Depuis la disparition, dans la nuit du 7 au 8 mars 2014, du Boeing 777 de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, le monde entier retient son souffle. Transportant plus de 200 passagers, l’appareil, parti de Kuala Lumpur à destination de Pékin, s’est fondu dans la nature, comme par magie. Et les recherches menées en mer et dans les airs pour le retrouver peinent à produire de l’effet, malgré les gros moyens déployés par la communauté internationale. Des navires, des avions et des hélicoptères ont été utilisés, mais point de trace du Boeing. Aucune pièce à conviction, ni une information digne de ce nom, n’a été enregistrée depuis l’annonce des faits. Les enquêteurs ont dû même abandonner les fouilles en mer à leur corps défendant. L’équation paraît difficile à résoudre. Le mystère reste entier. Et face à l’inconnu, la guerre des hypothèses fait rage. La thèse de l’accident a été évoquée dans un premier temps, avant d’être abandonné au profit de la piste terroriste. Des experts en aéronautique ont avancé que l’avion aurait été détourné, en témoigne la présence parmi les passagers de deux individus « bizarres », qui auraient pris l’avion avec des passeports volés. Dans la même veine, les défenseurs de la piste terroriste, telles l’Agence centrale de renseignement américain, la CIA, soutiennent que les signaux radar du Boeing auraient été coupés à un moment donné. Et que par la suite, l’avion aurait fendu les airs, pendant au moins 7 heures, après la rupture de communication supposée. Les analyses tendent alors à privilégier le complot terroriste. Dans cette dynamique, l’enquête grandeur nature se focalise désormais sur les deux pilotes, sinon le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, qui aurait piqué un « coup de folie ». Et cela semble plausible aux yeux de certains, puisque le détournement du Boeing, à ce que l’on dit, ne peut être que le fait d’un fin connaisseur de l’appareil. Autrement dit, le commandant de bord à l’expérience de feu, aurait fait montre de sabotage, un fait auquel ne croit pas Malaysia Airlines. Si les regards sont braqués sur le commandant, c’est que celui-ci est considéré comme un « opposant actif » à la coalition, qui dirige la Malaisie depuis 57 ans. Aurait-il détourné l’avion en signe de défiance au pouvoir malaisien ? Certains en sont convaincus. Exit les thèses, des fausses informations ont circulé, ces temps-ci, sur Internet au sujet de la disparition du Boeing. Les téléphones de certains passagers crépiteraient toujours. L’avion aurait été découvert avec ses occupants vivants. Une véritable intoxication, qui en rajoute à la complexité de l’affaire. Mais les plus à plaindre, ce sont les familles des passagers du vol MH370 qui, en ce moment, vivent les moments les plus dures de leur existence. Elles ne savent plus à quel saint se vouer, dans cet embrouillamini médiatique. Faut-il faire le deuil des passagers sans leurs cadavres ? Faut-il attendre leur hypothétique retour ? Les questions sans réponse doivent perturber profondément les familles concernées, qui n’en peuvent plus attendre ces recherches sans résultats. Même à son ennemi, il ne faut pas souhaiter de vivre pareille situation. Le mystère aéronautique, dont Malaysia Airlines est malheureusement la vedette, a de quoi enlever aux familles touchées, le goût à la vie. Plongés dans les thèses, les grands du domaine, eux, ont comme perdu leur latin, face à cette affaire rocambolesque. On a tout entendu, sans preuve palpable. Le monde, malgré sa technologie de pointe, n’est pas parvenu jusque-là à localiser l’« oiseau de fer ». Où est passé le Boeing de Malaysia Airlines ? Mystère et boule de gomme. Il ne reste plus qu’à attendre que le miracle, qui permettra de retrouver l’appareil, se produise dans les jours à venir. L’ironie en vaut la peine.