ABIDJAN - La Commission des affaires économiques de l`Union africaine (UA) dénonce la "frilosité" des hommes d`affaires africains et les appellent à investir dans les "activités à risque" pour contribuer au développement de leur continent.
"Le secteur privé africain est frileux, les investisseurs privés africains n`investissent pas dans les domaines à grande échelle", a dénoncé jeudi le directeur des affaires économiques à la Commission de l`UA, Kouassi N`guettia, au terme de la 5ème édition du Forum du secteur privé africain à Abdijan, capitale économique de la Côte d`Ivoire.
Ouvert lundi, à l`initiative de l`UE, le forum a porté sur le rôle du secteur privé dans la promotion de l`investissement et de l`agro-industrie en Afrique.
Lors d`une conférence de presse conjointe avec Lom Aboubacry, directeur régional de la Commission des affaires économiques, M. Kouassi a déploré l`absence des investisseurs privés dans les " activités à risque".
Selon lui, les investisseurs privés africains "se contentent de la périphérie", citant des activités comme la boulangerie ou la coiffure.
"Ils refusent d`investir dans les activités à risque, or le secteur privé doit prendre des risques", a-t-il dit invitant les hommes d`affaires africains à "s`approprier" ces domaines.
Dans une vision commune, les conférenciers ont appelé de tous leurs voeux à l`industrialisation des produits africains.
"Il n`y a pas une politique volontariste de transformation des produits dans les Etats africains", ont-ils déploré estimant que 90% de la production de la plupart des pays africains ne sont pas transformés sur place.
Faisant le bilan de la rencontre d`Abidjan, Kouassi N`guettia a indiqué que les résultats escomptés ont été "atteints".
"Le 5ème Forum a répondu à la problématique majeure du 21ème siècle, à savoir que désormais le secteur privé doit jouer sa partition pour oeuvrer au développement des Etats Africains", a-t- il affirmé.
M. Kouassi a exhorté les pays membres de l`UA à "impliquer davantage le secteur privé dans leurs programmes nationaux de développement".
"La non implication réelle du secteur privé dans les programmes de développement maintiendra le continent dans le sous- développement", a-t-il prévenu.
Il a annoncé que "des recommandations ont été prises et seront transmises aux organes dirigeants de l`Union Africaine", faisant allusion au rapport final adopté au terme du Forum né de la volonté des chefs d`Etats africains à Abuja (Nigeria) en 2005.
Les acquis du Forum sont capitalisés sous le vocable de " solidarité africaine" en vue de "penser des mécanismes pour développer l`Afrique".