Malgré les efforts déployés par les forces de défense et de sécurité, l’insécurité a pignon sur rue dans nos cités. Et chaque jour qui passe nous apprend davantage sur les modes opératoires des délinquants. De leur côté, nonobstant leurs modestes moyens, les forces de défense et de sécurité font face à la menace et repoussent comme il se doit les « troubleurs » d’ordre. Pour s’imprégner des conditions de travail de la gendarmerie nationale, une équipe de journalistes a suivi, le 29 mars 2014, dans la soirée, une patrouille de l’escadron mobile de Ouagadougou. Immersion au cœur des hommes en treillis, au langage ésotérique où le moral est toujours « haut ».
Il est 18 heures ce 29 mars 2014 au camp Paspanga, à Ouagadougou. Des équipes de patrouilles doivent sortir pour veiller à la sécurité des personnes et des biens et ce, conformément à leurs missions régaliennes. Aux manœuvres, le sous-lieutenant Hermann N’Do, commandant du 33è escadron mobile de la gendarmerie nationale. Face à lui, trois groupes de pandores, avec chacun un chef de mission. Equipés de casques, de gilets par balles et de kalachnikov, ces éléments suivent les ordres en vue d’une meilleure exécution de leur mission. Les chefs de mission, eux sont munis de talkies-walkies. Stricts, les ordres ne laissent aucun commentaire: effectuer des patrouilles sur les axes Ouaga-Bobo (jusqu’à Sabou), Ouaga-Léo (jusqu’à Ipelcé) et Ouaga-Ouahigouya (jusqu’à Arbollé), recueillir des informations sur toute activité criminelle, faire cesser tout acte criminel et interpeller ou neutraliser tout individu suspect. Finies les instructions du sous-lieutenant N’Do. Place maintenant aux chefs de mission pour rendre compte aux éléments. Puisque les ordres sont assimilés, place maintenant à l’embarquement. Les trois groupes empruntent des pick-up, sous le regard vigilant du commandant Kanou Coulibaly, patron du Groupement mobile de Ouagadougou (GMO).
Le quotidien du GMO
Chaque jour, les patrouilles du GMO prennent les trois axes précédemment cités, à des heures inopinées. Les autres axes étant sous le contrôle de la police. A bord d’un bus, nous prenions l’axe Ouaga-Bobo. A la sortie de Ouagadougou, nous faisions escale pour voir passer la patrouille. A une allure d’environ 40km/h, celle-ci est venue nous dépasser pour aller vers Sabou. Puis, nous faisions ensuite demi-tour pour emprunter l’axe Ouaga-Léo. A Ipelcé, nous faisions escale. Puis, une autre patrouille passa. Pour prendre le pouls de la nécessité de ces patrouilles, nous échangions avec quelques riverains qui ne tarissent pas d’éloges à leur égard. Sont de ceux-là, Mathias Tiendrebéogo. Pour ce dernier, la présence des forces de défende et de sécurité sur les axes routiers est salutaire en ce sens qu’elles dissuadent un tant soit peu les délinquants. Nous ne vivions pas en live l’intervention d’une patrouille pour interpeller d’éventuels brigands. Mais selon les explications du capitaine Evrad Somda, commandant adjoint du GMO, le passage des forces de défense et de sécurité dissuadent les délinquants. Par ailleurs, il déjoue de nombreuses tentatives d’attaques. Poursuivant, il a interpellé les populations à la vigilance et à la collaboration. Car, a-t-il poursuivi, face aux initiatives des forces de défense et de sécurité, les délinquants changent également de stratégies. Maintenant, les bandits attaquent dans les domiciles, dans les banques, les gares, etc. La preuve nous a été donnée au poste de péage de Ipelcé où Mathias Tiendrébeogo a témoigné qu’un boutiquier a été ligoté par des brigands dans la journée du 29 mars 2014. Du poste de péage de Ipelcé, l’équipe de reportage fait demi-tour. Direction maintenant la brigade ville de Ouagadougou dont le patron est le commandant Issa Paré.
Les zones criminogènes en ligne de mire
Pendant que nous échangions avec le commandant Issa Paré, celui-ci nous faisait comprendre qu’une équipe de patrouille était du côté est de l’aéroport, dans une zone vaste où les usagers sont souvent dépouillés de leurs biens. Nous le suivions pour aller rendre visite à cette équipe. Déjà, la moisson était bonne quand nous arrivions sur les lieux. Plus d’une dizaine de motos ont été interceptées et les propriétaires devaient montrer les pièces justificatives avant de rentrer en possession de leurs biens. Pour ceux qui avaient tous leurs papiers à jour, l’exercice était facile. Par contre, pour ceux qui ont cru qu’on pouvait sortir sur un engin sans reçu, sans carte grise ou sans leurs pièces d’identité, le processus s’avérait encore plus long. Les engins des individus non à jour de leurs pièces sont gardés pour des contrôles d’identité approfondis.
Quand certains citoyens manquent de conscience
Après les équipes de patrouilles, les journalistes ont mis le cap sur le camp Paspanga pour s’imprégner des conditions de travail des éléments du centre opérationnel de Ouagadougou. C’est à ce niveau que les alertes sont données aux gendarmes pour que ceux-ci interviennent rapidement sur le terrain. Là, des éléments sont postés et prêts à intervenir à tout moment. A l’intérieur, il y a un gestionnaire des appels. Munis d’un stylo et de quoi noter, ce dernier répond aux sollicitations des populations en situation de détresse. Les téléphones (au nombre de 3) sonnent à chaque instant .