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L`Observateur Paalga N° 8592 du 2/4/2014

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UNSE : ‘’Si Ablassé renonce, je pourrais me présenter si’’… (Tasséré Ouédraogo)
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Tasséré
© Autre presse par DR
Tasséré Ouédraogo, président du comité des supporters de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO)


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A Mogtédo où il était, à 19 ans, un simple sympathisant de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), il est aujourd’hui président du comité des supporters dudit club. Ce poste, Tasséré Ouédraogo l’assume avec abnégation et son parcours prouve qu’il est un fervent supporter des Stellistes. A 52 ans, il ambitionne d’être à la tête de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) dont l’intérim est assuré par El hadji Ablassé Yaméogo de l’ASFA-Y. Mais à la condition que celui-ci ne soit pas dans la course et que lui ait un mandat de son comité exécutif.

Comment vous est venue votre passion pour l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) ?

C’est depuis Mogtédo, à l’âge de 19 ans, que j’ai commencé à supporter l’EFO. En fait, c’est l’un de mes frères Madi, dit Zom Kom, qui m’a amené à m’intéresser à cette équipe. A chaque fois que l’EFO jouait à Ouaga, mes amis et moi le suivions dans un car qu’il louait pour la circonstance.

Une fois au stade, on était impressionné par l’ambiance et on découvrait les joueurs que Madi ne cessait de nous vanter à Mogtédo. Quand l’EFO gagnait son match, c’était la fête pour nous sur le chemin du retour. Depuis lors, je ne jurais que par cette équipe et j’étais même devenu le numéro 1 des supporters à Mogtédo.

A l’époque, que faisiez-vous à Mogtédo ?

J’étais un petit commerçant qui vendait des cigarettes et des bonbons.

Vous l’êtes encore aujourd’hui ?

Je suis dans la vente de fournitures de bureau.

Aujourd’hui, vous êtes le président du comité des supporters de l’EFO. Qu’est-ce qui vous a motivé à occuper cette fonction ?

Avant d’être le président des supporters de ce club, j’étais le responsable des supporters dans la commune de Sig-Noghin. Notre président d’honneur était Pascal T. Ouédraogo. C’est de retour d’un voyage que j’ai été informé qu’on m’a élu à ce poste. Je crois que les habitants de mon secteur m’ont proposé, pour ma présence assidue au stade à chaque match de l’EFO et des Etalons.

Le travail que nous faisons sur le terrain ne passait pas inaperçu. C’est ainsi qu’un jour, le président des supporters de l’EFO, Théophile Ouédraogo, m’a approché pour que je vienne appuyer le bureau qu’il dirige.

A la fin de son mandat, il a démissionné et il fallait procéder à la mise en place d’un nouveau bureau. Des supporters m’ont proposé d’être président, alors que d’autres voulaient que je sois vice-président. Finalement, c’est le deuxième poste dont j’ai hérité ; le président étant Ahmed Yanogo. Le président de la section football était Kassoum Ouédraogo, dit Zico, aujourd’hui président de KOZAF.

La saison fut bonne pour nous puisque nous avions réalisé le doublé : championnat et Coupe du Faso. Quelque temps après, Ahmed Yanogo a démissionné alors que nous étions en plein championnat.

Face à cette situation, j’étais embarrassé puisque le président démissionnaire et moi, nous nous concertons quand il y a un match qui nécessite des dépenses. Or, les supporters veulent que je prenne la direction en oubliant que je suis désormais seul. Je leur ai dit de voir le comité de sages et s’il est prêt à m’épauler, je vais m’engager. C’est ainsi que j’ai succédé à Ahmed Yanogo. Quelques jours après, le président de sages, El hadji Ouanbo Rasmané, m’a reçu à son domicile.

Un bureau provisoire a été mis en place et après qu’on a terminé le mandat de Yanogo, il fallait assoir un nouveau bureau. Sur les conseils du comité des sages, j’ai été élu en octobre 2010 pour un mandat de 4 ans. Dans quelques mois, on sera à la fin de note travail.

L’attachement à un club est réel dans le paysage footballistique au Burkina. Mais la plupart des supporters ne le traduisent pas sur le terrain par l’achat de leurs cartes. A l’EFO, le problème se pose-t-il aussi ?

Je connais bien le milieu depuis que je suis à Ouagadougou, et la situation est réelle dans la plupart des clubs. En ce qui nous concerne, il fut un temps où on ne parlait même plus de cartes. C’est depuis 2010 que nous avons revu les choses dans ce sens, mais des supporters rechignent à se procurer les cartes.

A l’EFO, la carte de 2000 FCFA est valable pour deux ans de même que celle qui coûte 5000, 10 000, 25 000, 50 000 FCFA et 100 000 FCFA. Nous avons en notre possession des cartes qui attendent les supporters, mais ceux-ci ne veulent même pas en entendre parler. Or, c’est là qu’il faut prouver son attachement au club qu’on aime.

Nous comptons, dans les prochaines semaines, multiplier les réunions pour faire comprendre le bien-fondé des cartes aux supporters.

Depuis quelque temps, le terrain d’entraînement de l’EFO est pris d’assaut par les supporters en raison sans doute de la bonne prestation de leur équipe. Comme autrefois, l’entrée est-elle payante ?

On avait des cartes de 5000 F CFA par mois pour permettre à tous les supporters de venir suivre les séances d’entraînement de leur équipe. Mais là aussi, ça ne marche pas surtout que depuis ces dernières années, l’EFO était au creux de la vague. Aujourd’hui, l’équipe est en train de revenir petit à petit mais pour le moment, l’accès au terrain est gratuit.

A quoi sert généralement l’argent qui provient de la vente des cartes ?

L’argent que nous récoltons de la vente des cartes est reparti entre le comité exécutif et le comité des supporters. Il y a des pourcentages qui reviennent à l’un et à l’autre. Pour notre part, cela nous permet de faire face à certains besoins et il arrive que nous contribuions à l’achat d’eau pour l’équipe.

Est-ce qu’il arrive que des joueurs débarquent chez vous pour demander une aide quelconque ?

Dans ce milieu, ça ne manque jamais. Vous savez, il y a des joueurs qui sont amis à des supporters qui leur font des gestes de temps en temps. Il en est de même pour moi et je fais ce que je peux faire quand je suis sollicité.

On ne vous a jamais demandé, par exemple, une moto ?

Jusque-là, aucun joueur de l’EFO ne m’a approché dans ce sens. Quand je croise un joueur en ville, je l’encourage à se battre pour que l’EFO gagne. Et bien sûr, je peux laisser quelque chose pour son carburant. Je crois qu’entre amis, on peut s’entraider.

L’EFO, journée après journée, est sur une courbe ascendante. On imagine que cette année, le titre est dans les cordes de votre équipe ?

Quand je regarde la position des six premières équipes au classement, je suis convaincu que le championnat sera disputé de bout en bout. Les équipes se suivent de près et ça incite les supporters à faire le déplacement au stade.

La phase aller nous donne déjà un aperçu et il m’est difficile de dégager un potentiel champion de la saison 2013-2014.

Je souhaite naturellement que l’EFO se rapproche davantage du trio de tête à l’issue de cette première manche. Ensuite, c’est à mi-parcours de la deuxième partie que je pourrai dire si mon équipe a des chances de gagner le titre.

Il se susurre que vous préparez votre candidature pour la présidence de l’UNSE (Union nationale des supporters des Etalons) dont l’intérim est assuré par Ablassé Yaméogo après la démission de Yacouba Jacob Barry. Confirmez-vous cela ?

Au moment où je vous parle, je ne me suis pas encore décidé. Vous savez, l’UNSE est une structure des clubs et il faut faire un travail de base pour être sûr d’où l’on va exactement. Mon souhait et que l’UNSE soit bien organisée et qu’elle joue véritablement son rôle aux côtés des différentes équipes nationales. C’est ça le plus important, et que les supporters sachent que c’est pour cela qu’elle a été créée et non pour ne voir que les voyages.

On dit dans certains milieux qu’Ablassé ne veut plus continuer…

Ceux qui le pensent vont loin et on dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Ablassé, de mon point de vue, a fait un bon travail après le départ de Barry. Si son bureau veut continuer, l’essentiel est qu’il y ait du sang neuf pour un travail encore plus efficace. Mais s’il décide, d’ici là, à partir, nous souhaitons que le prochain président soit choisi parmi les bureaux des supporters. C’est fondamental pour que l’UNSE avance.

Si le président intérimaire venait à rendre publique sa décision, seriez-vous candidat ?

C’est possible si les clubs me font confiance. Ensuite, il me faut d’abord un mandat du comité exécutif de l’EFO. Je ne peux aller à une élection sans me référer à mes supérieurs. L’accord pour viser la présidence de l’UNSE passe par eux et c’est dans l’ordre normal des choses.

Avez-vous rencontré Ablassé pour échanger sur la question ?

J’ai eu une rencontre avec lui à son domicile sur ce sujet. Mais à dire vrai, jusqu’à présent, je ne connais pas sa position. J’attends et on le saura quand le ministère des Sports et des Loisirs convoquera les supporters pour le renouvellement du bureau de l’UNSE. C’est dans quelques mois et en ce moment, les choses seront claires.

Entretien réalisé par Justin Daboné

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