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Sidwaya N° 7643 du 11/4/2014

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Journée nationale du paysan : Débats sans tabou avec le président du Faso
Publié le lundi 14 avril 2014   |  Sidwaya


17e
© aOuaga.com par A.O
17e JNP : le chef de l`Etat et les producteurs à bâtons rompus
Samedi 12 avril 2014. Fada N`Gourma. Le chef de l`Etat Blaise Compaoré a échangé avec les producteurs présents à la 17e Journée nationale du paysan (JNP)


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La 17e édition de la Journée nationale du paysan (JNP) a refermé ses portes, le samedi 12 avril 2013 à Fada N’Gourma, par l’entretien des producteurs avec le président du Faso. Ce fut une occasion de prise d’engagements, de félicitations, de dressage de bilan et de formulation de recommandations.

Vu comme le clou de la JNP, l’entretien direct du président du Faso avec les producteurs s’est tenu au stade Nungu de Fada N’Gourma, le 12 avril 2014 dernier jour de l’évènement. Des discours, des questionnements, des engagements pris à cette édition de la JNP et le bilan de ceux de la 16e édition tenue à Banfora, la présentation des conclusions du forum tenu deux jours plus tôt, ont constitué l’ossature de la rencontre.
En introduisant les échanges, le président du Faso, Blaise Compaoré, a situé l’importance de la JNP dans la vie du pays et confié que c’est un réel plaisir pour lui, d’être avec les producteurs pour discuter avec eux de leurs préoccupations. Il a adressé ses salutations à l’ensemble du monde agricole qui, chaque jour, se démène pour assurer la nourriture aux populations. Le président du Faso a dit reconnaître les grands défis qui existent dans le domaine agricole, mais ne doute pas que des solutions y seront trouvées, à travers les échanges.

Des engagements et défis

Les producteurs ont été rassurés par Blaise Compaoré, que le gouvernement traduira leurs recommandations en réalité. Les actions des partenaires au développement du Burkina comme la FAO ont aussi été soulignées et appréciées à leur juste valeur, par le président du Faso.
Tour à tour, les représentants des producteurs des treize régions ont traduit au chef de l’Etat, un certain nombre de préoccupations visant à relever les défis de la production, de la transformation et de la conservation des produits agrosylvopastoraux. Les doléances se résument à la réalisation d’ouvrages hydrauliques, de périmètres irrigués et d’unités de fabrication d’aliments pour bétail ou de matériaux de conservation. La réduction du coût de l’électricité et la promotion des énergies renouvelables sont largement revenus, au cours des débats. Les producteurs ont sollicité la poursuite du projet de promotion de l’aviculture traditionnelle, et de l’importation des races améliorées. Ils ont requis la multiplication des aires d’abattage et la construction d’abattoirs frigorifiques dans les zones à forte potentialité d’élevage. Pour les producteurs, ces unités de transformation sont indispensables, si l’on veut éviter l’exportation sur pied des animaux vers les pays voisins. Le "parlement" des agriculteurs a demandé un terrain à Ouagadougou pour la construction de son siège, tandis que la Confédération paysanne du Faso (CPF), un titre foncier, afin de pouvoir entamer des travaux d’extension de ses locaux. Le président du conseil d’administration de la CPF, Bassiaka Dao, a plaidé pour que l’opération 300 charrues au profit de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPC) soit étendue à toutes les autres filières. L’UNPC a prié le gouvernement de prendre des mesures pour protéger notamment, les cotonculteurs de la région de l’Est, victimes selon elle, du grand banditisme. Elle a souhaité des fonds pour le renforcement des capacités des producteurs. La Fédération nationale des éleveurs du Burkina a souhaité pour sa part, une exonération des frais d’importation pour les animaux de trait. L’Union nationale des producteurs semenciers désire que sa production, estimée à 2000 tonnes par an, soit rachetée par l’Etat. Les acteurs privés du secteur rural veulent quant à eux, l’adoption d’une loi relative au secteur de la transformation agroalimentaire et la création d’une agence ou d’une direction générale dédiée audit secteur. Les producteurs n’ont pas seulement soumis au gouvernement des doléances, ils ont également pris des engagements, au titre de la campagne 2014-2015. Les acteurs du sous-secteur agriculture, hydraulique et recherche, ont décidé d’épargner davantage au niveau des institutions de finance et de microfinance, d’optimiser la gestion des infrastructures de stockage existantes et celles à venir et de se conformer aux dispositions de la loi sur les interprofessions. Le sous-secteur ressources animales s’est engagé à transformer deux millions de litres de lait, à organiser treize ateliers régionaux pour sensibiliser les acteurs aux bonnes manières de pêche et à mettre à la disposition des consommateurs, 600 tonnes de miel. Les acteurs du sous-secteur de l’environnement et du développement durable ont promis de planter et d’entretenir 20 000 plants pourvoyeurs de produits forestiers non ligneux, d’améliorer la qualité des produits locaux transformés. Mais également, de valoriser les appuis reçus dans le cadre du renforcement des capacités techniques et matérielles de la part de l’Etat. L’UNPC a pour ambition de produire 800 000 tonnes de coton sous réserve d’une bonne pluviométrie et de l’appui de l’Etat. Les acteurs privés du secteur rural se sont engagés à contribuer à la mise en œuvre du Programme national du secteur rural. En rappel, le taux de réalisation des engagements de la précédente édition oscille entre 54 et 110%, avec un taux d’exécution général de près de 90%.

Des réponses aux préoccupations

Pour le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, les secteurs de l’agriculture et de l’élevage ne peuvent prospérer que si on leur assure un avenir plus grand, surtout en matière de commerce. Cela passe par la capacité à inciter les Burkinabè à la consommation des produits locaux. A cet effet, il faut offrir des produits variés, divers, de normes sanitaires acceptables. « Si on ne valorise pas les produits locaux, ils ne seront pas attractifs », a indiqué le président du Faso. Des réponses aux préoccupations ont été apportées par les membres du gouvernement. Interpellé sur le lien entre la production, la transformation et le marché, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Arthur Kafando, a affirmé qu’au Burkina Faso, des mesures ont été prises pour organiser et soutenir l’environnement économique et commercial, et favoriser le climat des affaires. Il a cité, entre autres, la mise en place des centres de formation et de conseil, l’ouverture des guichets et l’installation dans les régions, des représentants de la Chambre de commerce et l’élaboration d’une charte des Petites et moyennes entreprises (PME) qui est en étude au Ministère de l’économie et des finances. De même, le code des investissements est en relecture, en vue de prendre en compte les préoccupations du monde économique, a-t-il ajouté. Sur des questions sectorielles de consommation et de promotion des produits locaux, le ministre en charge du commerce a affirmé que le souci du gouvernement est d’accompagner les transformateurs, en vue de rendre ces produits compétitifs sur le marché. Quant au ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, il a laissé entendre que 52 magasins seront construits au profit des producteurs sur toute l’étendue du territoire à partir de 2014, ainsi que 10 000 bassins pour l’irrigation de complément. Et de préciser que ce programme s’étendra sur cinq ans. Aussi, 11 600 animaux de trait seront mis à la disposition des éleveurs sur toute l’étendue du territoire, dont 870 pour la région du Centre-Sud. Dans l’ensemble, les ministres interpellés ont apporté des éléments de réponse aux attentes des participants. Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, dans son mot, a apprécié positivement le niveau des débats et la qualité des interventions. Il s’est en outre, réjoui du respect des engagements du gouvernement vis-à-vis des producteurs. Au vu de l’importance et du nombre des préoccupations soulevées, le chef du gouvernement prévoit ultérieurement une rencontre « de haut niveau » avec les producteurs, afin de les analyser, secteur par secteur, et prendre les mesures qui s’imposent. Pour le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, c’était encore une occasion de saluer les efforts du chef de l’Etat, Blaise Compaoré et du gouvernement burkinabè pour leur engagement à soutenir les acteurs du monde rural, dans leur quête de meilleures conditions de travail. Mais, tout en reconnaissant ces multiples efforts, il est revenu tout de même sur certains défis qui restent à relever pour permettre au secteur agricole de connaître un véritable essor (coûts élevés des facteurs de production, application de la loi sur le foncier rural, etc.).



Daniel ZONGO
Tilado Apollinaire ABGA
Bakary SON

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