Le sous-secteur des substances de carrières semble être oublié au profit du sous-secteur des substances de mines avec le boom minier de ces dernières années. Pourtant les substances de carrières constituent un facteur de développement surtout de proximité. En 2013, l’exploitation des substances de carrière a généré en termes de taxes, plus d’un milliard de FCFA pour le budget de l’Etat.
Le sous-secteur des carrières est peu connu du public burkinabè. Les substances de carrières se définissent par trois types de matériaux : les minéraux industriels, les roches industrielles et les matériaux de construction. La diversité des formations géologiques de notre pays offre une variété de roches, susceptibles d’être exploitées. Ces gisements abondants sont répartis sur l’ensemble du territoire : plus de 550 sites de granites, de 500 sites d’argiles, 56 sites de feldspath, plus de 45 sites de kaolin, 22 sites de latérites, 12 sites de grès, 22 sites de calcaires dolomitiques et 04 sites de talc.
Les ressources en matériaux carbonatés sont abondantes au nord et à l’ouest du Burkina Faso. Les calcaires de Tin Hrassan et de Tin Dioulaf sont évalués à près de 20 millions de tonnes de réserves, tandis qu’autour de Bobo-Dioulasso, les trois gisements de calcaires dolomitiques de Samandéni, Souroukoudinga et Tiara totalisent environ 31 millions de tonnes de réserves.
Les carrières fournissent les matériaux essentiels indispensables à l’industrie et à l’artisanat. Certaines roches, en raison de leurs propriétés spécifiques, vont être utilisées dans des domaines variés comme la céramique, les plastiques, le papier, la peinture, la cosmétique, la pharmacie et l’agroalimentaire.
Dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, la demande en produits de carrières est importante et est appelée à croître du fait que le Burkina Faso connait ces dernières années un développement infrastructurel très important.
Au plan macroéconomique, les importations de ciments et de chaux ont connu une croissance régulière depuis 2003. A partir de 2010, elles ont franchi la barre de 700 000 tonnes, soit plus de 36 milliards de F CFA. Cette importante demande, est sans doute soutenue par le développement des mines industrielles. Le sous-secteur des substances de carrières présente un potentiel de développement important. Son développement contribuera sans doute à réduire sensiblement les importations dans le domaine des mines. Il peut contribuer également à la valorisation de nos ressources naturelles. C’est un secteur qui demande relativement peu de moyens financiers. Les opérateurs économiques nationaux pourront se lancer dans des projets de valorisation des substances de carrières et y faire des affaires. Chaque projet d’exploitation de substances de carrières emploie en moyenne 35 personnes. Ce qui contribue à réduire le taux de chômage. Près d’un milliard de francs CFA était attendu comme contribution du sous-secteur des substances de carrières au budget de l’Etat au titre de l’année 2013.
Les ambitions des autorités burkinabè pour le sous-secteur des carrières nécessitent une synergie de réflexions et d'actions pour le développer. Les substances de carrières constituent une véritable source de développement de proximité en termes d'infrastructures routières, hydrauliques et immobilières à même de rehausser le niveau de vie des populations.