Le ministère burkinabè de la Santé a annulé les licences délivrées au personnel médical de l’hôpital de réparation des séquelles des Mutilations génitales féminines (MGF), dénommé ‘’Kamkaso’’ ou ‘’l’hôpital du plaisir partagé’’, basé à Bobo-Dioulasso à l’ouest du Burkina Faso, rapporte un communiqué de l’organisation Clotoraid, promotrice du projet.
Après le rendez-vous raté du 7 mars dernier pour l'ouverture officielle, ‘'l'hôpital du plaisir'' est désormais confronté au retrait des licences des médecins dudit centre médical qui ambitionne de rétablir les clitoris des victimes de l'excision.
‘'Ce dernier coup, la révocation des licences des médecins à cause de ce que le ministère de la santé a appelé +irrégularités non divulgués+ confirme qu'il est organisé une discrimination contre nous'', s'insurgent les responsables de Clitoraid, dans le communiqué dont APA a reçu copie jeudi.
Il est reproché au mouvement raélien Clitoraid promoteur du centre médical, d'avoir axé sur ‘'la publicité de leur religion dans une tentative de convertir les gens vulnérables" au lieu de poursuivre le noble but de sauver des vies.
Contrarié par cette nouvelle situation, Clitoraid aurait engagé un avocat, afin de lancer des poursuites pour diffamation et régler leurs problèmes de licences retirées ou annulées.
Dans un premier communiqué, la présidente de Clitoraid et porte-parole du Mouvement raëlien international (MRI), Dr Brigitte Boisselier, avait dit ne pas comprendre ce ‘'revirement de la situation'' lorsque l'ouverture de l'hôpital initialement prévue pour le 7 mars n'avait pas eu lieu.
Elle a soupçonné l'église catholique d'être à l'origine du blocage, en connivence avec les autorités burkinabè.
Les autorités burkinabè, à travers le ministère de la Santé, avaient réagi en signifiant que les responsables du projet n'avaient pas reçu d'autorisation officielle pour ouvrir l'hôpital qui a été construit grâce à des dons et aux efforts de bénévoles du monde entier.
Des centaines de femmes auraient été déjà inscrites sur la liste d'attente de Clitoraid pour bénéficier de l'opération chirurgicale qui, a-t-on déclaré, sera gratuite pour toutes celles femmes qui en feront la demande.
''L'objectif est d'aider autant de victimes que possible à bénéficier de cette chirurgie, ce qui contribuera aussi à décourager la pratique barbare des MSF'', expliquent les responsables du projet hospitalier.
L'hôpital est construit à Bobo-Dioulasso, deuxième ville et capitale économique du Burkina Faso, à environ 370 km, à l'ouest de la capitale Ouagadougou.