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Le Quotidien N° 1025 du 29/3/2014

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Préparation de l’élection présidentielle : le destin du Burkina entre les mains de la CENI
Publié le samedi 29 mars 2014   |  Le Quotidien


Présidentielle
© aOuaga.com par Séni Dabo
Présidentielle 2015 : les mandants se concertent sur le chronogramme
Mardi 11 mars 2014. Ouagadougou. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé une rencontre de concertation avec les partis politiques et les organisations de la société civile (OSC) sur le chronogramme des activités préparatoires de la présidentielle de 2015. Photo : Me Barthélemy Kéré, président de la CENI


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Le gouvernement a enfin donné le feu vert pour la mise en route du processus électoral. Mais que de tergiversations avant cette décision ! On a vu le chef de file de l’opposition taper aux portes de la CENI et de la Primature, pour s’enquérir de l’état des préparatifs et en même temps s’inquiéter du silence de l’Etat. On a alors su que la CENI avait bel et bien planifié l’organisation du scrutin, mais qu’elle attendait toujours un signal du gouvernement. Quoi qu’on dise, c’est bien l’activisme du chef de file de l’opposition qui a permis le déblocage rapide de la situation. Du reste, on se demande pourquoi l’Etat tardait à donner le top de départ du processus devant mener à la présidentielle de 2015 ? Pourtant, il sait bien que cette échéance est inscrite dans l’agenda électoral depuis la dernière présidentielle de 2010 et que, surtout, la tâche de la CENI est rendue encore plus immense du fait notamment de l’introduction du vote de la diaspora. Le mystère reste entier sur ces flottements qui cachent bien des non-dits. Faisait-on des calculs par rapport au référendum auquel rêvent certains et le bouleversement du calendrier électoral qu’il pourrait entraîner ? Le coût des nouvelles mesures sociales et de la relecture de la grille indemnitaire est-il pour quelque chose dans ces tergiversations ? Mais, trêve d’interrogations, la machine est désormais en branle. Premier objectif crucial: la révision du fichier électoral du 30 avril au 30 juin 2014. L’ampleur de la tâche n’est pas à négliger pour deux raisons essentielles. D’abord, la fraude prend son essor à parti du fichier électoral, d’où la nécessité d’une maîtrise sans faille de cette opération. Mais, on voit que les vieilles pratiques ont la peau dure. La possibilité de s’inscrire avec un acte de naissance est en effet une méthode qui ne devrait plus avoir cours. Elle ouvre la voie à de potentielles fraudes. Le gouvernement avait donc l’obligation de doter tous les citoyens en âge de voter de la Carte nationale d’identité burkinabè, pour éviter l’utilisation des actes de naissance. Lors des précédentes élections, les opérations d’établissements massives d’actes de naissance se sont faites dans la précipitation et sans un contrôle rigoureux, avec tous les inconvénients que cela comporte. Le deuxième travail de titan qui attend la CENI, c’est l’inscription des Burkinabè de l’étranger. Là aussi, de nombreuses craintes sont à émettre quant aux risques de fraudes. Par ailleurs, il y a lieu que l’opposition et la majorité s’accordent sur les pays qui seront concernés par la prochaine présidentielle, afin que ne surviennent par la suite des malentendus.
D’où l’importance de bien préparer les choses dès maintenant, ce qui nous épargnera les problèmes de dernière minute. Compte tenu du retard déjà enregistré dans le chronogramme et des enjeux du scrutin de 2015, la CENI doit allier rapidité, qualité et consensus dans son action. Le taux d’inscription sur les listes électorales et de participation aux élections présidentielles n’a pas été par le passé très fameux. Mais au regard du caractère inédit de la présidentielle à venir, avec un jeu très ouvert, nul doute qu’il y aura un engouement des électeurs. Dèjà, les législatives et municipales couplées, marquées par l’entrée en scène de l’UPC, ont connu une participation assez intéressante. La présidentielle sera encore plus disputée et donc suscitera encore plus d’engouement. La CENI devrait donc se préparer à gérer une élection aux enjeux jamais égalés sous la IVe République. Elle doit de ce fait se donner les moyens d’organiser un scrutin transparent qui ne souffrira pas de contestations. Le Burkina peut franchir un palier de plus dans le renforcement de son processus démocratique, ou basculer dans un cycle d’incertitudes. Tout dépend en grande partie de la capacité de la CENI à déjouer toutes les tentatives de fraude qui ne manqueront pas de se manifester.

La Rédaction

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