Près de 3 600 rendez-vous d’affaires tenus, 11 000 opérateurs économiques, des recommandations consignées dans un livre blanc adressé aux partenaires étatiques. Organisateurs et participants s’accordent à dire que la 2e édition du Forum international sur le développemet en Afrique , tenue les 8 et 9 novembre à Casablanca, a été un succès, du moins, un pas de plus pour la coopération Sud-Sud.
Satisfaction ! Tous, opérateurs économiques, organisateurs et représentants de gouvernement répétaient en chœur ce mot, à l’issue des travaux de la 2e édition du forum sur le développement en Afrique qui a réuni à Casablanca au Maroc, environ 1 300 hauts fonctionnaires, ministres, hommes d’affaires. Par dessus les échanges sur les freins à l’investissement, il y a eu des « deals » entre gens d’affaires. « Le forum a été un succès ; vous savez, ils nous ont donné l’occasion de nous réunir pour tisser des relations d’affaires », confie Tall, un commerçant sénégalais spécialisé dans l’import-export. Comme lui, Kadi qui représente une société de télécom, trouve que le forum a été une réussite. « C’est une initiative louable, la plupart des fora se passent hors d’Afrique. Et ils ont eu le mérite de réussir l’organisation du forum ; je retiens aussi la participation des entrepreneurs, 1000 participants ! Cela démontre qu’il y avait un intérêt », dit-t-elle. A ce forum, Kadi est venue suivre les débats lors des panels et surtout mettre en relation via les mails, les entrepreneurs désireux de travailler avec certaines structures de son organisation. Mme Célestine Owona, du Centre Pasteur au Cameroun, quant à elle, note que le forum a été une plate-forme d’échange entre partenaires. « C’est important d’avoir un tel cadre parce qu’on peut y trouver des sources de financement, des marchés. C’est une bonne initiative », avoue-t-elle. Globalement, la communauté des affaires salue la tenue du 2e forum sur le développement en Afrique. En effet, la plupart des opérateurs économiques sont repartis avec des « deals » déjà noués ou des promesses fermes. Face aux éloges, le président-directeur général du groupe Attijariwafa Bank n’a que des sentiments de joie et surtout de satisfaction. « A mesurer les rendez-vous que vous avez menés au pas de charge, à entendre vos encouragements et à lire les bilans chiffrés, nous ne sommes pas prêts de nous quitter, et nos carnets de commandes semblent non plus prêts à se dégarnir », a dit Mohamed Kettani à la tribune de clôture. Visiblement heureux de la réussite du coup, M Kettani résume ainsi le forum : « durant deux jours, vous avez dit oui à la coopération Sud-Sud, oui aux opportunités de développement commun et vous y avez réellement contribué. Vous avez démontré que, non seulement nous le pouvons, mais nous le faisons, nous le concrétisons, pour peu d’un espace pragmatique de travail ». Pour sa part, la ministre centrafricaine du commerce et de l’industrie, Mme Marlyne Roosalem Mouliom, a joint sa voix à cet élan. « Les discussions que nous avons eues avec les intervenants de haut niveau et des participants pertinents, sont fructueuses et riches d’enseignements », a-t-elle indiqué. C’est pour cette raison que les recommandations issues des panels insistent sur la levée urgente d’un certain nombre de blocages. Celles-ci seront consignées dans un libre blanc à l’attention des décideurs étatiques et du monde des affaires. Une des actions urgentes préconisées par le forum porte justement sur la réponse à donner au coût trop élevé des transports et de la logistique. Selon plusieurs études, le transport et la logistique représentent entre 40 et 60 % du prix de revient des marchandises en Afrique. Le forum a aussi insisté sur la nécessité de développer un mécanisme de protection des investissements, avec un cadre réglementaire et fiscal attractif. Par exemple, le forum suggère d’accélérer la signature et l’entrée en vigueur de l’accord commercial et d’investissement Maroc-Uemoa de 2008. En fait, cela pourrait se traduire également par la conclusion d’accords bilatéraux et surtout, la prise de mesures fiscales préférentielles spécifiques destinées à doper l’investissement. Un rapprochement des communautés d’affaires à travers des commissions mixtes, des partenaires public-privé est très attendu par les opérateurs économiques. Intervenant à la clôture des travaux, le ministre marocain de l’Economie et des finances, Nizar Baraka, relève que la 2e édition a permis d’enrichir la réflexion sur les actions à mettre en oeuvre pour renforcer la coopération. « Nous sommes tous interpellés quant aux leviers à actionner pour favoriser le commerce intra-africain », a lancé M Baraka, devant un parterre d’hommes d’affaires, de décideurs politiques et de journalistes.
