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Le Quotidien N° 1040 du 16/4/2014

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Accident de la route : la part de responsabilité des usagers
Publié le jeudi 17 avril 2014   |  Le Quotidien


Accident
© Autre presse par Bénéwindé Bidima
Accident mortel à Sabou
Nuit du 26 au 27 juillet 2013. Sabou à 87 km de Ouagadougou dans la région du Centre-Ouest. Un car de transport en commun de la société Rakièta transportant 32 passagers s`est encastré dans un camion provoquant dix morts sur place et une dizaine de blessés


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Le monde du transport et du commerce burkinabè est une fois de plus endeuillé par un grave accident de la circulation. La route a encore fait des morts sur l’axe Ouaga-Lomé, très fréquenté par les commerçants allant se ravitailler en marchandises diverses au Togo. C’est justement après avoir fait leur marché que des commerçants (une vingtaine selon le bilan provisoire) ont rencontré la grande faucheuse, dans la nuit du lundi 14 avril à Atakpamé, en territoire togolais. Tout le Burkina est endeuillé et interpellé par ce triste accident. Les commerçants en particulier qui, en guise de compassion et solidarité avec les familles des victimes, ont fermé boutique hier 16 avril. Mais une fois l’émotion et le deuil passés, il faudra se poser les vraies et bonnes questions, et surtout y apporter des réponses qui permettront d’arrêter une fois pour toutes l’hécatombe. Car, il ne sert à rien de pleurer régulièrement des morts, sans en tirer les leçons. Ces accidents et ces morts sont-ils évitables ou non ? Evidemment, si on met tout sur le compte de la fatalité, on ne fera rien, on croisera les bras, en attendant le prochain accident. Mais si on estime que ces drames de la route à répétition ont des causes bien identifiées auxquelles on peut trouver des solutions, alors il faut agir. Dans la description des circonstances de l’accident, le gouvernement togolais, dans un communiqué, met en cause un minibus, qui aurait effectué un « dépassement défectueux ». Il a de ce fait appelé les usagers de la route, en particulier les conducteurs, au « respect scrupuleux » du code de la route. Ce discours, on le voit, est une antienne tenue par les autorités chaque fois qu’un accident meurtrier se produit. Mais après, plus rien. Les mêmes pratiques reviennent. Il y a ainsi cette présence inefficace des forces de l’ordre. Corrompues jusqu’à la moelle, elles ferment les yeux sur les cas même les plus dangereux comme l’excès de vitesse, la surcharge, le mauvais état des véhicules et la fatigue des conducteurs.

Face à l’incapacité des autorités à faire respecter les textes en matière de sécurité routière, qu’elles ont elles-mêmes édictées, les passagers deviennent les seuls maîtres de leur destin. Quand dans un pays la règle devient « chacun pour soi, Dieu pour tous », il faut savoir à quoi s’en tenir. Très souvent, les passagers, notamment les commerçants, sont prêts à prendre tous les risques, l’essentiel étant de pouvoir arriver à destination. Du coup, ils négligent les aspects sécuritaires comme l’état du véhicule ou la surcharge. Certes, le temps c’est de l’argent et il faut aussi minimiser autant que possible les coûts du voyage pour espérer avoir une bonne marge bénéficiaire. Mais la vie avant tout. Les usagers doivent d’abord se soucier de leur sécurité en prenant conscience de la gravité de la situation. Seule une résistance citoyenne peut venir à bout des dérives du secteur des transports, que ce soit face aux conducteurs cupides ou aux agents de sécurité indélicats. Mais comme cela relève, pour le moment d’une chimère, c’est le réflexe de survie qui doit donc prévaloir. Ce pays compte des compagnies de transport sérieuses. Evidemment, il faut accepter d’en payer le prix. Mais quand on veut moins cher, les risques encourus sont très grands. Le choix est donc simple, en l’état actuel des choses où les forces de sécurité font mal leur travail : emprunter un véhicule brinquebalant à bas prix avec le risque de croiser la mort à tout moment, ou payer cher pour utiliser des compagnies modernes et sûres .

La Rédaction

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