C’est sans doute l’homme le plus épié de la République. Tant ses faits et gestes sont décortiqués avec gourmandise par les échotiers politiques et les chancelleries occidentales qui sondent sans relâche ses véritables intentions alors que le débat sur la succession du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, dont le mandat arrive à terme en 2015, alimente la conjecture. Mais telle une «grande muette», son verbe est rare. Ne laissant que trop de place à la rumeur.
Dans l’interview exclusive qu’il a accordée à Fasozine et à Notre Afrik, François Compaoré, conseiller économique à la présidence et frère du président Blaise Compaoré, a décidé de se lâcher. Morceaux choisis:
«Si vous parcourez notre Constitution, vous verrez bien que les conditions pour être Président de la République sont clairement énoncées. Ce sont ces conditions qui peuvent valider ou invalider la candidature de qui que ce soit. D’ailleurs, même si cette succession se déroulait comme ils disent, elle serait républicaine et non dynastique, à moins de reconnaître qu’il s’agirait alors d’une dynastie constitutionnelle. Mais moi je ne suis pas dans une logique de succession.»
«On ne me concède aucun droit et je suis la cible d’accusations gratuites diverses qui ne m’auraient pas été destinées si je n’étais pas le frère du président.»
«Il faut aider ce pays (le Mali: Ndlr) à retrouver la stabilité tout en privilégiant le dialogue, quelle que soit la somme d’efforts à déployer au regard de la complexité de la situation. Le recours aux armes doit être vraiment un cas de force majeure.»