L'auteur de ces lignes défend le référendum et tire à boulets rouges sur les démissionnaires du CDP et indique au Larlé Naaba qu'il doit son ascension sociale et politique à Blaise Compaoré et à son frère François.
Le landernau politique burkinabè est marqué ces derniers mois par des débats politiques nourris sur deux thématiques essentielles majeures :
- la mise en place du Sénat ;
- le référendum en vue de la modification de l’article 37 de la Constitution du 02 juin 1991.
En tant qu’observateur de la scène politique, je me permets d‘apprécier le foisonnement des idées en me fondant sur mon intime conviction que la pluralité des opinions consolide l’Etat de droit démocratique. Sans épiloguer sur les positions des uns et des autres, qui sont d’ailleurs connues, il semble évident qu’il faille que la classe politique, dans un sursaut patriotique débarrassé de tout calcul politicien, trouve un consensus avec le Président du Faso. Du reste, étant donné que les positions des protagonistes de la scène politique sont tranchées, la meilleure façon de départager les deux camps, c'est adopter la voie légale qui est aujourd'hui la plus sage quand on est épris de paix et respectueux de la loi : le référendum. Refuser qu'on consulte le peuple, seul fondé de pouvoir dans un système démocratique, c'est se lancer dans une aventure suicidaire.
Cela dit, mon propos tient véritablement en une autopsie du modus operandi du nouveau parti créé par les démissionnaires du CDP mais surtout aux déclarations de Victor TIendrébéogo (dit Larlé Naaba).
Du modus operandi du MPP
En rappel, on notera que suite à la rencontre de haut niveau du 3 janvier 2014 entre les ex-camarades du CDP et le Président du Faso, proposition avait été faite par ce dernier pour la mise en place d’un comité de réflexion en vue de concilier les positions. Ce comité aurait été placé sous la présidence de Madame Juliette Bonkoungou dont la neutralité ne souffre d’aucune ambiguité. Mais chose curieuse, au moment où on avait emprunté la voie du dialogue, Roch, Salif et Simon envoient une correspondance au chef de l'Etat pour lui signifier qu'ils quittaient définivement le navire. Que s'est-il passé entre-temps ? Il faut être dans le secret des dieux pour le savoir. Mais avouons que ça fait désordre et flirte avec le manque de respect envers le Président de la République. C'est dire que le manque de démocratie interne au CDP décrié par les responsables du MPP, lors de leur meeting, n’est qu’une fuite en avant en vue de tromper une fois de plus la vigilance du peuple dans le but d'assouvir leurs intérêts bassement égoïstes.
Au regard de l’organisation du CDP, il est clair que les questions majeures sur la vie du Parti se discutent en Bureau politiquenational. Instance à laquelle ce fameux trio RSS a brillé par son absence. D'ailleurs, le CDP pouvait-il vraiment compter sur des militants qui, le jour, affirment leur appartenance au Parti et, la nuit venue, rament à contre courant des intérêts du Parti ? Assurément non. Pour sûr, l’argument du déficit de démocratie n’est qu’une astuce populiste pour se faire une bonne conscience. En 2009, alors que Roch Marc Christian Kaboré était le président du Parti, les jeunes avaient été interdits de prendre la parole au cours du Congrès parce qu’ils voulaient revendiquer plus de responsabilités. Mais pour autant, ils n'ont pas quitté les siens et ont continué le combat à l'intérieur.
Par ailleurs, le fonctionnement du MPP soulève deux remarques :
• la composition du Bureau. En effet, au sortir de l'Assemblée générale du 25 janvier 2014, sur un total de 43 membres du Bureau Exécutif National, seulement 02 ou 03 membres peuvent être considérés comme jeunes. A tout point de vue, on a beau chassé le naturel, il revient toujours au galop. Ceci pour dire que ces vieux briscards n’ont aucunement confiance en l’expertise jeune. Chose qui corrobore l’idée que leur départ du CDP est uniquement motivé par des questions de personnes et la perte de postes juteux. Autant de raisons qui ne sauront avec raison résister à l’épreuve du temps ;
• les moyens utilisés par le MPP au cours de ses meetings nous interpellent tous. Jamais de mémoire de Burkinabè, un parti créé en l’espace de deux mois n’a fait usage d’autant de moyens. Les meetings se suivent et se ressemblent. Tout est bon pour appâter la foule avec les moyens acquis grâce à la confiance que Blaise Compaoré a placée en eux en les mettant à des postes de responsabilités où ils ont fait la pluie et le beau temps. Cela se voit et se constate à travers la distribution gratuite de carburant, la location de nombreux bus et la débauche de billets de banque déversés sur les participants. Et pour couronner tout cela, la plupart des quelques jeunes militants du MPP ont subitement acquis des véhicules.
Pour clore ce chapitre du MPP, il faut décrypter les messages diffusés à l’occasion des meetings. En effet, on notera que le MPP :
- ne reproche rien au Président du Faso (preuve qu’il est l’homme de la situation), mais seulement il veut son départ ;
- le MPP dit avoir un problème avec Assimi Kouanda, François Compaoré et la FEDAP/BC (problème donc de personnes et rancœurs) ;
- le MPP accuse le régime de gabegie et autres maux (le trio RSS a accompagné le régime pendant au moins 25 ans) ;
- le MPP ne propose aucune alternative crédible et fait de l’article 37 et du Sénat un fonds de commerce politique (que propose-il réellement au peuple de différent ?) ;
- le MPP menace, injurie à tout vent et proclame déjà Roch Marc Christian Kaboré comme le Président du Faso en 2015. C'est là à mon sens un manque de modestie.
De tout ce qui précède, on dévine aisément que ce n'est ni plus ni moins de l'imposture et une insulte au peuple. Et l'attitude de Victor Tiendrébéogo dit Larlé Naba illustre parfaitement cette situation.
Des propos lamentables de monsieur Victor Tiendrébéogo
A l’entame de mon propos sur ce sujet, je peux affirmer qu’un chef n’est pas un chiffon mais si le chef lui-même chiffonne sa propre personne, il ne sera gère mieux qu’un torchon. Monsieur Victor Tiendrébéogo (Le Larlé Naba) ne manque pas une occasion pour dire qu'il aurait été insulté par le Conseiller à la Présidence du Faso. Je pense que son attitude n'est pas digne d'un chef coutumier de son rang. Il est bon de rappeller l'histoire de la chefferie coutumière au Burkina Faso pour montrer à ceux qui l'ignorent que c'est Blaise Comapaoré qui a permis à la chefferie coutumière d’occuper la place qu'elle a aujourd'hui dans notre pays.
Sous la Révolution (1983 à 1987), la chefferie a connu «les jours les plus sombres» de son histoire récente. Les Conseils de défense de la Révolution (CDR) ne manquaient aucune occasion pour humilier les chefs traditionnels. La chefferie traditionnelle était considérée comme une institution «rétrograde et anti-révolutionnaire». L’une des phases les plus mémorables de cette campagne permanente d’humiliation de la chefferie fut la coupure de l’électricité au palais du Moogho-Naba de Ouagadougou, pour "factures impayées". Dans la même lancée, le Conseil national de la Révolution (C.N.R) a mis les chefs dans un véritable embarras en supprimant carrément l’impôt du minimum fiscal, base de leur rémunération.
A peine parvenu à la tête du pays en 1987, le jeune capitaine Blaise Compaoré a effacé dans l'esprit des Burkinabè et des chefs cette triste page de la période révolutionnaire. Il s’engagea ainsi dans une politique de réconciliation nationale qui donna aux chefs traditionnels l’occasion de revenir sur la scène publique. Désormais en effet, ces victimes de la révolution sankariste occupe une place de choix dans le paysage politqiue et social du Burkina Faso. C'est grâce donc à la politique d'ouverture et de tolérance que le Larlé Naba est ce qu'il est aujourd'hui.
Au regard du respect et de la considération qu'on lui doit,des avantages qu'il a tirés du régime, il va de soi que Monsieur François Compaoré ne soit pas content de la trahison dont il a été victime de la part du Larlé Naba. Le respecté et emblématique Naaba Ambga doit présentement se retourner n fois dans sa tombe au regard de son comportement.
Lorsqu’on décide de s’engager en politique, on le fait en connaissance de cause. Vous pensez pouvoir distraire les gens en vous faisant passer pour un «Naaba» qu’on aurait offensé ? C’est peine perdue, parce que vous avez été démasqué depuis vos déclarations mensongères sur l’électricité de votre maman. Fort heureusement, la SONABEL y a apporté un démenti cinglant. Faute de ne pouvoir faire prospérer ce dilatoire, vous avez conçu dans votre «usine belwet» une autre forfaiture en voulant couvrir Monsieur Compaoré d’opprobre. C’est malsain, car venant du citoyen lambda, on pourrait encore comprendre. Vous rappelez vous seulement que n’eût été le soutien de Monsieur François Compaoré, votre nom n’allait pas figurer sur la liste des candidats du CDP aux législatives de 2012 ? Vous êtes bien placé pour savoir que ce Monsieur voue une déférence en nulle autre pareille à nos coutumiers. Ce n’est pas à vous qu’on doit rappeler que Monsieur Compaoré est un prince héritier de Naaba Oubri, puisque pendant la campagne de 2012, vous vous êtes fait le chantre de cette apologie à son égard.