« Je revenais de Pouytenga ce mercredi 2 octobre. Arrivé au poste de contrôle, les douaniers m’ont interpelé. Je ne me suis pas arrêté parce que j’avais été contrôlé le matin. Les jeunes qui me suivaient ne se sont pas arrêtés non plus. Un des agents s’est lancé à leur poursuite. Quand il les a rattrapés, j’étais à quelques 200m derrière. D’un coup de pied, il les a déstabilisé et celui qui était devant n’a pas pu contrôler la moto, ils sont tombés dans le trou. J’ai vu le douanier donner le coup de pied. Je suis catégorique. Quand je suis arrivé, j’ai vu qu’ils sont dans un état grave. Je suis reparti voir les douaniers et ils ont refusé d’intervenir. Mais je ne savais pas que les douaniers allaient nier les faits après. Même si sur le champ je suis allé trouver que l’auteur du drame était en train de mentir.
J’ai eu la chance qu’un des enfants a survécu. Si tous les deux étaient mort, on allait me faire porter la responsabilité de leur mort. C’est ça qui me hantait. Le survivant est sorti de l’hôpital, il va témoigner aussi. La moto des enfants n’était pas immatriculée, mais on s’est rendu compte qu’ils avaient tous les papiers de la moto avec eux. Comme ce sont des enfants, je crois qu’ils ont paniqué en voyant le douanier se lancer à leur poursuite. Je suis prêt à témoigner partout pour apporter la lumière sur tout ce qui s’est passé parce que j’ai été personnellement très choqué par ce que j’ai vu ce jour là et par la réaction du haut commissaire. »
MUTATIONS N° 16 du 1er novembre 2012. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)