Bogandé - Des commerçants de la province de la Gnagna (Est) ont manifesté vendredi pour que des « mesures radicales » soient prises contre l’insécurité, réclamant de fait le départ du Procureur du tribunal de Grande instance de Bogandé accusé de « laxisme » envers les présumés délinquants.
« Tout en pleurant nos morts que les bandits et leurs complices ont provoqué, nous vous demandons la prise de mesures radicales pour lutter contre l’insécurité qui a pris des formes violentes », ont écrit les manifestants dans une lettre adressée au haut commissaire de la Gnagna.
« Le jour de marché de chaque commune, les bandits rôdent aux alentours de la ville et sèment la terreur sans que la police et la gendarmerie n’interviennent. (…) Ces braqueurs ne se limitent plus à retirer nos biens (argent, portables, bijoux, animaux etc...) mais nous tuent aussi », ont-ils expliqué.
Selon eux, il faut « des enquêtes sérieuses pour arrêter les délinquants et les punir à la hauteur de leurs forfaits » et « le changement de comportement des agents de la police, gendarmerie et de la justice », soupçonnés de collaborer avec les bandits.
Qualifiant la justice de « catastrophe » et « corrompue », les commerçants ont déploré que leur collaboration qui permet souvent aux forces de l’ordre d’appréhender certains bandits se solde par la libération des prévenus « moyennant des fortes sommes d’argent ». Aussi, ont-ils exigé « le départ sans condition » du Procureur du tribunal de Grande instance de Bogandé.
Selon les manifestants, 17 personnes ont été tuées au cours des trois dernières années. La région de l’Est est une zone dangereuse en proie régulièrement à des coupeurs de routes et au banditisme transfrontalier, faisant d’elle une zone d’insécurité pour les populations, majoritairement.
En novembre dernier, un détenteur illégal d’un fusil Kalachnikov AK 47 de type commando et un élève cambrioleur âgé de 16 ans, présumé cambrioleur de boutiques, avaient été arrêtés par la brigade territoriale de gendarmerie de Bogandé.