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Forum national des corps constitués : Un plus pour la démocratie et la cohésion sociale
Publié le vendredi 9 novembre 2012   |  L’Hebdomadaire


Presse
© aOuaga.com par A.O
Presse : ouverture du forum des corps constitués en presence du Premier Ministre
Jeudi 18 octobre 2012. Burkina : Le Premier Ministre Luc Adolphe Tiao a assisté à l’ouverture du forum des corps constitués


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Plus de 50 ans après les indépendances et 22 ans après le discours de la Baule, les Etats africains sont toujours à la recherche d’institutions fortes capables d’ancrée leurs processus démocratiques dans la durée et la pertinence d’un système de participation et d’appropriation par les populations.

Cette quête légitime est un long voyage sur les chemins sinueux de l’Histoire dont les avatars sont autant d’épreuves de maturation des jeunes nations comme celle du Burkina.

C’est pourquoi, les plus vieilles nations, notamment celles du Nord, si elles ont le droit d’offrir leurs expériences démocratiques en partage au reste du monde et en particulier à l’Afrique, elles ont aussi le devoir de respecter les spécificités sociologiques et historiques sur la base desquelles se construisent les démocraties africaines.

C’est dire qu’il est impossible qu’il y ait un modèle unique de démocratie valable pour tous les pays sur tous les continents. Du reste, les vieilles nations démocratiques n’ont- elles pas des systèmes politiques qui diffèrent d’un pays à un autre  ?

Dès lors, le principal pour notre époque moderne, c’est de partager ensemble les valeurs proclamées par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des Peuples.

Valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de progrès pour la défense desquelles chaque pays est invité à trouver la meilleure forme d’organisation étatique qui en assure la promotion et la pérennité.

L’option du Burkina depuis la Renaissance démocratique de 1991 «  d’édifier un Etat de droit garantissant l’exercice des droits collectifs et individuels  » s’est renforcée ces 20 dernières années. Mais le pays doit garder le cap d’une démocratie apaisée et participative. Pour ce faire, il doit innover au-delà des institutions classiques connues à la République.

L’initiative des forums nationaux entre dans cette dynamique de construire une démocratie véritablement citoyenne qui s’inspire à la fois de la Grèce sous Périclès, des valeurs de la Révolution française mais aussi des réalités africaines. C’est pourquoi, après le forum national des jeunes, des femmes et des anciens, voici venu celui des corps constitués. Il vient compléter le dispositif para institutionnel pour renforcer les équilibres fondamentaux de la nation.

En effet, ce cadre d’échange direct entre le premier magistrat du pays et les corps constitués est un signe fort, une preuve supplémentaire que la IVe République refuse de s’enfermer dans le classicisme institutionnel pour innover dans la gouvernance démocratique. C’est une originalité qu’elle revendique comme un plus dans la volonté d’être à l’écoute des populations dans ses différentes composantes.

Dans cette logique, en conviant les corps constitués dans un cadre de dialogue direct avec le chef de l’Etat entouré de ses plus proches collaborateurs et de tout le gouvernement, la République ne démystifie pas seulement l’Etat jacobin, avec son appareillage administratif lourd de bureaucratie, il stimule en plus le droit citoyen de demander des comptes à ceux qui gouvernent en son nom.

Quand ceux qui sont invités à exprimer directement leurs préoccupations au chef de l’Etat sont les corps constitués, c’est-à-dire des personnes et des personnalités morales du pays, cela en rajoute aux valeurs-symboles dont est chargé ce forum.

Parmi ces valeurs-symboles, ont retiendra volontiers celle d’être une tribune d’exercice de la démocratie participative où se font entendre la voix de ceux et celles qui peuvent se prévaloir d’être des mandants des populations es qualité professionnelle et morale.

Et leur mandat est d’autant plus crédible qu’il est débarrassé des œillères des positions et passions partisanes pour revêtir l’objectivité due aux charges et fonctions sociales dont sont investis les invités à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

Donner la parole, recevoir des doléances qui sont en fait des interpellations sur des erreurs, des fautes à corriger pour que la République, la démocratie, la société nationale se portent mieux.

Il ne s’agit donc pas d’organiser un capharnaüm d’invectives où loin des interpellations constructives et prospectives, on assiste à des logorrhées de ressentiments sur ce qu’il n’est pas fait et que l’exécutif devrait faire illico presto.

Ce rôle, l’opposition, une certaine société civile et la presse le joue à fond pour que les corps constitués n’en rajoutent pas. A contrario, ce forum peut passer comme une préfiguration de ce que pourrait être un Sénat au Burkina.

Un espace de dialogue, de réflexion et d’interpellation des gouvernants sur les orientations majeures de la vie de la nation. C’est pourquoi le gouvernement ne devrait pas laisser dormir dans les tiroirs poussiéreux les recommandations faites par les corps constitués.

Il doit se les approprier comme des guides d’action, soit pour se remettre en cause, soit pour conforter ses projets dans les limites des moyens de l’Etat et des aspirations des citoyens. C’est à ce prix que ce forum des corps constitués aura atteint son objectif d’être un plus pour la démocratie et la cohésion sociale. On attend de voir  !

L’Hebdo du Burkina

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