De nos jours, la gente féminine burkinabè s’est laissée emporter par la mode en matière de coiffure et a tendance à abandonner les nattes qui nous ont été laissées en héritage par nos grand-mères. Il s’agit par exemple du « Paneem mooré » ou du « Wennega », ces nattes qui, il y a plus d’une décennie, faisaient la fierté des jeunes filles burkinabè.
Les « tapis », les tissages, les chignons « flatus », et autres, voilà les coiffures qui, aujourd’hui, ont remplacé le « Paneem mooré ».
Les modèles comme le « djèm taoré », encore appelé « 4-Août », le « Fatou » et « le tour du Faso » que les jeunes filles portaient avec fierté il y a de cela plus d’une décennie disparaissent de plus en plus du paysage burkinabè, et plus particulièrement à Ouagadougou. Mis à part les journées culturelles des lycées et collèges où ces coiffures sont remises au goût du jour, il est difficile de les croiser en circulation.
Plus à la mode
A la question de savoir pourquoi ces nattes traditionnelles sont abandonnées au profit des coiffures dites modernes, beaucoup diront que cela est dû à l’évolution de la mode. « Cela fait plus de 5 années que je n’ai pas fait de Paneem mooré, ce modèle n’est plus à la mode », a en effet confirmé une jeune femme rencontrée dans un salon de coiffure de la capitale burkinabè.
Pas rentable
La responsable du salon renchérit que l’effet de mode faisant, le « paneem mooré » est une coiffure qui ne se fait pas dans son salon. Ceci entraînant cela, parmi les salons de coiffures dits modernes, nombreux sont ceux qui n’ont pas les coiffures traditionnelles dans leur « menu » parce que non rentables.
Support de perruque
Un tour dans quelques salons « par terre » du marché Nabiyaar nous a permis de constater également que ces coiffures traditionnelles s’y font également très rares. Dans le salon de coiffure de Nelly, rares sont les femmes qui demandent à faire cette coiffure. Elles préfèrent suivre la mode qui ne cesse d’évoluer chaque année.
Selon Nelly, celles qui le font, se recouvrent plutôt la tête d’une perruque.
Coiffure de « mamans » et de femmes enceintes !
Toujours d’après elle, seules les femmes âgées continuent de faire ouvertement le « paneem mooré». En effet, maman Fati, comme on l’appelle si affectueusement au marché, est l’une des rares personnes que nous avons eu la chance de trouver en train de se faire coiffer le « paneem mooré ».
Marie, une des rares jeunes femmes également coiffée du « paneem mooré », affirme que seul son état actuel (grossesse), est la raison qui l’a poussée à se coiffer ainsi, car cela lui permet d’être plus à l’aise.
« Un rejet de sa culture… »
Cependant, Maman Fati déclare que le « paneem mooré » est une coiffure de nos ancêtres et il lui est impossible de faire une autre coiffure. Elle ajoutera que : « Une femme burkinabè ne devrait pas refuser de faire le « paneem mooré », car cela serait considéré comme un rejet de sa culture ».
Rejet de sa culture ou dictature de la mode ? La question est posée.