Un E-conseil des ministres s’est tenu, le mardi 25 mars 2014 au palais de Kosyam, sous la présidence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Par cette instance sans papier, l’exécutif a pu expérimenter sa politique de gouvernance électronique.
Le projet E-conseil de ministres, lancé en 2012 par le gouvernement burkinabè avec l’appui de l’Union internationale des télécommunications (UIT), est entré dans une phase opérationnelle. Après la tenue récente d’un E-conseil de cabinet blanc, l’expérience a été portée au niveau du conseil des ministres. Ainsi, l’exécutif, avec en tête le président du Faso, Blaise Compaoré, s’est réuni, mardi 25 mars 2014 au Palais présidentiel, avec une méthode de travail peu ordinaire. Sans délibérer comme au conseil des ministres classique, les membres du gouvernement ont planché, pour la première fois, sur des dossiers « utiles » à la nation, à l’aide de tablettes numériques dernière génération. Le temps de tester le E-conseil des ministres, ils ont abandonné la paperasse, pour se conformément à l’esprit de la gouvernance électronique. Absorbés durant deux heures par les Technologies de l’information et de la communication (TIC), les ministres ont tablé sur divers dossiers ayant trait, entre autres, à la lutte contre la cybercriminalité, à la nomination d’administrateurs dans des conseils d’administration et à des passations de marchés. Autant que faire se peut, ils ont pu mesurer les nombreux avantages (rapidité, confidentialité, traçabilité, réduction de l’usage du papier…) et les dispositions sécuritaires entourant la plateforme E-conseil des ministres. Sur ce dernier aspect, qui a suscité le débat à l’E-conseil-test, le ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes, Pr Jean Koulidiati, a éclairé les lanternes de ses collègues. « La sécurité est garantie dans cette plateforme, en ce qu’elle est gérée à partir de l’intranet. A partir d’internet, il est impossible d’avoir accès à la plateforme de l’E-conseil des ministres. Pour entrer dans la plateforme, il faut un appareil autorisé, autrement dit, enregistré à l’avance. Même un ministre avec un autre appareil et son mot de passe ne peut pas accéder à la plateforme », a-t-il relevé. Dans l’ensemble, l’exercice n’a pas déplu à l’assemblée, tant les avantages de plateforme ont été vantés çà et là. A l’issue de la séance, le président du Faso a déclaré : « Nous avons appris, à travers ce premier exercice, qu’il nous faut encore apprendre (…). Nous allons nous y mettre, pour atteindre un niveau qui puisse nous permettre de tirer profit de cette nouvelle technologie, devenue un facteur de développement. C’est bien d’être ancré dans ce système, car de plus en plus, nos administrations ont besoin de plus de productivité, de sécurité et d’efficacité. Nous pensons pouvoir construire une administration plus performante, en donnant l’exemple ».
L’enthousiasme de l’exécutif
Pour sa part, le ministre de l’Economie et des Finances, Lucien Marie-Noël Bembamba, a confié : « Nous sommes dans un monde, où il faut utiliser ce que les Technologies de l’information et de la communication (TIC) offrent comme possibilités. J’ai beaucoup apprécié cette initiative, parce que quelque part, ça nous fait économiser beaucoup en termes de papier. Aussi, le e-conseil va nous permettre de pouvoir aller vite, parce qu’avec internet, il suffit de cliquer et l’information circule. On gagne en temps ». Aussi a-t-il rapporté : « Il y a pas mal d’éléments de sécurité à assurer, ce qui a fait l’objet de débat. Mais nous sommes confiants, qu’au bout d’un certain temps, nous pouvons y arriver. C’est un bon outil, qui va nous permettre d’être encore plus performant et plus diligent ». La ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Koumba Boly/Barry n’est pas moins enthousiasmée par l’expérience de l’E-conseil des ministres. « C’est très intéressant, en ce qu’on travaille dans un système de réseau de partage d’information. Et j’ai l’expérience en la matière au niveau panafricain, où on travaillait en réseautage. C’est très utile et on gagne du temps. En termes d’information, on est tous au même niveau en temps réel », a-t-elle soufflé. Même sentiment de satisfaction chez le chef du département de la Communication, Alain Edouard Traoré. « J’ai trouvé l’exercice très intéressant, car il nous a permis de mieux appréhender l’adaptation du travail gouvernementale aux technologies modernes. Travailler sans papier est un changement de culture et d’habitude. Et je crois que si nous arrivons à réussir cela avec le E-conseil, nous allons gagner à bien des égards », a-t-il avancé. Dans le chronogramme gouvernemental, le premier « vrai » E-conseil des ministres est prévu pour le dernier mercredi du mois de mai prochain. Mais à entendre le ministre Koulidiati, le rendez-vous risque de ne pas tenir. A le suivre, il va falloir trois ou quatre mois, pour revoir la plateforme et organiser des formations personnalisées au profit des ministres. A l’écouter, la tenue de trois ou quatre conseils des ministres mixtes (avec tablette et papier) sera nécessaire avant le passage au conseil des ministres intégralement sans
paperasse.