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Le Quotidien N° 1032 du 7/4/2014

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Conseils de discipline dans la fonction publique : La difficile restauration de l’autorité de l’Etat
Publié le mercredi 9 avril 2014   |  Le Quotidien


Fonction
© aOuaga.com par A.O
Fonction publique : les agents en grève les 4 et 5 février
Mardi 4 février 2014. Ouagadougou. Les agents de la Fonction publique sont en grève de 48 heures à l`appel de leur coordination syndicale pour dénoncer la lenteur du gouvernement dans les négociations sur les grilles salariale et indemnitaire


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La Fonction publique burkinabè veut revitaliser ses conseils de discipline. A cet effet, elle réunit, du 7 au 11 avril 2014, les membres de ces organes afin de les doter des capacités indispensables au bon exercice de leurs fonctions. L’existence de ces structures disciplinaires est en soi une initiative à saluer. Elle traduit la volonté des pouvoirs publics, à travers des mécanismes internes, d’amener les agents publics à adopter un comportement responsable. Le caractère pédagogique et préventif de ces instances n’est pas non plus à négliger. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. Les conseils de discipline sont devenus des espaces de sanctions des « petits » agents. On n’a jamais vu un haut cadre, encore moins un militant du parti au pouvoir, subir les foudres disciplinaires des conseils. Cela pose donc le problème de leur crédibilité. Ils sont très limités. C’est pourquoi le nouveau souffle qu’on veut leur insuffler ne doit pas se limiter à la simple formation des membres. Il faut aussi les doter du pouvoir, de l’indépendance et de l’immunité nécessaires pour mener sans crainte leurs missions. Car, on voit mal un membre de ce conseil donner des instructions pour auditionner et sanctionner un grand ou un militant du parti. Car il ne faut pas se voiler la face, la politisation de l’Administration a créé une espèce de fonctionnaires intouchables, parce qu’ils détiennent la carte du parti. Ils s’en vantent d’ailleurs, soutenus en cela par le parti. C’est pourquoi, dans la réforme de l’Administration, il est indispensable de dépolitiser la Fonction publique. En tant que citoyen, chaque agent public est libre de ses choix politiques. Mais les bureaux ne doivent pas être des champs de propagande politique. A l’instar des démocratiques, les institutions et les hommes ne doivent pas, dans le cadre professionnel, servir la cause d’un parti politique.
Une fois ce handicap levé, l’espoir est permis de voir les conseils de discipline devenir plus efficaces et impartiaux. Pour le moment, l’impression qui se dégage est qu’ils ne s’attaquent qu’au menu fretin. Dans ces conditions, les agents auront tendance à se tourner vers la justice, s’ils estiment avoir été lésés par la structure interne de règlement des conflits. Le fait de fermer les yeux sur les pratiques des grands voleurs et indisciplinés tapis dans la Fonction publique, on complique la tâche des membres des conseils de discipline. Il n’est pas possible, par cette politique du deux poids deux mesures, de convaincre le « petit » agent à se conformer aux règles éthiques et déontologiques. On est aujourd’hui dans un système paradoxal où les mauvais comportements sont devenus la règle. De sorte que tous ceux qui tentent de rester dignes et honnêtes, sont taxés d’idiots, voire «d’empêcheurs de manger». Autant dire que les conseils de discipline ne seront crédibles que s’ils sont aptes à se saisir de toute affaire mettant en cause un agent. Toutes les structures de moralisation de la Fonction publique ressembleront à des coquilles vides dans un contexte d’impunité pour certains agents. La vraie solution viendra d’un sursaut patriotique de tous ceux qui se sont engagés à travailler pour l’Etat. Servir et non se servir, telle devrait être la devise de tout agent public. L’idéal donc est que cette donne soit largement partagée au sein des agents de l’Etat, pour que les organes de contrôle et de sanctions n’aient même pas à être sollicités.
Il est normal que l’Etat exige de ses employés un service irréprochable et qu’il mette en place des mécanismes pour le contrôler. Les conseils de discipline participent de cette ambition d’ériger l’intégrité et la compétence en règles de conduite. Mais l’Etat pèche par sa fermeté sélective, qui laisse certains agents tout faire sans crainte d’être sanctionnés, et d’autres pas. Et surtout, l’Etat a laissé l’Administration se gangréner à un tel point que la remise dans le droit chemin des brebis égarées apparait comme une mission quasi-impossible .

La Rédaction

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