Ouahigouya - Le ministère de l’environnement et du développement durable en partenariat avec l’ONG Tree-Aid a organisé, le 3 avril 2014 à Séguénéga, un atelier de formation des groupements de gestion des forêts de ladite localité. Il s’est agi de leur fournir des rudiments nécessaires sur la gouvernance locale des ressources forestières.
Au Burkina Faso, l’importance des forêts dans la vie des populations et dans l’économie nationale n’est plus à démontrer. Toutefois, l’exploitation abusive et irrationnelle de ces ressources naturelles conduit à leur raréfaction tandis que les politiques et stratégies mises en œuvre pour assurer une implication et une participation responsable des populations locales en vue de garantir une gestion durable et équitable de ces forêts restent insuffisantes. C’est pour corriger ces insuffisances et améliorer le cadre et les conditions de vie des individus que les groupements de gestion des forêts ont été créés. Selon Georges Tiaho, membre de l’équipe technique du ministère, la formation vise à renforcer les connaissances des acteurs locaux sur la problématique de la gouvernance et de la gestion décentralisée des ressources forestières en vue de les inciter à s’impliquer davantage dans la protection de ces ressources. A cet effet, celui-ci a fait une communication dans laquelle il a souligné, au regard de l’actualité de la crise environnementale, la nécessité pour l’homme d’avoir une gestion raisonnable des ressources forestières afin de promouvoir un développement durable. « Les superficies forestières régressent au rythme de 105 000 ha par an », a confié M. Tiaho. Il a, en outre, procédé à une définition des concepts qui ont permis aux participants de comprendre la gouvernance locale et la gestion décentralisée des forêts. Une autre communication sur les dispositions générales du processus de décentralisation au Burkina Faso adaptée à la gestion des forêts a été présentée par Pema Bama, également membre de la délégation. Dans son exposé celui-ci a rappelé l’histoire de la gestion des forêts au Burkina de la période coloniale jusqu’à nos jours avant de parler de la réglementation relative à la gestion des forêts. Il a expliqué notamment les procédures de classement ou d’appropriation des forêts, la procédure d’érection des forêts communales, etc. Tout en saluant l’initiative du ministère, les participants ont souhaité que de telles formations soient multipliées à leur profit. Ils ont également suggéré la traduction dans les langues locales des documents relatifs à la gouvernance locale des forêts. Aussi, ont-ils recommandé à ce que le ministère dépêche parfois des agents forestiers dans les villages afin qu’ils aillent appuyer les groupements de gestion des forêts qui, de plus en plus ne sont plus écoutés par les populations. Le maire de Ségénéga, Mamadou Béloum, s’est dit satisfait de la formation. « A l’heure où il est question du transfert des compétences dans notre pays, je ne peux qu’être fier d’une telle formation », s’est-il réjoui.