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L`Observateur Paalga N° 8594 du 4/4/2014

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Exhumation de Thomas Sankara : Réponse le 30 avril
Publié le vendredi 4 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


La
© Autre presse par DR
La tombe de Thomas Sankara


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Lors de son audience du 2 avril 2014, la chambre civile du Tribunal de grande instance de Ouagadougou a renvoyé au 30 avril le délibéré de la procédure d’assignation en reconnaissance officielle de la sépulture de Thomas Sankara ; un renvoi qui n’était pas du goût du public, lequel devra cependant prendre encore son mal en patience jusqu’à la fin du mois.

22 janvier, 5 mars, 2 avril et, maintenant, c’est la date du 30 avril qui est annoncée. Cette année, ce ne sont pas les rendez-vous judiciaires qui manquent le plus dans l’affaire Thomas Sankara, mais plutôt le verdict, tant attendu, sur l’autorisation d’expertise des restes du leader de la révolution d’août pour vérifier si c’est vraiment lui qui gît dans une sépulture au cimetière de Dag-Noën.

Hier 2 avril, ils étaient nombreux, ceux qui espéraient que ce serait enfin le terme du yoyo de ce feuilleton politico-judiciaire, mais grande a été leur déception lorsque la présidente de la chambre civile du tribunal de grande instance de Ouagadougou a renvoyé le délibéré au 30 avril prochain.

C’est dans une salle assez bondée de monde que le tribunal est entré au prétoire aux environs de 8 heures. Et comme il est de coutume, la présidente a commencé par vider les délibérés des dossiers traités en chambre de conseil. Pendant une quarantaine de minutes, les verdicts de diverses affaires sont soit rendus, soit prorogés ou alors les dossiers sont carrément renvoyés à la mise en l’état.

Mais tout cela intéressait visiblement peu l’essentiel du monde présent dans cette salle d’audiences, celui-ci étant là pour le dossier Thomas Sankara. Ainsi, lorsque qu’à 8h41 la présidente a annoncé le dossier RG 567 du 21 octobre 2010, portant sur l’assignation en reconnaissance officielle de la sépulture de Thomas Sankara, tous les scribouillards étaient à leur stylo, tendant l’oreille pour saisir les propos de la magistrate. Cette dernière a d’abord rappelé que le délibéré avait été rabattu le 5 mars, le temps de permettre à la partie demanderesse de fournir des pièces complémentaires, qui ont d’ailleurs été depuis transmises à qui de droit. La présidente a alors demandé aux parties (les avocats de la famille Sankara et l’avocat de l’Etat burkinabè) si elles avaient des

observations à faire. Toutes ont répondu par la négative. Elle a ensuite sommairement échangé avec les juges qui l’assistent avant d’annoncer que le délibéré est renvoyé au 30 avril 2014.

Murmures de désapprobation du public, qui a aussitôt vidé la salle pour se regrouper dans le grand patio à l’entrée du palais de justice. Notre confrère Chériff Sy de Bendré fulmine devant ces reports à n’en pas finir tandis qu’en petits groupes les gens discutent et expriment calmement leur mécontentement et leur indignation.

Comme pour tempérer les ardeurs des uns et des autres, Me Bénéwendé Sankara a expliqué qu’en fait «le 5 mars dernier, le délibéré n’avait pas été renvoyé, mais rabattu, et le dossier renvoyé au 2 avril parce que le tribunal demandait un certain nombre de pièces qui lui ont été produites. A présent le dossier est mis en délibéré au 30 avril 2014. C’est la procédure normale. Le 30 avril, on peut donc s’attendre à une décision du tribunal».

Poursuivant ses explications, l’avocat a déclaré qu’en réalité, «on ne pouvait pas rendre le verdict aujourd’hui parce que, le dossier ayant été rabattu, c’est un peu comme si on reprenait les débats à zéro. Vous avez suivi, la juge a demandé si on avait des observations. On attend maintenant la décision de la justice burkinabè».

Pour sa part, Me Antoinette Ouédraogo, avocat de l’Etat burkinabè, ne s’est pas confiée à la presse. Devant notre insistance, elle a déclaré : «Je ne réponds pas aux questions».

Etudiant à l’université de Ouagadougou, Serges Bayala est militant du Balai citoyen et membre fondateur du cadre de débat 2h pour nous et 2h pour l’Afrique. Celui qui se présente comme un activiste et un panafricain n’a pas caché sa «consternation»et son «désespoir» au sujet du fonctionnement de notre

justice. A propos du dossier Thomas Sankara, il a déclaré : «Quels que soient les reports, un jour il finira par y avoir un dernier report et on sera tous obligés de faire face à la vérité. Je reste convaincu que justice sera faite un jour». Dans cette affaire Thomas Sankara, il y a une phrase qui commence à devenir un marronnier: «Le délibéré est renvoyé» au 30 avril. Rendez-vous donc à la fin du mois pour savoir si on exhume ou pas les restes du capitaine Thomas Sankara.



San Evariste Barro

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