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L`Observateur Paalga N° 8594 du 4/4/2014

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Roch Marc Christian Kaboré : « Aucun appel au réfectoire ne viendra à bout de nos convictions»
Publié le vendredi 4 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Les
© RTB par DR
Les militants des secteurs structurés du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont organisé une Assemblée générale le 29 mars 2014 à Ouagadougou. Photo : Roch Marc Christian Kaboré, président du MPP


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Un branle-bas ! C’est le mot qui convient le mieux pour décrier la situation hier jeudi 2 avril au siège du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Va-et-vient incessants, retrait de badges, réunions de comités restreints, saisies de textes, le remue-ménage ambiant n’a qu’une seule raison : le Congrès du parti prévu pour les 5 et 6 avril 2014 à Ouagadougou. Tout au bout de l’aile droite du bâtiment, le bureau du président, Roch Marc Christian Kaboré. En face, celui des vice-présidents. Entre les deux locaux, assis sur une chaise barrant le couloir, un garde du corps patibulaire. Il faut pourtant soutenir son regard inquisiteur, le temps de se faire introduire chez son «patron» par Souleymane Savadogo et Raymond Edouard Ouédraogo de la Cellule Communication. Le nez plongé dans le discours qu’il doit prononcer au Congrès, Roch Marc Christian Kaboré arbore un complet en basin de couleur verte. Sur son bureau, rien que des feuilles de papier qui se disputent la place avec quelques gadgets et un trophée en bronze représentant le logo du parti et son sigle. «Vous êtes sûr que ce petit machin là fera l’affaire», s’inquiète-t-il devant la taille minuscule de notre enregistreur numérique. «Nous, nous sommes habitué aux gros trucs avec cassette», ajoute-t-il dans un rire avant de se prêter à nos questions. Au menu, l’ordre du jour du Congrès, la genèse du clash avec Blaise Compaoré et leurs démissions du CDP, sa relation avec Salif Diallo, leur intégration dans l’opposition, le référendum, la médiation d’ADO. Entretien exclusif !


Pendant longtemps, beaucoup ont pensé que vous n’étiez pas assez courageux pour couper le cordon ombilical qui vous liait à Blaise. Quel est l’élément déclencheur qui vous a vraiment décidé ?

• Ce qui importe en politique, c’est de rester en phase avec ses convictions et de s’assumer. C’est ce que j’ai fait. En effet, le CDP était traversé par de profondes divergences, tant sur le plan du respect des principes organisationnels du parti, que sur le manque de débats démocratiques en son sein sur des questions qui divisent le peuple burkinabè telles que la révision de l’article 37 et la mise en place du sénat. La volonté affichée de ce parti de lever la limitation du mandat présidentiel, les velléités de mettre en place le Sénat au forceps et la chasse aux sorcières engagée contre les camarades qui s’opposent à ces points de vue ont fini par nous convaincre qu’il était temps de prendre nos responsabilités et de nous assumer pleinement.


Avant le clash, le président du Faso vous a-t-il formellement promis, comme on l’a entendu, de ne pas toucher à l’article 37. Si oui, où, quand et en présence de qui ?


• Il ne m’appartient pas de faire l’étalage du contenu des conversations que j’ai eues avec le Président du Faso.


Pour qui se rappelle ces batailles rangées au sein du CDP, on est quelque peu surpris des retrouvailles entre Roch, Simon et un certain Salif qui ne trouvait pas grâce à vos yeux, et pour cause.

Fruit d’une stratégie de conquête du pouvoir d’Etat, ou effet d’un coup de baguette magique ?


• Beaucoup de salive et d’encre a coulé à ce propos. L’essentiel, c’est qu’après toutes ces péripéties, Salif Diallo, Simon Compaoré et moi ayons abouti aux mêmes conclusions sur l’analyse de la situation nationale, et soyons engagés ensemble pour l’approfondissement de la démocratie dans notre pays.


On croit savoir que vous étiez au courant de la fameuse interview de Vienne sur la «patrimonialisation» avant même sa réalisation. Si oui, avez-vous alors déconseillé à Salif de la donner ?


• Nous avons déjà expliqué en son temps que ce n’était pas le contenu de l’interview qui posait problème mais les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée, c’est-à-dire sans avoir au préalable débattu de la question au sein du parti.


Avec le recul, les propositions de Salif en son temps n’étaient-elles pas destinées à aboutir au même résultat que le tripatouillage projeté de l’article 37 ?


• Si c’était le cas, ces propositions n’auraient pas connu le sort qu’elles ont eu.


L’accueil réservé au MPP depuis sa création aux quatre coins du Faso est des plus inattendus. Comment vous sentez-vous dans vos habits neufs d’opposants ?

• L’accueil réservé par les populations nous confirme la justesse de notre décision de quitter le navire CDP, aujourd’hui en perdition, et de créer le MPP. Les messages que nous livrons sont bien accueillis par les populations, car porteurs d’espoir et de changement. Nous sommes un parti d’opposition responsable et engagé pour une véritable alternance démocratique en 2015.


Ne craignez-vous pas que le déferlement populaire soit un effet de mode et qu’il ne retombe comme un soufflet avant la présidentielle ?


• Ceux qui viennent à nos rencontres sont déterminés à accompagner le MPP pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays. Il n’y a pas d’effet de mode dans la mobilisation populaire qui nous accompagne, mais une volonté incompressible de changement.


L’un des motifs qui a prévalu à votre divorce avec le président du Faso est d’avoir été à l’occasion du dernier Congrès relégué aux seconds rangs du CDP, parti que vous avez créé et géré avec d’autres, au profit d’arrivistes et du clan présidentiel. Doit-on croire que si jamais, le locataire du palais de Kosyam vous rappelait au réfectoire, vous n’hésiteriez pas à y répondre présent ?


• On ne décide pas de faire la politique pour des questions de postes mais pour des convictions politiques. Je vous rappelle que nous sommes partis à cause de la mauvaise gestion du CDP et surtout pour de profondes divergences sur la révision de l’article 37 et la mise en place du Sénat. Nous sommes opposés sur ces questions. Je vous assure tout de suite que les amarres sont bel et bien rompus et qu’aucun appel à ce que vous appelez réfectoire ne viendra à bout de nos convictions.


Ceux qui soutiennent que c’est finalement pour une banale question de postes que vous avez divorcé n’ont peut-être pas tort, car si vous et la plupart de vos camarades étiez toujours dans les bonnes grâces du régime, vous ne seriez pas partis.


• Comme je vous l’ai expliqué, notre engagement en politique n’a jamais été mu pour des considérations bassement matérielles.


Dernier venu dans l’enfer de l’opposition, quelle est l’ambiance qui règne aujourd’hui entre le MPP et les autres partis de l’opposition ? La méfiance initiale à votre endroit s’est-elle maintenant estompée ?


• Nos discours et nos actes ont fini de convaincre même les plus sceptiques que nous sommes dans l’opposition. C’est ainsi que nous sommes membre à part entière du CFOP dirigé par Zéphirin Diabré qui fait un excellent travail que nous saluons.


Quand on a passé toute sa vie au pouvoir, ça ne doit pas être facile tous les jours de faire sa cure d’opposition, n’est-ce pas ?


• Nous nous sommes engagés consciemment dans l’opposition et nous assumons avec dignité notre rôle.


En basculant dans l’opposition, vous taillez quelque part des croupières à l’UPC de Zéphirin Diabré. L’entente est-elle vraiment cordiale entre vous ?


• Le MPP n’a pas été créé pour mettre l’opposition dans des difficultés ou prendre la place de qui que ce soit. Le MPP est né dans l’opposition et son objectif n’est pas de l’affaiblir mais au contraire de la renforcer. Nous poursuivons le même objectif, à savoir l’alternance en 2015.


Certains démissionnaires seraient l’objet de pressions et d’intimidations diverses. Comme on dit, c’est le bourreau qui a peur du gourdin puisque le système auquel vous apparteniez faisait subir la même chose à ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui.


• De telles pratiques, déplorables, témoignent d’un manque de sérénité de ceux qui les emploient et confirment la justesse de notre combat.


L’observateur de la scène politique est impressionné par les démonstrations de force que vous faites à l’occasion de chaque sortie, et n’hésite pas à parler de précampagne à l’américaine. D’où vous vient le nerf de la guerre ?


• Nous sommes un parti de masse et ce que vous avez observé lors de nos assemblées générales dans les provinces ou au cours des 3 meetings organisés depuis notre création, ce sont les militants qui, sur la base de cotisations spontanées et de contributions, ont pris en charge les manifestations. Nous n’avons remis aucun billet de banque à quelqu’un pour y assister.


On entend pourtant dire que parmi vos bailleurs de fonds figureraient certains chefs d’Etat tels le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Malien IBK et même peut-être d’autres qu’on ne soupçonnerait pas.


• La réalité, c’est que ce sont des rumeurs tout à fait fausses dans la mesure où au niveau du MPP, nous n’avons pris contact avec aucun de ces chefs d’Etat en vue de nous soutenir dans le travail politique que nous menons actuellement.


La querelle que vous semblez faire aujourd’hui au CDP, c’est la pêche aux chefs coutumiers, oubliant que votre sortie officielle l’a été dans le palais d’un ministre du Moro, en l’occurrence, le Larlé Naaba Tigré, au milieu de plusieurs centaines de gardiens de nos us et coutumes. N’est-ce pas à chaque parti ses têtes couronnées ?


• Au MPP, nous ne faisons pas de pêche aux chefs coutumiers. Ce n’est pas notre ligne de conduite. Les chefs coutumiers que nous avons reçus sont des militants du parti venus échanger sur la vie de leur formation. Et à chaque occasion, nous leur livrons le message de paix et d’espérance porté par le MPP. Nous ne raisonnons pas en termes de nombre de chefs coutumiers à mobiliser mais en termes de militants engagés responsables à respecter pour leur choix courageux.


En attendant le Congrès du MPP, annoncé pour les 5 et 6 avril 2014, beaucoup d’encre et de salive a coulé au sujet du refus initialement opposé à votre demande d’occupation du palais des sports de Ouaga 2000. Tout semble rentré dans l’ordre ; que s’était-il réellement passé ?


• Je ne tiens pas à revenir sur cette polémique. Cependant, je tiens à vous affirmer que rien n’est rentré dans l’ordre, dans la mesure où nous n’avons jamais reçu une correspondance confirmant, après l’intervention du ministre chargé des Sports, qui nous retirait le palais des Sports de Ouaga 2000, qu’il était de nouveau disponible. La preuve, c’est que notre congrès se déroule à la maison du Peuple. Nous avons fait une demande en bonne et due forme pour occuper le site en question pour notre congrès, initialement programmé pour les 29 et 30 mars dernier. Nous avons obtenu une réponse favorable nous invitant d’ailleurs à régler les frais d’occupation. Quelle ne fut pas notre surprise, au moment de régler, de nous entendre dire que le ministre des Sports a donné des instructions pour qu’on nous retire le palais des Sports de Ouaga 2000 à ces dates sous le prétexte qu’il y avait une activité à cette même période. Nous avons envoyé une seconde correspondance demandant qu’on nous propose une autre date. A l’heure où je vous parle, nous n’avons reçu aucune réponse.


Comme nous l’avons écrit il y a quelques semaines, il y a une espèce de mercato politique qui est lancée, et certaines grosses prises sont déjà dans vos mailles.


• Nous ne cherchons pas à faire de grosses prises. Notre parti, de par la justesse de sa position et les valeurs qu’il défend, connaît tous les jours de nouvelles adhésions que nous saluons.

Tout de même, quand on voit le ralliement de partis entiers ou de personnalités politiques prises isolément, certains se demandent si le MPP ne sera pas un CDP bis.

• Nous ne serons pas un CDP bis ! Il est évident que l’engouement avec lequel le MPP a été reçu à sa naissance, aussi bien de la part des populations que des partis politiques qui ont la même position politique que nous, montre bien que nous sommes obligés d’aller dans le sens de l’adhérence. Vous savez bien qu’au Burkina aujourd’hui nous avons plus de 160 partis politiques, tout le monde s’en plaint d’ailleurs. Il est tout à fait normal qu’on travaille à des regroupements de partis qui ont les mêmes sensibilités et qui travaillent dans le même sens. Et nous, nous sommes engagés au niveau du MPP à œuvrer dans ce sens. La seule comparaison qu’on pourra certainement faire entre le CDP et le MPP, c’est la taille et la dimension du parti. Il est tout à fait normal pour un parti qui va à la conquête du pouvoir d’Etat de s’organiser de manière à être à même d’assumer cette mission. Je crois que ça, c’est important pour nous, c’est pourquoi nous sommes en discussion avec des partis politiques, nous avons des populations et des jeunes qui nous soutiennent, nous sommes en train de voir comment asseoir le nouveau parti sur l’ensemble du territoire burkinabè. Je répète donc que la seule comparaison qu’on pourra donc faire entre les deux partis, c’est la taille et la dimension et cela est fonction des missions de notre parti.


Quand on voit le thème de votre congrès «Ecrire une nouvelle page de l’histoire du Burkina… pour l’alternance en 2015 », c’est tout un programme. Il ne reste guère plus qu’un an pour y parvenir, ce n’est pas un peu juste ?

• Non, rien n’est juste. Nous avons des chances égales au niveau de l’ensemble des partis politiques et nonobstant le temps qui est effectivement court, nous devons nous engager dans cette bataille où nous ne sommes pas seuls pour aboutir à une alternance démocratique en 2015.

Au fait, combien de personnes attendez-vous à ce premier congrès ?

Ce congrès va mobiliser d’entrée de jeu au moins 3 500 à 4 000 délégués. Malheureusement, nous avons eu une salle qui est extrêmement restreinte mais nous allons nous débrouiller parce que, comme je le disais, la détermination des militants à participer au Congrès est sans faille et pour ce faire, la clôture, nous allons la faire au stade municipal pour nous permettre d’accueillir le plus grand nombre de militants, afin encore de redire nos positions, de les remercier pour le soutien qu’ils nous accordent et de leur livrer quelques grandes conclusions de notre Congrès.

Après la fracture, les députés CDP ont fait acte d’allégeance au régime mais il semble qu’en sous-main, beaucoup roulent toujours pour vous. De combien d’élus pouvez-vous vous prévaloir au jour d’aujourd’hui ?

• Le MPP n’a aucun député à l’Assemblée nationale et ne travaille pas à débaucher des élus. Ce qui est triste, c’est de constater la suspicion entretenue autour du groupe parlementaire CDP à l’Assemblée nationale.

A la suite de votre ancienne formation politique, le MPP embouche, lui aussi, la trompette de la social-démocratie. Ne craignez-vous pas d’avoir à marcher sur les sentiers battus de Blaise Compaoré ?

• Nous nous réclamons de la social-démocratie, non pas par effet de mode mais par conviction comme étant la voie qui va permettre de créer les bases solides du développement du Burkina avec une meilleure répartition des richesses, une égalité de chance entre les citoyens et plus de justice contrairement à ce qui se vit aujourd’hui dans notre pays.

A voir la composition actuelle de votre bureau politique national, on se rend compte que les chantres du progrès ont une sainte horreur de la jeunesse.

• Le Bureau Politique National (BPN) actuel est composé uniquement des démissionnaires du CDP. A l’issue du 1er congrès, le nouveau BPN, qui sera mis en place, sera marqué par une présence plus affirmée des jeunes et des femmes.

On a entendu dire qu’ADO voulait faire les bons offices entre vous et votre ancien grand camarade. Quand allez-vous déférer à sa convocation au bord de la lagune Ebrié ?

• Une délégation du MPP s’est rendue à Abidjan non pas sur convocation du président ivoirien mais plutôt à son invitation. Au cours de la rencontre, le MPP a réaffirmé ses positions politiques contre le référendum, la révision de l’article 37 et la mise en place du Sénat. La délégation a souligné que toute tentative de mettre en place le Sénat au forceps, et (ou) de sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels, aura des conséquences graves sur la paix sociale et la stabilité dans notre pays. Le président ivoirien, Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, après avoir pris acte des informations données par la délégation, lui a prodigué des conseils et réaffirmé son engagement à contribuer à ce que la classe politique burkinabè œuvre à la recherche de solutions qui permettent de préserver la stabilité et la paix sociale dans notre pays et dans la région.

Avez-vous eu un feed-back après la rencontre ADO-Blaise en marge du récent sommet de la CEDEAO ?

• Nous pensons que la rencontre entre le président du Faso et le président de la République de la Côte d’Ivoire n’avait pas pour objet que nous ayons un feed-back de cette rencontre. Je pense que c’est une rencontre entre deux chefs d’Etat ; nous, nous avons joué notre partition en répondant à son invitation, et cela a été l’occasion pour nous d’expliquer nos positions, pourquoi nous sommes partis, qu’est-ce que nous avons comme position, quelles sont les préoccupations que le peuple burkinabè exprime chaque jour. Cette rencontre a été vraiment une occasion de faire un plaidoyer pour notre parti et pour la paix dans notre pays.

Mais que pensez-vous qu’ADO puisse faire ? Convaincre Blaise de respecter l’échéance de 2015 quand on sait qu’il est l’obligé du président du Faso ?

• Je ne sais pas s’il est l’obligé mais en tout état de cause, comme on dit, quand la maison du voisin brûle, il est tout à fait normal qu’on s’en préoccupe. Maintenant, que va-t-il recommander, je pense que cela reste une discussion entre le président du Faso et le président ivoirien.

La médiation interne entreprise par le président Jean-Baptiste Ouédraogo a échoué. Vous qui connaissez bien l’homme pour l’avoir côtoyé pendant des décennies, que va maintenant faire Blaise ? Renoncer à jouer les prolongations ou s’entêter dans l’idée du référendum ?

• Je ne peux répondre à sa place. C’est une question que vous devez lui poser.

Mais si le référendum est organisé malgré tout, que fera le MPP ? Appeler au boycott ou à voter non ?

• Je dois dire sur cette question qu’en ce qui nous concerne, nous sommes partie prenante du CFOP, et notre position est connue : nous sommes contre l’organisation d’un référendum et nous avons déjà pris l’engagement lors de la réunion du Collège de sages de limiter les mandats. Ce n’est donc pas la peine de leur poser la question une deuxième fois. Maintenant, qu’allons-nous faire ? Cette une question que nous discutons au niveau du CFOP et en son temps, nous déterminerons notre position puisque pour l’instant, dans le principe, le gouvernement n’a pas encore lancé l’idée du référendum.


Pour certains, en bon démocrates, il ne faut pas s’opposer à l’idée du référendum puisque l’article 37 de la Constitution n’interdit pas qu’on le tripatouille. Qu’en dites-vous ?

• C’est vrai, l’article 37 dans l’état de la Constitution peut être modifié mais comme nous le répétons sans cesse, pour nous, c’est beaucoup plus une question d’éthique, d’honnêteté politique qui fait que nous estimons qu’à partir du moment où dans la situation que nous avions qui était une situation difficile de crise profonde au niveau de notre pays, nous avons accepté que le mandat sera limité, il faut que nous respections la parole qui a été donnée. C’est pour cela que nous nous battons contre. Ce n’est pas parce que c’est légal qu’il faut le faire malgré tout même si ça écorne l’éthique. Voilà notre position de fond. Maintenant, notre position finale sera prise dans le cadre du CFOP.

Etes-vous de ceux qui pensent que plus que le grand patron, c’est son entourage, notamment François qui pousse à la roue ?

• Ce qui nous divise, ce ne sont pas des questions de personnes qui d’ailleurs ne nous intéressent pas, mais des divergences politiques.

C’est bien connu, on ne gouverne pas innocemment. De ce fait, vous et vos camarades ne traînent-ils pas trop de casseroles susceptibles de les déranger ou bien vous tenez aussi l’autre camp ?

• Le MPP n’est pas un refuge pour ceux qui ont commis des crimes et nul n’est au-dessus de la justice.

A quelqu’un qui suggérait à Blaise de vous mettre en selle pour lui succéder en 2015, il aurait demandé de lui proposer d’autres noms. Si c’est vrai, pourquoi n’a-t-il pas confiance en vous ?

• Ne connaissant pas la source de cette information, je m’abstiendrai de répondre à cette question.


Entretien réalisé par Hyacinthe Sanou

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