L’Ecole nationale de police (ENP) a organisé le mardi 18 mars 2014 en son sein, à Ouagadougou, une cérémonie de sortie de 15 nouveaux commissaires de police de la promotion 2011-2014, baptisée « Honneur et discipline ».
Ils ont quitté leurs habits d’élèves pour revêtir les attributs du corps de commissaire de police. Dans l’enceinte de l’Ecole nationale de police (ENP), mardi 18 mars, les membres de la promotion 2011-2014 du cycle supérieur avec au devant, une seule femme, la majore, Yvette Zombré/Boni, ont reçu les épaulettes de commissaires-stagiaires. Au nom de cette promotion « Honneur et discipline », parrainée par le ministre de l’Economie et des finances, Lucien Marie Noël Bembamba, le délégué Tilado Hermann Kima a remercié les encadreurs et les autorités pour les efforts consentis pour leur formation. Il a indiqué que les commissaires frais, émoulus au nombre de 15 (dont un poursuit sa formation en France), sont suffisamment outillés pour l’accomplissement des missions qui leurs seront confiées, principalement, la sécurité des personnes et de leurs biens. « Nous ne devons jamais perdre de vue, que les citoyens doivent trouver dans nos nouvelles méthodes de travail, le professionnalisme et le respect de la dignité humaine », a-t-il ajouté. Le directeur de l’ENP, le commissaire principal Roger Ouédraogo, a exprimé la fierté de l’école des « élus du jour », quant aux contenus de la formation à eux dispensée. « Il est aussi fier de vous quant à votre sens de la discipline, de respect de la hiérarchie, mais aussi au regard des performances scolaires que vous avez pu atteindre », a-t-il lancé aux commissaires. En effet, les moyennes vont de 14,75 à 16,20 sur 20. Toutefois, a-t-il relevé, ces hommes et femmes doivent travailler à consolider les acquis engrangés et ainsi, « les services qui vous accueilleront sur le terrain pourront eux aussi, faire le même constat que nous et continuer d’être fiers de vous ». Les commissaires de police constituent un corps de conception, de direction, de commandement, d’administration et de contrôle, à vocation interministérielle. Aussi, du haut de sa riche expérience, le directeur de l’ENP, Roger Ouédraogo n’a pas hésité à revenir sur quelques enseignements dispensés aux cadres supérieurs au cours de la formation : « Ne soyez pas des chefs éloignés des hommes ; attachez-vous à commander par l’exemple, mais soyez intraitables, voire sans pitié dans l’application stricte des règles de commandement et de la discipline générale… Ne soyez pas des chefs qui disent : "Allez-y", mais des chefs qui disent : "Suivez-moi" ».
Le parrain de la promotion, le ministre de l’Economie et des finances, Lucien Marie Noël Bembamba, a salué les actions engagées par les responsables en charge de la formation au sein de la police nationale, en vue de donner aux personnels, les capacités techniques nécessaires à la bonne exécution de leurs missions, et ce, malgré les difficultés de tous ordres. « Vous faites un travail de qualité qui, à tout point de vue, est en réalité un sacerdoce. Je vous encourage donc à persévérer, car c’est de la qualité de la formation reçue que dépendent les résultats des hommes sur le terrain », a-t-il relevé. Il s’est réjoui des « brillants résultats » obtenus par ses filleuls et surtout pour la nouvelle carrière qui s’ouvre à eux. Il les a exhortés à faire en sorte que les vertus de l’honneur, du professionnalisme et de la discipline guident leurs pas tout au long de leur carrière qu’il souhaite « longue et très riche en succès » dans le domaine de la sécurisation des personnes et des biens. Pour sa part, le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, Dr Jérôme Bougouma, président de la cérémonie, a souhaité que le sens du service public, l’abnégation au travail, l’esprit d’initiative et aussi le sens de la redevabilité soit les repères du parcours professionnel de la promotion « Honneur et discipline ». Ce parcours, a-t-il souligné, prend son départ dans le contexte d’une société nationale en pleine mutation, où « les exigences des populations en matière d’expression de leurs droits et liberté, les besoins des citoyens en matière de sécurisation, la restauration de l’autorité de l’Etat face au phénomène grandissant de l’incivisme sont des préoccupations majeures ».
Une académie de police bientôt inaugurée
Le gouvernement, a-t-il noté, dans sa quête quotidienne de bien-être pour les citoyens, a inscrit la sécurité comme faisant partie des domaines prioritaires des politiques publiques. Ainsi, dans le processus de mise en œuvre de la Stratégie nationale de sécurité intérieure (SNSI), la formation et le perfectionnement des personnels figurent en bonne place. Le gouvernement a donc autorisé, au cours de l’année 2013, un recrutement exceptionnel de personnels de police et l’acquisition d’importants moyens logistiques pour leur formation. Dans la poursuite des actions visant une meilleure formation des personnels de police, la nouvelle académie de police chargée de la formation des élèves- commissaires et des élèves-officiers de police sera bientôt inaugurée. Ces nombreux efforts, a soutenu le ministre en charge de la Sécurité, sont destinés « à assurer à nos vaillantes populations, un environnement empreint de quiétude et de sureté, propice au travail de chacun et au développement du pays tout entier ». Il a encouragé les premiers responsables de la police et les acteurs de la formation, afin que dans la synergie d’action, ils puissent relever le défi de l’efficacité et de l’efficience dans la formation des forces de sécurité. « Notre police nationale doit être opérationnelle et efficace, tout en étant respectueuse des droits humains. Il n’y a que le travail seul qui peut être le secret », a souligné le Dr Bougouma. Il a demandé à la promotion plus d’engagement afin de mobiliser leurs énergies pour une réussite au service de la nation : « Sachez que l’Etat et les citoyens comptent sur vous… le travail bien fait requiert beaucoup de sacrifice et d’investissement personnel. Vous ne devez jamais trahir l’espoir que le peuple burkinabè place en vous ». Selon le ministre en charge de la Sécurité, les Burkinabè ne veulent plus voir l’image de ces policiers plantés au bord des routes « pour prendre 1000 francs avec les usagers. Il ne veulent plus savoir qu’à l’entrée du territoire national, il y a des policiers et des forces de sécurité qui prennent 1000 francs à chaque passager ».