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Le Quotidien N° 1035 du 10/4/2014

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Grogne des commerçants de pagnes du 8-mars : « La fête des femmes est devenue notre deuil »
Publié le jeudi 10 avril 2014   |  Le Quotidien


Insécurité
© Autre presse par DR
Insécurité dans la Gnagna: les commerçants manifestent


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La célébration de la journée internationale de la femme a eu lieu en grande pompe à Banfora, la cité du paysan noir, le 8 mars 2014. Cette journée est l’occasion pour les femmes du Burkina de s’habiller aux mêmes couleurs, à travers l’uniforme mise en vente sur le marché national. 8-Mars, au-delà des festivités, est également une opportunité d’affaires pour des commerçants. Cette année, si certains se sont frottés les mains du fait des bonnes affaires réalisées, cela n’est pas le cas pour la grande majorité des commerçants détaillants de pagnes qui ont fait une mévente à cause de la mauvaise qualité des pagnes, disent-ils. Ces commerçants se sont organisés pour rencontrer leur structure à savoir, l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B), en vue d’expliquer leur « douleur». Ils exigent du grossiste national la restitution des sommes d’argent dépensées pour acquérir les pagnes qui étaient en réalité de mauvaise qualité. « Nous avons été victimes de manœuvres dolosives de la part du grossiste national », ont –ils dénoncé.
A plus d’un mois après la célébration de la journée internationale de la femme le 8 mars 2014, les commerçantes n’ont pas encore endigué leur « douleur » du fait de la grande mévente des pagnes de la fête à cause de « leur mauvaise qualité », soutiennent-ils. Mieux, ces commerçants exigent la restitution des sommes d’argent dépensées pour acquérir les pagnes. Dans la journée du 4 avril 2014, quelques commerçants concernés par cette situation ont rencontré les membres de l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B). Selon les commerçants, sur le marché, il y avait deux sortes de pagne. « Entre le bon et le faux, il y a des différences. Non seulement, la longueur du pagne diffère de quelque dix centimètres et aussi la qualité de la matière se distingue puisque le faux est transparent », a laissé entendre Salif Kouanda, commerçant à Gounghin Yaar. « Nous avons été arnaqués puisque le grossiste qui a pris le soin de mettre en œuvre son opération, a procédé à la collecte préalable des fonds au auprès des détaillants avant d’aller confectionner les pagnes », a-t-il dénoncé. Il dit avoir plus de quarante années d’expériences dans le commerce de pagnes mais qu’il n’avait pas encore vécu une telle situation. « Le grossiste qui avait le monopole a fixé la commande minimale des pagnes à 50 balles et l’argent devrait être versé un mois avant la livraison. Toute chose qui était difficile pour un seul commerçant. Par conséquent, nous nous sommes associés pour passer la commande et on se rend compte par la suite que les pagnes livrés sont de qualité inferieure. Nos clients étaient réticents puisqu’ils ne sont pas dupes », a t-il relaté.
« L’offre a dépassé la demande »
Pour Korotimi Traoré, commerçante au marché de Pag-La-yiri, les commerçantes été victimes d’un problème lié au monopole, en ce sens qu’ « elles n’avaient pas le choix que d’accepter les conditions qui leur étaient imposées par le détenteur du monopole de la vente des pagnes de 8-Mars à savoir, Hamidou Sawadogo de Savatex ». Pour elle, l’offre cette année était au dessus de la demande. « Nous avons eu l’obligation de commander 50 balles. Et comme, il était difficile pour certaines vendeuses de réunir les fonds nécessaires à l’achat des pagnes, elles se sont endettées. Ces sommes d’argent étaient remises à celui qui avait le monopole, sans aucun échantillon des pagnes au préalable. S’il y avait la concurrence, nous ne serions pas obligées d’acheter chez une seule personne en souscrivant forcement à ces conditions», a-t-elle déploré. « Nous avons été victimes de manœuvres dolosives », a-t-elle poursuivi. Pour elle, les femmes ont souffert pour acquérir les pagnes. Selon elle, la responsabilité doit être partagée. « Il faut que celui qui avait le monopole prenne ses responsabilités. Nous avons perdu, mais lui, il a gagné puisqu’il est rentré en possession de ces fonds avant même la livraison des marchandises. Nous exigeons que les dommages que nous avons subis puissent être réparés. Nous voulons qu’il récupère ses pagnes et qu’il nous rembourse notre argent. Nous demandons à notre structure qui est l’ONACOM-B de nous soutenir pour que nous ayons gain de cause ». Pour une autre détaillante, Mariétou Sawadogo, cette année a été la croix et la bannière pour les vendeuses de pagnes de 8 Mars. « Ce n’est pas parce qu’il la vente n’a pas été à la hauteur de nos attentes que nous revendiquons le remboursement », a-t-elle dit. « Le commerçant Salif Kouanda m’a donné des balles à vendre. Je suis allée dans des villages comme Nobéré et à la frontière du Burkina avec le Ghana, à Dakola. Mais les pagnes ne s’achetaient pas malgré les prix qui ont connu une baisse. Je vendais à 2 000 et 2500 FCFA, le pagne de 6 000 FCFA et en dépit de cela, les clients se raréfiaient. Je revenais sans écouler la moindre pièce de pagne et cela est fondamentalement lié à la mauvaise qualité des pagnes », a t-elle raconté. « Certaines femmes des villages que j’ai parcourus n’hésitaient pas à me dire d’aller dire à Chantal Compaoré que même si elles sont des femmes des villages, elles savent ce qui est de bonne qualité et ce qui ne l’est pas. Ces femmes pensent que c’est la première dame qui confectionne les pagnes. Elles disent qu’elles préfèrent acheter les Real pour utiliser comme leur uniforme », a-t-elle poursuivi. Au président régional du Centre de l’ONACOM-B, Moussa Dabo, de soutenir que leur structure a écrit à Hamidou Sawadogo pour comprendre la situation. A en croire celui-ci, l’intéressé n’a pas encore donné échos favorable à leur lettre. Par conséquent, nous allons rentrer en contact avec les autorités du ministère de la Promotion de la femme et du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat pour comprendre cette situation de monopole accordé à une personne. « Le monopole ne doit plus exister parce que le commerce est libéré. Pour ce qui est du pagne en question, la longueur n’atteint pas la normale. Dans les jours à venir, il va falloir qu’on trouve une solution à ce problème qui se pose. Si Hamidou Sawadogo a été victime des manœuvres de l’industrie qui fabrique les pagnes, nous sommes prêts à l’accompagner pour comprendre tout ceci. Il n’est pas admissible que les femmes se cotisent et d’autres contractent des dettes pour se procurer des pagnes pour revendre sans bénéfice et que les choses tournent de la sorte impunément. Il y a ici un risque que ces dames perdent leurs fonds de commerce, d’autant plus que plusieurs commerçants sont concernés et que ce n’est que la partie visible de l’iceberg », a-t-il donné d’entendre.
« j’ai été aussi frappée par la mevente»
De l’avis de Hamidou Sawadogo que nous avons rencontré, les pagnes de 8 Mars 2014 sont tout simplement de la même qualité que ceux des années précédentes. Il n’y a pas de différence. Il a expliqué qu’il a été également frappée par la mévente en ce sens qu’il détient par devers lui près de 700 balles dans son magasin. Pour lui, l’une des raisons de cette mévente seraient liées au fait que cette année, il n’y a pas eu de manque de pagnes comme de par le passé. Pour parer aux plaintes des commerçants et des clients au cours des années précédentes du fait de la pénurie, l’offre des pagnes étaient à la hausse. Toute chose qui peut avoir joué sur le cours de la vente, estime t-il. A en croire celui-ci, ce n’est pas par contrainte que les commerçants ont commandé les pagnes. C’est de bon gré que les commandes ont été passées et les éventuels clients ont été servis par les véhicules de livraison de Savatex en bonne due forme, a-t-il indiqué. Quant à la bande blanche, sur le pagne de 8 Mars 2014, Hamidou Sawadogo a soutenu que cela n’a rien à voir avec la qualité. Pour conclure, il a soutenu que les plaintes occultent moins bien des mesquineries propres à leur milieu de commerce. Affaire à suivre .

Par Soumoubienkô Roland KI

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