La famille de Vinama Djibril Thiemounou a remis le 31 octobre 2012 au Centre national des archives, les documents privés de l’illustre disparu. C’était en marge d’une conférence organisée à Bobo-Dioulasso.
Les archives de Vinama Thiemounou, cédées au Centre national des archives, sont constituées notamment de ses correspondances personnelles et des actes administratifs qu’il a eus à prendre en tant que maire de la ville de Bobo-Dioulasso. Le directeur général du centre national des archives, Hamidou Diallo et le secrétaire général de la presidence du Faso,Ibrahima Coulibaly, parrain de la cérémonie, ont salué la mémoire du disparu qui a su léguer un trésor inestimable à la postérité. Vinama Djibril Thiemounou a été le premier maire élu de la commune de Bobo-Dioulasso en 1956 .
Il a été aussi l’un des pères fondateurs du RDA en 1946 et député territorial en 1956.L’un des plus grands lycées de Bobo-Dioulasso, le lycée communal a d’ailleurs été baptisé en son nom. Avant la remise des archives de Vinama Thiemounou, le Centre national des archives a sensibilisé des élèves et des agents de l’administration de Bobo-Dioulasso sur l’enjeu de la conservation des documents. Deux communications ont été développées à cet effet. La première a été faite par l’archiviste d’Etat, Mamou Traoré, qui a fait un panorama sur les archives de la région des Hauts-Bassins conservées au gouvernorat. Il est ressorti que des documents sont dans un état pitoyable.
Cependant il y a des registres militaires, des procès verbaux, des rapports de services de Dakar de la période poste coloniale, des discours de cérémonies officielles qui y sont conservé. Mme Traoré a suggéré la construction d’une autre infrastructure pour la conservation des documents de la région. Selon elle, l’actuel bâtiment de 130m2 ne répond plus aux normes de dépôt d’archives. Aussi a-t-elle demandé aux deux autres provinces de la région (Kénédougou et Tuy) de faire parvenir leurs archives au niveau régional. Mme Traoré a fait comprendre que la plupart des documents conservés dans les archives régionales sont ceux de la province du Houet.
A cela s’ajoute le manque de personnel. En outre Mamou Traoré a expliqué que l’accès aux archives est possible en présentant seulement la carte nationale d’identité. La deuxième communication, développée par l’historien chercheur, Bruno Doti Sanou a permis de cerner l’enjeu des archives dans la construction d’une identité régionale et partant nationale. Il a fait comprendre qu’aucune nation ne peut construire son devenir sur le néant. Par conséquent il est toujours important de s’appuyer sur une œuvre passée pour parfaire la nouvelle à construire, suivant son raisonnement.
« Là où la longue durée n’est pas pris en compte, il y a des tâtonnements », renchérit l’historien Sanou. En effet Bruno Doti Sanou a déploré la manière de conserver les documents dans la région. Il a fait comprendre qu’il lui est arrivé de voir certains documents administratifs dans les poubelles.