Bittou – Un homme de 32 ans a été interpellé à Bittou, avec des carcasses de vautours, une espèce protégée au Burkina Faso, a appris l’AIB jeudi sur place.
L’homme, pris avec trois vautours « tués », a été interpelé par la police non loin de l’abattoir de Bittou, situé au secteur 5, puis conduit au commissariat, selon notre correspondant vivant dans cette localité frontalière du Ghana et du Togo.
« Il avait en sa possession trois vautours déjà morts, des médicaments et des organes d’animaux dans un gros seau en plastique », a confié le correspondant.
Les vautours ont été incinérés dans l’enceinte de l’abattoir de Bittou.
La police alertée par des témoins, dit avoir trouvé également des médicaments de rue saisis au domicile de l’interpelé.Ces médicaments sont utilisés pour capturer les vautours, de l’avis du gardien de l’abattoir de Bittou.
Selon ses explications, les chasseurs de ces oiseaux offrent à leurs victimes de la viande mélangée à des produits toxiques et jetée sur les toits des bâtiments.
Une fois empoisonnés, les vautours se retrouvent à terre. « C’est en ce moment que les chasseurs enlèvent les tètes ; le reste est soit jeté loin, soit laissé sur place », a expliqué le gardien de l’abattoir, présenté comme témoin oculaire de cette chasse interdite.
L’accusé n’a pas donné la destination des vautours. Mais des témoins ont confiés que les têtes des vautours sont recherchées pour les pouvoirs mystiques prétendus.
« Les têtes des vautours sont très précieuses », a expliqué le commissaire de police de Bittou, Arthur Ouedraogo. Selon lui, elles auraient le pouvoir de faire « fructifier l’or » sur les sites aurifères ou encore le pouvoir de donner des forces extraordinaires.
« Dans certains pays de la sous-région, le prix d’une tête de vautour coûte au moins 50 mille à 60 mille FCFA », a-t-il indiqué.
Cette chasse aurait décimé la population des vautours dans cette localité. « Depuis plus de trois ans, il est devenu rare de voir un vautour planer autour de la ville de Bittou », a déclaré notre correspondant.
En 2011, les services vétérinaires avaient retrouvé plus d’une cinquante de vautours morts décapités dans l’enceinte de l’abattoir de Bittou.
Des échantillons des cadavres avaient été envoyés à Ouagadougou pour des analyses.
