A koné, village de la commune rurale de Kindi dans la province du Boulkiemdé, c’était la grande mobilisation et la liesse populaire ce jeudi, 8 novembre 2012. Et pour cause, les habitants et les autorités locales recevaient des responsables et des partenaires du Programme national plates-formes multifonctionnelles contre la pauvreté dont le président du Comité de Pilotage Tibila Kaboré et le chargé d’Affaires de l’ambassade du Luxembourg, Georges Ternes.
Venus pour toucher du doigt les réalités de la Plate-forme multifonctionnelle de Koné, les visiteurs sont repartis satisfaits de ce qu’ils ont vu et entendu. En effet, doté d’un moteur diesel et d’un micro réseau électrique, la PTFM de Koné offre divers services aux populations : mouture de céréales, broyage d’amandes de karité et oléagineux, charge de téléphones cellulaires, électricité qui permet de bien mener certaines activités même la nuit (soudure, restauration, coiffure), etc. « La PTFM est un réel outil de développement socioéconomique », indique Véronique Kabré, membre du Comité féminin de gestion de la Plate-forme.
Et d’expliquer qu’avec cet outil, la corvée des femmes du village, notamment les travaux ménagers, est réduite et que les femmes ont maintenant plus de temps pour se consacrer à des activités génératrices de revenus. Elles s’adonnent entre autres à la fabrication du beurre du karité, du ‘’soumbala’’, du savon. « Avec la PTFM, nous ne craignons plus de renter tard des champs car le service d’éclairage va jusqu’à 22 h », affirme encore Mme Kabré. Selon le recensement de 2006, le village de Koné compte 4 997 habitants dont 52% de femmes.
Pour le maire de la commune de Kindi, Thomas Baguemzanré, le mini réseau électrique dont est doté la plate-forme constitue un pas important vers le développement, en ce sens que cela permet, dit-il, d’améliorer par exemple les conditions de vie des populations, le travail dans les écoles et dans le centre de santé et de promotion sociale de la localité. ‘’L’électricité est un moteur incontournable du développement’’, a souligné M. Baguemzanré. Le président du Comité de pilotage du Programme national Plate-forme multifonctionnelle contre la pauvreté, Tibila Kaboré a aussi insisté sur l’impact de l’électricité sur le développement.
En effet, pour le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, si la route du développement passe par le développement de la route, « le développement lui-même est rendu visible par l’électricité. Et de prendre au mot l’engagement des autorités locales à faire bon usage de leur « joyau’’. Pour le chargé d’Affaires intérimaire de l’Ambassade du Luxembourg, Georges Ternes, dont c’est la première visite d’une plate-forme multifonctionnelle, c’est également la satisfaction, vu la dimension développement durable est déjà prise en compte à Koné avec un dispositif solaire.
« Nous avons vu aujourd’hui une plate-forme multifonctionnelle dernier cri, une PTFM hybride, alors que les anciennes fonctionnaient exclusivement à base de moteur diesel, c’est-à-dire avec du gasoil. Celle-ci est appuyée en même par un système solaire. Le soleil est une ressource dont le Burkina dispose massivement et il faut en profiter. Je suis satisfait surtout de voir l’évolution qui est en train de se faire ici avec cette tournure vers les énergies renouvelables. Parce qu’avec un modèle basé uniquement sur le gasoil, personne n’ignore qu’on est exposé aux fluctuations du prix du gasoil, que c’est une ressource non renouvelable, qui produit du carbone, qui a une influence aussi sur le changement climatique », s’est-il exprimé.
Le coût de réalisation de la plate-forme multifonctionnelle de Koné est estimé à plus de 38 millions de francs CFA. Le financement a été assuré par l’Etat burkinabè, la coopération luxembourgeoise, le Programme des Nations-Unies pour le Développement et les bénéficiaires. La gestion de la plate-forme est assurée par un comité féminin de 6 membres dirigé par Yamba Kaboré. Le comité de gestion bénéficie du soutien de la Cellule d’Appui Conseil du Centre Ouest (CAC) pilotée par le consortium d’ONG ADIS/AMUS. La CAC effectue les tâches opérationnelles comprenant l’installation et la maintenance des équipements, le suivi des plates-formes sur le terrain, la formation et l’appui conseil des différents acteurs.