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Le Quotidien N° 1035 du 10/4/2014

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Insécurité au Burkina : Quand les dysfonctionnements administratifs profitent aux délinquants
Publié le vendredi 11 avril 2014   |  Le Quotidien




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Par quel bout doit-on prendre le problème du grand banditisme au Burkina ? Apparemment, toutes les recettes apportées jusque-là n’ont pas permis de juguler le phénomène. L’insécurité est telle que même les forces de l’ordre sont en danger (cas du policier et du militaire tués récemment à Ouagadougou). Dans la chaine de la lutte contre la délinquance, il y a visiblement un maillon faible que les policiers et gendarmes ne cessent d’ailleurs de dénoncer. Il s’agit de l’incarcération des malfrats arrêtés après d’énormes efforts. En effet, les forces de l’ordre parviennent à mettre hors d’état de nuire des grands bandits après de longues enquêtes et parfois même au péril de leur vie. Mais que constate-t-on ? Les prisons sont devenues des passoires pour les délinquants : aussitôt incarcérés, aussitôt en liberté. Ainsi, des populations voient-elles des voyous de grands chemins venir les narguer, alors qu’ils étaient censés être à l’ombre. Et que dire des forces de l’ordre dont les efforts sont anéantis par cette porosité des prisons. Non seulement elles peuvent être découragées de devoir chaque fois recommencer, mais en plus, elles sont en danger. Si les policiers et gendarmes venaient à se décourager, alors adieu à la quiétude des citoyens. On va en arriver à des règlements de comptes généralisés. Il faut vite trouver une solution à ce dysfonctionnement de la chaîne sécuritaire au Burkina. Certes, les forces de l’ordre et les magistrats ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde, en ce qui concerne les sanctions à appliquer aux délinquants. Mais face aux proportions que prennent les événements, ils ont intérêt à accorder leurs violons. Il faut surtout espérer que ce problème est seulement d’ordre administratif et judiciaire, et qu’il n’a rien à voir avec la corruption. Car dans ce cas, ce serait vain de vouloir lutter contre le banditisme qui deviendrait dès lors une hydre.
L’autre conséquence désastreuse et non des moindres des libérations précoces des bandits, c’est la défiance des populations vis-à-vis des institutions. Résultat : elles se font justice elles-mêmes parce que n’ayant aucune confiance en l’Etat. L’échec de la police de proximité qui nécessitait la collaboration de la population est sans doute imputable à cette situation. Personne n’osera dénoncer des malfaiteurs tout en sachant que faire la prison est une promenade de santé pour bien d’entre eux. Le système carcéral au Burkina pose donc problème. Une réflexion approfondie s’impose pour mettre en adéquation sécurité des citoyens et droits de l’homme. On ne peut pas, en effet, au nom de la possibilité offerte à chacun de jouir de certains droits, laisser des bandits dangereux en divagation. Là, ce sont les droits de la majorité des citoyens honnêtes qui sont bafoués. Le Burkina traverse une passe difficile. Pas un jour sans attaque à main armée. Le pire, c’est que les délinquants sont de plus en plus violents, n’hésitant pas à tuer leurs victimes. On a atteint un niveau d’insécurité jamais égalé. Malheureusement, les moyens mis en œuvre n’arrivent pas à ralentir le phénomène. Parmi les obstacles, figure le manque d’un système judiciaire et carcéral adapté à la situation. Ce goulot d’étranglement devra être levé au plus vite, si l’on ne veut pas que ce pays devienne une sorte de Far West où chaque habitant en arrive à s’armer pour se protéger. Plus l’impression d’impuissance des forces de l’ordre sera grande, plus la psychose s’emparera des habitants. Et le réflexe de survie, en pareil cas, c’est de se doter d’une arme. On rentrera dès lors dans un cercle vicieux marqué par une circulation non contrôlée des armes. Il faut à tout prix éviter un tel scénario catastrophe .

La Rédaction

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