Malgré les coups de semonce de l’ARCEP, les prestataires des trois téléphonies mobiles continuent de décevoir leurs clients justifiant ainsi l’opinion de ceux qui pensent que ces dernières n’ont pas à cœur les préoccupations qui sont celles des usagers.
En février 2013, les trois opérateurs avaient versé au Trésor public la somme d’environ 3 milliards de FCFA du fait des manquements répétés et constatés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Cette sanction pécuniaire était assortie d’un délai de 3 mois pour permettre aux opérateurs mobiles de remédier à leurs manquements.
Depuis lors, les choses n’ont pas évolué positivement. On se rappelle que lors de sa conférence de presse organisée le 07 novembre 2013, l’ARCEP n’était pas passée par quatre chemins pour dire son désaveu aux opérateurs sur la base d’un audit qu’elle avait réalisé.
Cet audit relevait encore les manquements des prestataires qu’ils avaient d’ailleurs contestés. Et le président Mathurin Bako de dire à l’époque : « Etant conscient que les résultats de la campagne de mesures serviront logiquement de base pour une nouvelle sanction des éventuels manquements, les operateurs ont fait des observations montrant certaines urgences notamment sur la procédure convenue ensemble et la redéfinition des indicateurs de qualité de service figurant dans les cahiers de charges ».
Il ressortait alors de ces propos que les prestataires ont contesté les résultats de mesures qui leur étaient défavorables malgré « … la procédure convenue ensemble et la définition des indicateurs de qualité de service figurant dans leurs cahiers de charges ».
De la pure diversion pour retarder ou bloquer les sanctions qui s’annonçaient. Diversion doublée d’une mauvaise foi évidente. Et le président de l’ARCEP annonçait alors une nouvelle « campagne de mesure conformément à la procédure convenue avec les opérateurs ». Cette campagne débutait le 05 novembre 2013 pour un (1) mois.
Les choses se sont empirées
C’est le moins que l’on puisse dire pour ce qui est des manquements. Ils ont pour noms : communications perturbées, réseau saturé, désagréments occasionnés par des SMS arrivant souvent sur le tard, des SMS intempestifs envoyés aux clients à des heures indues…
Les clients en ont vraiment marre des désagréments dont ils sont les victimes. Ils déboursent de l’argent pour de piètres services. Piètres services offerts aux consommateurs que les prestataires refusent de reconnaitre.
Pourtant les qualités des services est en deçà de leurs cahiers de charges. Peut-il seulement en être autrement lorsqu’on sait que malgré les énormes bénéfices qu’ils réalisent, les investissements de fonctionnement visant à améliorer la qualité des services ne suivent pas. Si eux veulent se chatouiller pour rire, les consommateurs ne sont pas dupes et n’entendent plus se laisser plumer sans réagir.
Et la récente naissance d’une association de défense des intérêts des consommateurs en la matière en est une preuve. Cette association entend mener désormais toute action utile qui peut aller, a-t-elle dit jusqu’à la saisine de la justice dans le but de défendre les consommateurs.
La ligue des consommateurs du Burkina section Kadiogo est aussi montée récemment au créneau lors d’une conférence de presse. Elle a fustigé les différents manquements constatés. Sa conviction est que si les choses n’évoluent pas positivement, c’est que quelque part quelqu’un ne fait pas son travail.
Une pique lancée au président de l’ARCEP, Mathurin Bako ? En tout cas, Pascal Zida le président de la section du Kadiogo n’exclut pas de saisir le Premier ministère si les choses restent en l’état. Il y a eu en 2012 et 2013 des sanctions. C’est donc qu’on ne peut pas dire que l’ARCEP ne sort pas le bâton.
Les sanctions sont graduelles et vont des amendes au retrait pur et simple de la licence. Après l’application de la sanction pécuniaire comprise entre 1% et 2% de leurs chiffres d’affaire et qui avait aboutit en février 2013 au versement de la somme d’environ 3 milliards de FCFA ; la sanction suivante à laquelle sont exposés les opérateurs est l’application du taux maximum de 3% en cas de nouvelle violation de la même obligation.
C’est cette épée de Damoclès qui est suspendue à la tête des opérateurs dont le volume du marché de la téléphonie au Burkina est de l’ordre de plus de 320 milliards de FCFA avec ses 10 millions d’abonnés environ. Sous le rapport de la qualité de réseau, Airtel occupe la première place suivie de Telecel. La lanterne rouge étant donc Telmob.