Ouagadougou – Le ministère burkinabè de la Communication a organisé lundi, une journée de sensibilisation et de réflexion sur la lutte contre la corruption au Burkina Faso, a constaté l’AIB sur place.
Le personnel du ministère de la communication et des structures rattachées s’est réuni lundi aux Archives nationales pour mener des échanges autour de la lutte contre corruption.
Première du genre, cette activité initiée par l’inspection technique du ministère de la communication a pour objectif de sensibiliser les agents dudit ministère sur les conséquences néfastes du phénomène, a indiqué le ministre de la communication, Alain Edouard Traoré.
De son avis, il n’y a pas une seule sphère, un seul lieu, y compris le milieu de la communication, qui échappe au phénomène de la corruption, « un mal insidieux et pernicieux dont les effets sont multiples et multiformes ».
« Elle sape la démocratie et l’Etat de droit, entraîne des violations des droits de l’homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de la vie et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d’autres phénomènes qui menace l’humanité », a expliqué le contrôleur d’Etat, M. Bruno Bessin.
La corruption est une des grandes causes des mauvais résultats économiques, c’est aussi un obstacle de taille au développement et à l’atténuation de la pauvreté, a-t-il poursuivi.
Si ce mal frappe de nombreux pays, c’est dans les pays en développement qu’il est le plus destructeur et ce sont les pauvres qui en pâtissent, a-t-il précisé.
La corruption demeure un « phénomène préoccupant » qui pénalise le développement car « les ressources qui devraient y être consacrées sont détournées au profit de quelques individus, réduisant ainsi les moyens du gouvernement pour assurer les services de bases », a souligné M. Bessin.
Ce qui signifie que la lutte contre la corruption est une activité de développement car elle permet à nos institutions d’être plus efficaces, a indiqué le ministre de la communication.
Selon lui, cette activité participe à « démontrer le bien fondé de cette campagne, à intensifier la lutte contre la corruption et à impliquer les communicateurs dans la lutte contre cette gangrène ».
Cette journée fait suite à l’instruction du premier ministre Luc Adolphe Tiao à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) d’organiser de vastes campagnes de sensibilisation sur la corruption.
A cet effet, une dizaine de structures de l’Etat, dont les écoles de formation professionnelles, devront être sensibilisées d’ici à la fin de l’année 2012, a indiqué le contrôleur d’Etat.
Le début de cette campagne de sensibilisation par le ministère de la communication ne signifie pas que ce département est le plus corrompu, a relevé M. Bessin expliquant qu’il fallait bien commencé par une quelconque institution.
L’objectif de ces campagnes est d’informer largement les agents, les sensibiliser sur les effets néfastes du phénomène de la corruption et inviter chacun à s’engager davantage dans la lutte contre ce fléau, a-t-il souligné.
Le Burkina Faso s’est par ailleurs doté d’une politique nationale de lutte contre la corruption dont l’objectif est l’éradication à terme du phénomène avec l’atteinte dans un délai intermédiaire de 5 ans du niveau de tolérance zéro.
Dans son rapport sur l’Etat de la corruption au Burkina Faso, rendu public le 23 octobre 2012, le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC), la douane, la police municipale, la justice, l’enseignement secondaire/supérieur et les services de santé occupent les premiers rangs des services perçus comme les plus corrompus en 2011.