Le ministère de la communication, en collaboration avec l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE), a organisé ce lundi, 12 novembre 2012 à Ouagadougou, une Journée de réflexion sur la corruption, au profit de ses agents. L’objectif, c’était d’une part de les sensibiliser et d’autre part, de susciter leur engagement sur la problématique.
La lutte contre la corruption, pour être efficace, appelle à un engagement à tous les niveaux. C’est la conviction du secrétaire général de l’ASCE, Ousmane Jean-Pierre Siribié, qui a prononcé le mot de clôture de la rencontre. L’Etat, les gouvernants, ont, à l’entendre, un rôle à jouer sur la question ; tout comme les citoyens. Et de rappeler les facteurs pouvant favoriser la corruption : non application des textes, discrimination, laxisme, etc. La corruption dit-il, est un phénomène qui gangrène la vie des Etats, notamment ceux aux ressources limitées comme le nôtre. « Si nous ne voulons pas périr, nous devons prendre les dispositions pour freiner ce fléau », préconise l’inspecteur d’Etat. Pour le SG de l’ASCE, chaque citoyen doit être un acteur à part entière de la lutte contre la corruption car, « c’est parce qu’il y a des corrupteurs qu’il y a des corrompus ». Que chacun s’abstienne de faire le jeu de la corruption et ce sera déjà une avancée dans la lutte. La présente journée a été une occasion d’exposer entre autres aux agents du ministère les diverses formes de corruption, les moyens engagés au niveau du Burkina Faso pour la combattre et la réduire à sa plus simple expression, à défaut de l’éradiquer. Cheick Aziz Coulibaly, conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication était des participants de la journée qu’il a qualifiée de « porteuse » puisqu’il dit avoir beaucoup appris, notamment en ce qui concerne l’ASCE. Si Coulibaly trouve l’indice de 3,1 conféré au Burkina pas très honorable, puisque la moyenne des pays les moins corrompus se situe à 5 ; il dit garder espoir au regard du travail abattu par l’ASCE. « Avec l’ASCE, il y a cette possibilité de saisir la justice pour les cas de corruption.
Ce n’était pas le cas avant. Je crois qu’avec l’ASCE, c’est vraiment un pas vers la résolution de la corruption dans notre pays », nous confie t-il. Mariam Ouédraogo, élève journaliste, a assisté aussi à la journée de réflexion sur la corruption. Mais, elle a une autre vision des choses. Elle est en effet pessimiste sur la lutte contre la corruption dans le pays. « Avec les maigres résultats que l’on a à ce jour sur la question de la lutte contre la corruption, il y a de quoi s’interroger ; surtout si l’on considère les moyens qui sont utilisés pour assurer le fonctionnement de l’ASCE et un meilleur traitement de ses agents. S’il faut déployer tous ces moyens pour identifier des corrompus qui ne sont jamais jugés, l’on se demande si cela vaut vraiment la peine », s’inquiète t-elle.
Sur cette préoccupation de Mariam Ouédraogo, le secrétaire général de l’ASCE, Ousmane Jean Pierre Siribié assure que ce n’est pas son institution qui juge mais la justice. Notre rôle, explique t-il, c’est de transmettre les dossiers des personnes présumées corrompues à la justice qui se doit à son tour de jouer sa partition.