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Congrès du MPP : «Si en 2015 on donne des résultats frauduleux, nous prendrons le pouvoir par d’autres voies»
Publié le mardi 8 avril 2014   |  FasoZine


MPP
© Autre presse par Moussa Nagabila
MPP : le trio Roch-Salif-Simon confirmé à la tête du parti
Dimanche 6 avril 2014. Ouagadougou. Stade municipal. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a clos son premier congrès ordinaire par un meeting


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Le premier congrès ordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ouvert le 5 avril, s’est achevé ce dimanche 6 avril 2014 à Ouagadougou. Les congressistes ont mis en place un bureau politique national de plus de 600 membres et doté le parti d’un programme au cas où il sortirait vainqueur de la présidentielle de 2015.

Salif Diallo, le premier vice-président du MPP, chargé de l’orientation politique en est convaincu: le congrès qui s’achève marque le début de la marche «triomphale» du parti vers le palais présidentiel de Kosyam. «Le premier jours, nous étions vers Gounghin au CBC. Hier et ce matin, nous étions à la Maison du peuple. Cet après-midi, nous sommes au stade. A la fin de cette année, nous serons vers Laico. Et en novembre 2015, nous serons à Kosyam».
«Le MPP, c’est le peuple en mouvement. Et notre peuple est invincible», assure l’ancien ministre d’Etat de Blaise Compaoré. «Tout le monde était à notre congrès, ajoute t-il, sauf ceux qui sont contre le peuple. Et ceux-là vont payer leur forfaiture quand le MPP sera au pouvoir.»

La grand-messe de ce parti vieux de seulement deux mois aura permis au MPP d’élire un nouveau bureau, de se doter de statuts et règlements intérieurs, d’une stratégie d’implantation au Burkina Faso et à l’étranger et d’un programme de gouvernance. Selon Salif Diallo, ce programme de type social démocrate est à même de répondre aux aspirations des Burkinabè. Une conférence de presse sera, en principe, donnée dans les prochains jours pour en dévoiler le contenu exact, mais en attendant et à en croire le premier vice-président chargé de l’orientation politique, il prône une économie de marché régulée, qui proscrit les monopoles et le pillage. Il accorde une large place aux questions d’emplois «pour libérer la jeunesse, les femmes et les paysans».

La fin des monopoles
Le programme prévoit également de supprimer tous les ministères existants pour les remplacer par des départements plus adaptés, une réforme des forces de défense et de sécurité, la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, des conseils municipaux et régionaux afin «de permettre au peuple d’élire ses représentants authentiques».

Au niveau de l’éducation, l’accent sera mis sur la formation scientifique et professionnelle «afin que l’école ne soit plus une fabrique de chômeurs». L’introduction de l’anglais et des langues nationales à l’école primaire viendra parachever la réforme. Le code minier sera également relu, afin «que l’or revienne aux Burkinabè». Un gouvernement paritaire (hommes-femmes) sera mis en place.

Mais pour dérouler ce programme, il faut se faire élire. Raison pour laquelle Salif Diallo demande aux délégués du parti de convaincre leurs militants à aller retirer leur carte d’électeurs, et met le pouvoir en garde contre toute tentative de fraude. «Il nous faut battre nos adversaires de demain dans un rapport de 80 à 20%. Car nous sommes le peuple du Burkina Faso. Nous allons être vigilants. Les fraudes, les magouilles ne passeront pas. Si l’on donne des résultats frauduleux, nous prendrons le pouvoir par d’autres voies. Nous sommes des démocrates, mais si on veut tromper le peuple, le peuple sera debout», menace t-il.

Eviter de réveiller les démons
Simon Compaoré, le deuxième vice-président chargé des relations extérieures, et Roch Marc Christian Kaboré, le président du MPP, sont, naturellement, sur la même longueur d’onde que Salif Diallo. «L’enfant de deux mois et 12 jours qu’est le MPP a déjà des dents qui peuvent venir à bout d’un os», affirme le premier, qui met également le CDP en garde contre toute velléité de révision de la Constitution et l’organisation d’un référendum sur la question.

Rappelant les troubles de 2011, l’ancien maire de Ouagadougou affirmera que les cicatrices ne sont pas encore refermées et demande à la classe politique de ne pas réveiller les démons en tentant de modifier la loi fondamentale afin de permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat. «Nous ne voulons pas de confrontation, mais juste le respect de la Constitution», conclut Simon Compaoré.

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