Le traditionnel point de presse du gouvernement du jeudi 10 avril 2014 a porté sur les mesures sociales et sur quelques questions d’actualité. Le ministre en charge de l’action sociale, Alain Zoubga et le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, ont repondu aux questions des journalistes.
Le 24 mars 2014, le gouvernement a pris un ensemble de mesures visant à améliorer les conditions de vie des Burkinabè. Ces mesures concernent toutes les couches sociales. Pour expliquer les volets concernant les personnes vulnérables que sont les handicapés, les orphelins, les personnes âgées, le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Alain Zoubga était face à la presse. Il a indiqué que les mesures sociales ont été prises pour répondre aux difficultés auxquelles les populations font face. « C’est donc tout naturellement que le gouvernement, dont le devoir est de faire en sorte qu’il y ait moins de difficultés, que la vie s’améliore, prenne ces engagements », a justifié M. Zoubga Il y a également que cette action intervient dans un contexte où le pays connait une croissance économique dont chaque citoyen doit bénéficier. Pour le ministre Zoubga, il est normal que le gouvernement agisse maintenant.. « Nous le faisons aujourd’hui parce que les ressources permettent de le faire », a-t-il insisté. Le coût d’exécution de l’ensemble de ces mesures est estimé à 117 milliards de FCFA. Il y a eu un renchérissement du coût qui était de 67 milliards en 2013. Selon lui, au niveau de son département, le budget a augmenté de 67%, par rapport aux années précédentes. Il a poursuivi en relevant que lorsque le point de la situation sur les mesures prises en 2013 a été fait, il est ressorti qu’elles étaient pertinentes d’où la nécessité de les reconduire, en les amplifiant et en tenant compte des insuffisances relevées. Les sorties gouvernementales dans les provinces qui visaient à mieux expliquer la portée de ces mesures ont convaincu qu’elles sont de plus en plus demandées, a soutenu le ministre Alain Zoubga. Pour cette deuxième phase, il est souhaité que des efforts soient déployés afin que les vrais bénéficiaires en profitent réellement, que le citoyen soit véritablement un acteur à plein temps du développement.
Pour le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Alain Zoubga, le gouvernement a agi pour satisfaire les besoins des populations. « Nous ne cherchons pas qu’on nous applaudisse, mais qu’on reconnaisse que nous travaillons bien », a-t-il déclaré. La réalité des difficultés pour lesquelles les mesures sont prises, le moment opportun et la disponibilité des moyens sont, entre autres, des raisons ayant conduit à la prise de cette décision, a-t-il poursuivi. En ce qui concerne les étudiants, les journalistes ont voulu savoir si l’accent n’a pas été mis sur les bourses au détriment des autres volets. Le ministre a indiqué que les infrastructures ont été prises en compte. Il en veut pour preuve une dotation de 14 milliards de FCFA pour la construction d’infrastructures. Ce sont autant de solutions envisagées pour obtenir un enseignement de qualité à l’Université, a fait savoir le ministre Zoubga. Une autre préoccupation soulevée au point de presse a été de savoir comment faire pour que les personnes vulnérables telles que les handicapés puissent réellement bénéficier des mesures ? Dans les éléments de réponse du ministre, il est ressorti que le mécanisme mis en œuvre repose sur un suivi régulier : "Au niveau de l’action sociale, nous avons mis en place un mécanisme de suivi qui va du département jusqu’à la région", a-t-il souligné. Environ 800 millions de F CFA sont prévus pour agir à trois niveaux à savoir la santé, l’équipement et les activités génératrices de revenus. Pour que ces personnes soient de véritables acteurs du développement, il faut les considérer, les prendre en compte dans la vision du développement socioéconomique. C’est ce qui se fait actuellement sur le terrain, a-t-il rassuré.
Essentiellement du budget de l’Etat
Quant aux menaces éventuelles de hausse des prix de certaines denrées avec les augmentations de salaire, le ministre a affirmé qu’il y aura un renforcement du contrôle des prix. Cependant, il a noté que c’est aussi une question de conscience et il faut que les commerçants s’engagent à soulager les populations.
Sur la question de savoir d’où viennent les 117 milliards, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a indiqué qu’une partie des financements était déjà sur le budget de certains départements ministériels et qu’il a été demandé à chaque département de faire des économies sur les prévisions budgétaires.
Le ministre Traoré a aussi défendu l’opportunité des mesures sociales. Il a expliqué qu’elles viennent en complément à un travail énorme de développement qui est effectué sur le terrain. Il a en outre annoncé que le gouvernement essayera d’apporter des réponses positives en fonction de la capacité du budget national, en fonction de la disponibilité des partenaires sur des défis de développement.
La question de la criminalité et de l’insécurité est également revenue dans les échanges entre le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré et les journalistes. C’est un dossier brûlant que la création de préfet de police et le déploiement de plus d’éléments de sécurité sur le terrain doivent contribuer à résoudre. En plus de ces efforts, il faut surtout la collaboration et l’appui des populations, a insisté Alain Edouard Traoré. Il a, par ailleurs, déploré la défiance régulière de l’autorité de l’Etat par les citoyens et affirmé que se faire justice soi-même n’est pas la bonne solution. « Cela compromet l’ordre public et c’est dramatique pour la quiétude sociale. L’Etat, c’est à la fois le gouvernement, les citoyens. … tous les acteurs. Chacun doit travailler à ce que le bien triomphe sur le mal », a-t-il fait savoir. Une autre question d’actualité a porté sur la présence du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée Conakry. Le porte-parole du gouvernement a donné l’assurance de l‘existence de dispositifs de prévention de la maladie au Burkina Faso. Il s’agit en l’occurrence, de la mobilisation des kits, de la vigilance sur l’arrivée de certains voyageurs. Selon lui, il y a des concertations entre ministères avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).