 ans, que Seydou Banworo subvient aux besoins de sa famille. Aujourd’hui, il est le chef de son entreprise et emploie cinq personnes.

Le commerce triangulaire

Dans la ferraille, il existe un système de « commerce triangulaire ». Certains vendeurs d’ustensiles sont en réalité, des vendeurs de ferraille. Ces derniers collectent les ferrailles et les revendent à des prix abordables aux fondeurs ou aux artisans. En retour, les artisans leur revendent les objets à prix préférentiel. Kébé Sanou est un vendeur de ferraille. Il a plus de 20 ans dans cette activité. C’est lui qui fournit l’aluminium à Seydou Banworo. Devant son magasin, il a étalé les marmites et les louches, les théières que les fondeurs lui ont données. Selon lui, le marché se porte bien. Chez lui, le prix d’une marmite, selon son volume va de 1500 à 3000 F CFA. De son avis, beaucoup de femmes achètent leurs ustensiles de cuisine chez lui. Elles ont même une préférence pour ces ustensiles fabriqués manuellement, qu’elles jugent durables par rapport à ceux des industries. Venue acheter une louche, Ardjita Millogo en témoigne. « Je préfère les marmites faites localement, parce qu’elles durent par rapport aux casseroles du marché. Je peux faire 10 ans avec une marmite », dit-elle. L’aluminium, Kébé Sanou l’achète auprès des habitants de la ville ou au Ghana. En effet, ce sont des pièces usées de voitures ou d’autres objets en aluminium abimés, qu’il achète à 650 F CFA, le kilogramme. Il le revend aux fondeurs à 750 F CFA. Mais dans ce métier, il faut toujours s’attendre à répondre à une convocation de la police, a-t-il confié. En effet, di-t-il, des particuliers lui vendent fréquemment des pièces volées. « Quelqu’un peut venir avec sa Mercedes, nous dire qu’il a de l’aluminium. Vous partez peser chez lui. Mais tu ne peux pas savoir que c’est un voleur. Il nous arrive de rembourser. Si c’est une vieille marmite que tu as payée, tu vas rembourser une marmite neuve, pour éviter d’aller à la police », explique un des employés, Christoph Nacoulma. Tous ces artisans se disent satisfaits de leur métier. Selon eux, ils arrivent à subvenir aux besoins de la famille et à payer la scolarité de leurs enfants. Cependant, ils souhaiteraient que l’Etat leur vienne en aide, notamment avec l’accès aux crédits. En attendant, Christophe Nacoulma dit fonder son espoir sur les jeux du hasard comme le Pari mutuel urbain (PMU’B).

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

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