Un peu partout dans la ville de Ouagadougou, des monuments à l’effigie d’animaux, d’hommes, de femmes, embellissent les rues de la capitale. Certains comme le monument de la place Naba Koom ont marqué leur temps par leur présence dans les clips vidéos, les spots publicitaires. Mais la femme au foulard rouge semble ne plus séduire personne. Construite en 1986 pendant l’édification du chemin de fer reliant Ouagadougou à Abidjan, la place Naba Koom est aujourd’hui cachée par les feuillages des grands arbres qui l’entourent.
Située au sud de la gare ferroviaire, la place Naba Koom représente une femme portant un foulard rouge imprimé de dessins d’hirondelles et tenant une calebasse d’eau pour souhaiter la bienvenue aux voyageurs qui arrivent par le train.
Ce monument comme bien d’autres faisait la fierté de Ouagadougou. Il était fréquemment utilisé dans les spots publicitaires pour annoncer les grands évènements qui se tiendront dans la capitale. Sa place servait également de cadre aux artistes pour le tournage de leurs clips. Désormais, il semble être relégué au second plan. De grands arbres l’étouffent et seuls les passants attentifs peuvent l’apercevoir.
Elle est devenue un cadre de prédilection pour les études et la détente. Frédéric OUEDRAOGO est l’un des gestionnaires d’une buvette installée à l’entrée de la place du monument. En vendant sa boisson, il assure en même temps l’entretien de la place du monument Naaba Koom devenue jardin Naaba Koom ; et ce n’est pas sans difficultés « Il y a certaines personnes qui viennent s’assoir, quand je pars vers elles pour prendre leurs commandes, elles disent qu’elles ne vont rien prendre ; que d’ailleurs c’est un jardin public » confie la caissière Alice ZONGO/ SOUBEIGA.
Ce monument a été érigé à l’époque de la construction du chemin de fer (1986) reliant Ouagadougou à Abidjan. Il incarne la mémoire de l’arrière grand père de l’actuel Mogho Naaba, un emperreur qui avait comme devise "que l’eau abonde pour tous." Avec une hauteur de 6 mètres, il a été conçu par l’artiste Hippolyte OUEDRAOGO pour illustrer la devise du Naaba.
Entretenir un tel monument, conserver une telle mémoire est bien, mais faire sa promotion serait encore meilleur. Aussi doit-il être visible car il rend compte de l’histoire, en ce sens qu’il enseigne aux différentes générations, la vieille tradition d’hospitalité des hommes intègres.
