L’Association des aveugles et malvoyants (AAMV) « Espérance » de Bobo-Dioulasso a célébré, le samedi 15 mars 2014 en différé, la Journée mondiale du braille. Cette célébration a été marquée par un plaidoyer pour la participation des personnes handicapées visuelles aux concours de la Fonction publique.
Depuis 2001, le 4 janvier, date anniversaire de la naissance de Louis Braille, est célébrée comme la Journée mondiale du braille. C’est pour rendre hommage à celui-là même grâce à qui, les aveugles et les malvoyants peuvent écrire et lire aujourd’hui. La Journée a été célébrée cette année, le samedi 15 mars 2014, en différé à Bobo-Dioulasso. Pour l’occasion, un exposé sur Louis Braille et son écriture a été fait par Marie Touré, coordonnatrice du Projet éducation inclusive. On retient que cet homme n’est pas né aveugle, mais il l’est devenu très jeune suite à un accident. Il a donc décidé d’améliorer le système d’écriture déjà mis à place par Charles Barbier appelé sonographie. Louis Braille a créé son propre code alphabétique construit uniquement à partir de 2 rangées de 3 points, permettant 64 combinaisons comprenant l’alphabet, les accents, la ponctuation, les caractères musicaux. L’alphabet braille est rapidement adopté car nettement supérieur à la sonographie. Selon le président de l’Association des aveugles et malvoyants (AAMV) « Espérance » de Bobo-Dioulasso, Abdoulaye Traoré, cette journée est célébrée pour faire la promotion de la lecture et de l’écriture braille. Il a fait remarquer que les conditions de vie des aveugles ne sont pas fameuses au Burkina Faso. A défaut d’écoles dans leurs localités, beaucoup d’entre eux sont obligés de se déplacer à Bobo-Dioulasso pour suivre les cours.
Là encore, il faut leur trouver des familles d’accueil, des personnes pour les accompagner à l’école et les ramener à la maison, et du matériel suffisant pour les cours, note-t-il. « Ceux qui ont des diplômes rencontrent également des difficultés pour obtenir un emploi à cause de leur état », déclare M. Traoré. Pour Guy Yaméogo, président de l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants, le message du thème : « L’écriture et la lecture du Braille, sources du savoir et d’espoir pour les personnes vivant avec le handicap visuel », témoigne de la volonté et de l’engagement des personnes handicapées à vouloir lire et écrire. Face aux difficultés d’insertion professionnelle des diplômés handicapés, Guy Yaméogo a affirmé que des plaidoyers ont été faits auprès des autorités pour la participation de ces derniers aux concours de la Fonction publique et professionnelle. Et de son avis, l’Etat s’y est engagé dès cette année 2014. Le parrain de la Journée, le maire de l’arrondissement n°7, Moussa Héma, a déclaré que sa présence à l’événement, témoigne de son attachement et de son engagement à soutenir l’éducation en général et celle des enfants en situation de handicap visuel. Selon lui, l’éducation et la formation restent les leviers essentiels de leur combat.
