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L’Observateur N° 8251 du 12/11/2012

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Cour de répression de l’enrichissement illicite : Macky Sall veut solder ses comptes avec ses anciens compagnons
Publié le mardi 13 novembre 2012   |  L’Observateur


Cinquantenaire
© aOuaga.com par DR
Cinquantenaire de la BCEAO - Visite du musée de la monnaie par le Président Macky Sall


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C’est une Cour qui entend magnifier la bonne gouvernance mais qui risque de faire vaciller, pour un temps, le Sénégal. Et pour la petite histoire, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a vu le jour en 1981, sous le magistère d’Abdou Diouf. Un an après son accession à la magistrature suprême, ses proches lui avaient conseillé de mettre sur pied une telle structure pour coincer les délinquants au col blanc.


Comme tout président, Abdou Diouf voulait imprimer sa marque, donner un nouveau style à sa gouvernance afin d’installer les conditions de transparence, de justice et d’équité pour débarrasser le pays de la corruption, de la concussion, de l’usage abusif des biens de l’Etat. Ce qui allait réguler et apporter une nouvelle vision de la gestion des deniers publics et permettre au pays, qui se débattait déjà dans d’inextricables conditions difficiles, de récupérer quelques ressources qui lui avaient été spoliées par quelques «gros rats de la république».

Dans une société sénégalaise tenaillée par les pressions de lien d’amitié, de parenté et où les marabouts dictent leur loi, seules deux brebis avaient été alpaguées par la commission d’enquête, jugées et condamnées à cinq ans de prison. Deux brebis galeuses pour tant d’effort. Inutile donc de dire que le bilan de la Cour à cette époque n’a pas été à la hauteur des attentes. Alors Macky Sall, qui remet le couvert, aura-t-il plus de chance ?

Le doute est permis car sa manière de s’y prendre, sa façon de procéder ressemble, à s’y méprendre, à une chasse aux sorcières. Certes, le premier magistrat du Sénégal est dans son bon droit lorsqu’il cherche à faire rendre gorge à ceux qui ont spolié la République. Mais la forme adoptée semble quelque peu pêcher, car elle vise principalement ceux ayant exercé une parcelle du pouvoir seulement de 2008 à 2012 ; laissant clairement deviner les intentions du pouvoir actuel à Dakar. On n’a vraiment pas besoin d’être fin analyste politique pour se rendre compte tout de suite que cet intervalle de quatre ans ne vise que Wade, son fils et tous ceux qui ont géré le pouvoir pendant ce laps de temps.

On se souvient que depuis 2008, suite à l’affaire dite de l’ANOCI en référence aux préparatifs de la conférence islamique qui devait se tenir à Dakar et dont Karim Wade était le métronome, Macky Sall avait eu maille à partir avec ce dernier et avait préféré se mettre en réserve de la République. Une mise à l’écart de quatre années mise à profit par cet ancien proche de Wade pour parfaire l’implantation de son parti à travers tout le pays. Chose qui lui a permis de succéder sans difficulté au pape du Sopi.

Si pour le parti démocratique sénégalais, l’ancien parti au pouvoir accepte de plein gré que tous ceux qui ont exercé une parcelle de pouvoir doivent rendre des comptes de leur gestion, cette reddition des comptes devait s’appliquer à tous ceux qui ont exercé des responsabilités publiques durant le régime Wade, c’est-à-dire depuis mars 2000. Sans exception. Ce qui signifie tout de go qu’une bonne partie des tenants du pouvoir actuels devront passer devant la commission, y compris Macky Sall. C’est dire que ses enquêtes ciblées regorgent de non-dits, voire une réelle volonté de solder des comptes avec des anciens compagnons.

De notre point de vue, Macky Sall se devait d’abord de chercher à consolider son pouvoir, vieux seulement de sept mois au lieu de vouloir chercher noise à ses anciens camarades de lutte. Et telles que les choses se sont enclenchées, il est à penser que les prochains jours pourraient être chauds sur le front politique.

Déjà, Wade, qui semblait avoir perdu sa langue depuis sa défaite au second tour de la présidentielle de mars 2012, a annoncé son retour pour vendredi prochain pour «trouver une riposte conséquente à cette chasse aux sorcières».

Autant dire que Macky a quelques soucis à se faire.

Boureima Diallo

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