Les associations « Waldé fulbé » et « Tabital Pulaaku » ont organisé une assise nationale, le samedi 5 avril 2014 à Bobo-Dioulasso. Placée sous le thème : « Situation sécuritaire au Burkina Faso : cas des Peuls », l’objectif est de trouver des solutions pour une meilleure cohésion sociale entre éleveurs et agriculteurs.
Les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont fréquents au Burkina Faso. Passakongo, Gaoua, Gombousgou, Kantchari, Saré, sont entre autres, des zones où des conflits ont éclaté entre ces deux communautés ces dernières années. Avec des conséquences aussi dramatiques, comme des pertes en vies humaines, des déplacements de populations, des destructions de biens, instaurant de facto un climat d’insécurité. Ce panorama de la situation fait par le conseiller en droits humains, Tasséré Bambara, situe l’enjeu de la rencontre organisée par les associations « Waldé fulbé » et « Tabital Pulaaku ». Une assise nationale, sous l’égide des chefs traditionnels peuls et sous le patronage du président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara, qui a connu une forte mobilisation de la communauté peule vivant au Burkina Faso. Le président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara a félicité les organisateurs de la rencontre pour leur initiative.
Il a de fait déclaré que la rencontre ne doit pas être un repli identitaire, mais un espace de participation citoyenne et de sensibilisation. Un tremplin qui de son avis, va favoriser la consolidation de la paix au Burkina Faso, à travers une intégration et une édification d’une société plus juste et plus égalitaire. Au cours de la rencontre, le président du comité d’organisation, Mamadou Barry, par ailleurs président de « Waldé fulbé », a évoqué les causes des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il s’agit entre autres, de la perte des valeurs sociales, de la justice individuelle, de l’intolérance et de la montée de l’incivisme. Le représentant des chefs peuls, Hassane Barry, a salué la pertinence du thème de cette assise, au regard des « persécutions » dont sont victimes les éleveurs, majoritairement de l’ethnie Peule. Ce qui sous-entend un conflit ethnique qui ne l’est pas en réalité, d’après l’analyse du journaliste Ahmed Newton Barry qui a réalisé un film sur la question. Dans son film, il a démontré que le problème est transafricain et se manifeste de la même manière. Pour mettre fin à ces conflits entre éleveurs et agriculteurs, le journaliste propose la spécialisation des terroirs, la création de zones pastorales ou l’approche structurante, en organisant les acteurs en filières.