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Le Quotidien N° 1028 du 2/4/2014

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Partis de l’opposition au Burkina: Zéphirin Diabré fait le ménage
Publié le jeudi 3 avril 2014   |  Le Quotidien


Présidence
© Autre presse par Ivan Sama
Présidence du Faso : le chef de file de l`opposition reçu en audience
Jeudi 14 novembre 2013. Ouagadougou. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience une délégation de l`opposition conduite par son chef de file, Zéphirin Diabré


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C’est l’histoire d’un père à qui on veut imposer une progéniture. Tôt ou tard, il ne la reconnaitra pas. Le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, a refusé de subir ce sort, en décidant d’exclure 28 partis de ses rangs. Le pouvoir, en révisant la loi sur les partis, lui a en effet fourgué des formations politiques suspectes. Ainsi en est-il des partis qui, tout en se réclamant de l’opposition, sont impliqués jusqu’au cou dans l’action politique du gouvernement. Cette situation de confusion générale, savamment créée par le pouvoir à des fins inavouées, s’apparente à un piège que Zéphirin Diabré cherche à déjouer. La clarification est d’autant plus nécessaire que des conflits risquent de survenir d’ici peu, quand il s’agira de désigner des représentants de l’opposition au sein de certaines instances comme les démembrements de la CENI ou les bureaux de vote. Des prétendus opposants joueront en réalité le jeu du pouvoir, ce qui peut causer un problème de fiabilité des structures dans lesquelles ils siègent. Il est donc normal que dès à présent, le chef de file de l’opposition fasse le ménage en circonscrivant son périmètre. Mais, le risque que sa décision ne soit pas prise en compte par les autorités et les partis concernés est grand. On se demande en effet, au regard de la nouvelle loi, quelle contrainte le chef de file peut exercer sur les partis hybrides. En effet, n’étant plus obligés de s’affilier à lui, ils jouissent d’une certaine indépendance, comme l’indique cet extrait de la loi : « Tout parti politique doit faire une déclaration écrite publique de son appartenance à l’opposition ou à la majorité avec copie au ministre en charge des Libertés publiques pour enregistrement. Le ministre chargé des Libertés publiques établit et publie chaque année la liste actualisée des partis et formations politiques ayant fait leur déclaration comme partis ou formations politiques de l’opposition ou de la majorité ».

Le chef de file de l’opposition a donc tapé dans la fourmilière, pour faire la part du bon grain de l’ivraie. Mais comment s’y prendra-t-il, le moment venu, pour faire appliquer sa décision ? Cela pourrait annoncer d’âpres confrontations juridico-politiques sur l’interprétation de la loi. Il est toutefois de l’intérêt du chef de file de ne pas faire de fixation excessive sur cette affaire, pour s’occuper de l’essentiel. Les batailles à venir, que ce soit contre la modification de la Constitution ou pour la présidentielle de 2015, sont très sérieuses pour qu’il se laisse distraire. Par exemple, quelle stratégie pour maintenir le cap de la mobilisation en fédérant toujours l’opposition vraie ? Comment amener les militants de l’opposition à s’inscrire massivement sur le fichier électoral ? Comment se comporter en cas de second tour lors de la présidentielle ? Voilà les questions essentielles autour desquelles le chef de file de l’opposition doit concentrer son attention dans les prochains mois. La lutte pour l’alternance ne sera pas un jeu d’enfant, loin s’en faut. Une fois le choc passé, le CDP s’applique à réorganiser et à remobiliser ses troupes. Ce sera, malgré les turbulences, un adversaire coriace. Il apparait donc nécessaire pour Zéphirin Diabré et ses camarades de l’opposition d’accorder leurs violons en vue d’apporter la réplique idoine au tripatouillage de la Constitution qui reste un objectif pour le CDP. Tant que ce parti n’aura pas renoncé à ce projet, la vigilance de l’opposition doit être de mise. Or avec l’arrivée tonitruante du MPP, on a l’impression d’un retour progressif des démons de la division au sein de l’opposition. Peut-être s’agit-il d’une fausse impression. Toujours est-il qu’il a exercé son devoir de vigilance en poussant le gouvernement à donner les moyens à la CENI pour démarrer le processus électoral. Mais rien n’est encore gagné, car le chemin vers la conquête du pouvoir demeure long et semé d’embûches. Les obstacles comme la gestion du cas de ces partis se réclamant de l’opposition tout en mangeant à la soupe du pouvoir ne sont qu’un début. Le plus dur reste à venir .

La rédaction

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