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Province du Kourittenga : des élèves d’un lycée départemental exigent le départ du proviseur
Publié le samedi 15 mars 2014   |  Autre presse


Les
© Autre presse par DR
Les élèves du lycée départemental d`Andemtenga ont manifesté le 10 mars 2014 pour exiger le départ du proviseur


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Plus rien ne va dans le plus grand lycée de la région du Centre-Est logé dans la commune rurale d’Andemtenga dans la province du Kourittenga, située à 165 kilomètres de Ouagadougou. Les élèves de ce lycée ont retiré, dans la matinée du lundi 10 mars 2014, les clés du bureau des mains du proviseur François Guibré qui n’a pas opposé de résistance. Les élèves sont, par la suite, allés remettre les clés au préfet du Département d’Andemtenga dans le calme. Ils entendent par cet acte exiger le départ définitif du proviseur de leur établissement.


Il était 7h lorsque nous arrivions ce 10 mars 2014 au lycée départemental d'Andemtenga. Les élèves étaient en classe comme d’habitude et les premiers professeurs ont commencé les cours; certains même faisaient des devoirs sur table. D’autres professeurs restés dans la salle des professeurs en attendant leurs heures de cours recevaient des mains de l’agent de liaison faisant office de secrétaire du lycée, les calendriers de fin du 2e trimestre de la part du proviseur Guibré. A 7h56mn, nous observions des élèves en groupuscules dans la cour du lycée sans qu'il ne soit encore l'heure la récréation. Ils étaient en train de se regrouper, de se concerter par rapport à la crise qui secoue cet établissement depuis plus d'un mois. D’un côté, les professeurs et le proviseur sont à couteaux tirés et, de l'autre, c'est le même proviseur et les élèves qui se regardent en chien de faïence. Si pour les premiers la crise est latente et non perceptible du fait des mouvements des seconds, elle est plus visible chez les élèves. Le comité des élèves dirigé par Aboul Rahim Kaboré est allé demander les clés du bureau du proviseur pour désapprouver sa personne et son autorité qui est incapable, selon eux, de gérer le lycée et leurs problèmes. Ils veulent par cet acte marquer un autre signal fort de leur mécontentement de la gestion de leur crise et solliciter les autorités en charge de l’enseignement de leur trouver un nouveau proviseur capable de gérer leurs préoccupations. Pour Parfait Kyélem, élève en classe de Terminale ‘‘A4’’, « il faut que les autorités se penchent sérieusement sur la crise qui secoue terriblement notre établissement. Voyez vous, ça fait plus d’un mois que nous avons saisi les autorités et exprimé clairement nos préoccupations à savoir nous donner au moins cinq professeurs pour assurer les cours dans plus de neuf classes qui demeurent jusqu’à nos jours sans profs et, en plus de cela, nous réclamons du proviseur nos cotisations spéciales de 5 000 F CFA soit un total de plus de 22 millions de F CFA si on ajoute les cotisations ordinaires, qu’il aurait utilisées, paraît –il , pour confectionner, écouter bien 25 listes alphabétiques de 25 classes à plus de 240 000 F CFA, faire la sape de six classes sous paillotes que vous voyez à 450 000 F CFA par classe alors que la sape a déjà commencé par s’abîmer et vous trouvez ça responsable ? […..] C’est pour toutes ces raisons que nous avons demandé au proviseur, par écrit adressé au directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du Centre-Est dont nous relevons, de se libérer de ses tâches de proviseur et quitter notre lycée. Car à ce rythme, il va tuer notre établissement et sacrifier notre avenir, l’avenir de plus de 2 074 élèves. Les problèmes sont nombreux. Dans tous les cas, nous allons continuer de lutter jusqu’à obtenir gain de cause». Pour Lazare Kaboré en classe de Tle ‘‘A’’, « jusqu’à présent aucun point de revendication n’a pas été satisfait. Sauf que cinq profs nous ont été promis mais concrètement on a rien vu sur le terrain. C’est ce qui justifie notre mouvement ce matin. Nous avons demandé gentiment la remise des clés de la direction du lycée par le proviseur; laquelle demande a été accordée et nous sommes allés déposer immédiatement lesdites clés chez le préfet. A notre arrivée, ce dernier était absent et nous avons donné les clés à madame Pascaline Compaoré, secrétaire de la préfecture. Voyez-vous, seule la lutte paie car Victor Hugo disait que ‘‘Ceux qui vivent sont ceux qui luttent.’’ Nous savons que toute lutte n’est pas sans conséquences et nous estimons que les autorités n’iront pas jusqu’à fermer notre établissement parce que nous revendiquons nos droits dans un pays dit démocratique. On n’est pas violent encore moins barbare comme le proviseur qui se livre à la bastonnade des élèves du second cycle et à la chasse aux sorcières. Nous menons une lutte intellectuelle en ce sens que nous avertissons chaque fois les premiers responsables de notre lycée de ce que nous allons faire. On est nombreux, plus de 2 000 élèves, on n’a touché à aucun cheveu du proviseur. Voyez-vous, ce que le proviseur a fait, il somme des profs d’arrêter de dispenser des cours dans des classes et s’octroie 20 heures supplémentaires de cours qu’il ne dispense pas et veut se payer [….] et nous sommes presqu’en fin d’année. Or, nous avons adressé notre correspondance au directeur régional depuis plus d’une semaine et notre crise date depuis plus d’un mois et aucune lueur d’espoir ; nous fondons notre dernier espoir sur le ministre des Enseignements secondaire et supérieur et son directeur régional pour qu'ils nous trouvent un proviseur exemplaire». Pour Adama Kaboré, élève en Tle A « la nuit est enceinte et on ne sait pas ce qu’elle accouchera demain. Nous avons agi ce matin et demain nous verrons ce que nous ferons. Si on ferme notre établissement, nous fermerons aussi les autres administrations publiques de la commune. Nous avons désavoué le proviseur et non les autres membres de l’administration et de ce point de vue, le lycée peut toujours fonctionner sans problème en attendant l’arrivée d’un proviseur exemplaire. »

Nos multiples relances à l’endroit des professeurs et des autres membres de l’administration notamment le proviseur du lycée en vue de recueillir leurs points de vue sur la situation ont été vaines. Le président de l’Association des parents d’élèves et son trésorier nous ont dit ceci : « On n’a rien bouffé, on ne sait rien de tout ce qui se dit à notre sujet. Nous sommes là et prêts à nous exprimer devant qui de droit. On n’a plus rien à vous dire. Merci de nous comprendre. »
Au moment où nous quittions les lieux vers 10h30, le lycée était désert, vidé de tous ses locataires habituels et nous apprenions de l’intendant que l’administration du lycée départemental d’Ademtenga a été fermée jusqu’à nouvel ordre sur ordre du directeur régional des enseignements secondaire et supérieur du Centre-Est basé à Tenkodogo. La même information sera confirmée dans la soirée par le censeur du lycée par SMS à ses collègues professeurs en ses termes « Bsr collègue ; l’administration du lycée de Andem est fermée jusqu’à nouvel ordre ».


Wenpanga Albert KONE

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