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Bondoukuy : des jeunes attaquent le commissariat de police et tuent un gardé à vue
Publié le lundi 7 avril 2014   |  Autre presse


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© Autre presse par DR
Des jeunes ont attaqué le commissariat de police de Bondoukuy et tué un gardé à vue dans la nuit du 6 au 7 avril 2014


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Des jeunes du village de Bwan de la commune rurale de Bondoukuy, à 75 km de Dédougou dans la région de la Boucle du Mouhoun, se sont rendu justice eux-mêmes ce 7 avril 2014. Ils ont attaqué tôt le matin le commissariat de police et tué un ressortissant du village du nom de Guillaume Voho qui y était gardé à vue après avoir mis fin aux jours de son beau-fils dans la nuit du 3 au 4 avril.

Le corps sans vie de l’infortuné gisait toujours au pied du mur du commissariat de police à 10h, plus de 5 heures après les faits. Des policiers de la compagnie républicaine de sécurité veillaient au grain. A en croire le policier de garde, c’est aux environs de 5h du matin de ce 7 avril qu’une cinquantaine de jeunes armés de machettes, de haches et de gourdins est arrivé sur des motos au commissariat et lui ont demandé d’ouvrir la porte. Face à son refus, ils ont arraché la porte et exigé la clé du violon où était gardé le nommé Guillaume Voho. Débordé, le policier qui a juste eu le temps d’alerter sa hiérarchie par téléphone, a fini par cédé après avoir alerté sa hiérarchie au téléphone. Et c’est impuissant qu’il a assisté à la mise à mort du gardé à vue par ses agresseurs qui l’ont d’abord trainé hors du violon avant de l’abattre à l’arme blanche devant le commissariat de police. Selon d’autres témoignages, l’acte a été posé en représailles à un premier acte similaire. Il se dit que le supplié, ressortissant de Wakuy, un village situé à une vingtaine de kilomètre de Bondoukuy, a tué son beau- fils à Bwan dans la nuit du 3 au 4 avril 2014. Et cela après que sa fille est allée avec un autre jeune sans crier gare. Cette affaire aurait été portée à la connaissance de la gendarmerie et attendait de connaitre un traitement. C’est sans doute par impatience ou par manque de confiance à l’autorité, que Guillaume Voho s’est rendu de nuit chez son beau-fils, l’a assommé avant de se rendre aux gendarmes de Ouarkoye. Une enquête a immédiatement été ouverte par la gendarmerie qui sera dessaisie par le procureur du Faso au profit de la police de Bondoukuy qui aurait plus d’éléments. Selon le directeur régional de la police nationale de la Boucle du Mouhoun, le commissaire Modibo Coulibaly, la procédure était à terme et le sieur Voho, auteur de l’homicide, était sur le point d’être déféré ce 7 avril au matin. Mais ce ne sera pas le cas car des jeunes sont venus l’extirper dans la nuit du 6 avril pour lui régler son compte.

Le haut- commissaire de la province du Mouhoun, Zakaria Paré, et le directeur régional de la police nationale et du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Dédougou, se sont rendus à Bondoukuy. Après avoir constaté les faits, la mission a eu des entretiens successivement avec les parents de la de Guillaume Voho, des notables de Bondoukuy, la population et les parents de la première victime à Bwan. Le haut-commissaire a exprimé ses regrets et témoigné la compassion de l’administration aux parents des victimes. Il a aussi appelé chaque camp au calme et à la retenue et invité également à faire confiances à la justice. Le premier responsable de la province a fait savoir que nul n’a le droit de se faire justice lui même.


Poppy Loban Henry

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