Venu à Sindou où il a pris part à la foire agro-sylvo-pastorale et artisanale, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, a mis à profit son séjour pour s’imprégner, le 13 mars 2014, de l’état d’exécution des travaux de construction et de bitumage de l’axe Banfora-Sindou. Malgré le retard constaté, le chef du gouvernement s’est dit satisfait de la qualité des ouvrages et du tronçon déjà bitumé.
C’est en véritable « contrôleur » que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao a visité le chantier de bitumage de l’axe Banfora-Sindou. Initialement prévu pour prendre fin le 22 avril 2014, c’est finalement le 1er juillet que l’entreprise Colas compte achever le chantier. Pour M. Tiao, cette date doit être impérativement respectée, d’autant plus que selon la convention qui lie les parties américaine et burkinabé, à la date du 31 juillet 2014, tous les projets du Millénium challenge account (MCA) doivent être bouclés. Après cette date, c’est l’Etat burkinabè qui doit payer la note, a-t-il renchéri. Toute chose que le Premier ministre ne veut pas entendre. En décidant donc de se rendre sur le chantier, c’est une forme de pression qu’il entendait mettre sur l’entreprise. Long de 50,70 kilomètres, le tronçon connaît un taux d’exécution de 66,66% à la date du 13 mars 2014. Toutefois, le patron de Colas Burkina, Didier Clabry se veut rassurant : les problèmes d’organisation et les remous sur le chantier sont à présent surmontés. « Permettez-moi de douter de votre bonne foi », a répliqué le Premier ministre pour qui le plus important c’est de rattraper le retard accusé et de terminer à temps le chantier. « Je veux qu’on me fixe une date, parce que j’ai un agenda et j’aimerais bien revenir pour la réception officielle », a-t-il martelé. Avant ces échanges, le Premier ministre accompagné du coordonateur national du MCA, Bissiri Joseph Sirima et de la représentante résident du Millénium challenge corporation (MCC), Kateri Clement, ont visité le chantier de bout en bout, de Banfora à Sindou. Une présentation technique du projet dans son étape actuelle leur a été faite à Kribina, par l’entreprise Colas, à quelques cinq kilomètres de Banfora. Le constat qui se dégage est qu’en dehors du pont supplantant les rails à Banfora, tous les ouvrages sont terminés. L’axe a également reçu du bitume sur plus d’une vingtaine de kilomètres. Elle est pavée en granite sur une largeur de 8,2 m, élargie par des accotements de 2 m dans les villages. Hors villages, la largeur de la route est de 7,2m avec 1,5 m d’accotement. L’investissement prévoit également des soins dans les tracés horizontaux et verticaux destinés à améliorer les distances de visibilité d’arrêt et à permettre un trafic routier sécurisé, impliquant une vitesse maximale de 100 km/h.
Pour un meilleur accès aux marchés
En dépit du retard général, Luc Adolphe Tiao a félicité l’entreprise Colas pour la qualité de la chaussée et des ouvrages. Tout comme lui, le coordonateur du MCA, Bissiri Joseph Sirima et Kateri Clement du MCC Burkina se sont accordés à soutenir que ce tronçon bitumé pourrait être une référence dans les réalisations du MCA au Burkina Faso. C’est en octobre 2012, que les travaux de construction et de bitumage de l’axe Banfora-Sindou financés par le MCA à hauteur de 15 milliards de F CFA dans le cadre du Compact ont été lancés. En plus du démarrage tardif des travaux, l’entreprise a été secouée par des remous sociaux qui l’ont ébranlée et ont empiété sur le calendrier des travaux. Lors des échanges qu’il a eus avec les différents acteurs à la suite de la visite, le Premier ministre est revenu sur les enjeux économiques de ce projet. Il doit permettre, a-t-il indiqué, d’accroître les revenus et la compétitivité des prix des producteurs à travers un meilleur accès aux marchés, une mobilité améliorée et des coûts de transport réduits. Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique (USA) par le biais du MCC a réalisé d’importants investissements dans l’agriculture et dans la gestion des ressources en eau au niveau du Bassin de la Comoé. De plus, la route de Banfora-Sindou va aider les producteurs et les grossistes de cette région à accéder aux marchés de Banfora, de Bobo-Dioulasso, de Ouagadougou, (via Bobo-Dioulasso), du Mali et de la Côte d’Ivoire.