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Le Quotidien N° 1011 du 13/3/2014

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Burkinabè de l’étranger : les bienfaits du droit de vote
Publié le jeudi 13 mars 2014   |  Le Quotidien




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L’une des lacunes de la diplomatie burkinabè est de trop peu s’occuper de nos compatriotes à l’étranger. Les ambassadeurs ne se souviennent d’eux que lorsqu’il faut les mobiliser pour réserver un « accueil chaleureux » au président du Faso. Dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, c’est le portefeuille des Burkinabè qui a le plus intéressé les ambassadeurs et autres consuls généraux. A travers divers mécanismes mis en place, des contributions financières ont été prélevées depuis des années, pour soi-disant construire, entre autre, une « Maison du Burkina ». L’argent a bel et bien été encaissé, mais la Maison reste un mirage. En général, il est très difficile pour un Burkinabè à l’étranger de pouvoir bénéficier des services de l’ambassade, surtout s’il est en difficulté. Il s’agit donc d’ambassadeurs de salons, qui ne se mobilisent que sur la base de leurs intérêts.
Non contents de ne pas s’occuper de leurs problèmes, certains diplomates contribuent à diviser les compatriotes. Dès sa nomination, le nouvel ambassadeur se croit en effet obligé de compter ses partisans, c’est-à-dire les Burkinabè proches du régime. On identifie de ce fait les membres de la communauté non pas sur la base de leur nationalité, mais de leur appartenance politique. De sorte que l’ambassade est devenue le pied-à-terre de certains (les partisans du régime) et une tour d’ivoire pour tous les autres. Cette façon de faire est d’ailleurs propre à l’ensemble des pays africains dont le premier souci est de caporaliser leur diaspora qui est sous surveillance étroite. Certains , comme le Rwanda, n’hésitent pas à envoyer des escadrons de la mort contre les opposants. Bref, les beaux discours sur la contribution de la diaspora au développement national cachent mal cette mauvaise gestion du capital humain expatrié.
Il y a cependant un mince espoir quant à l’avenir des Burkinabè de l’étranger, avec le droit de vote qui leur a été octroyé. Certes , les pratiques divisionnistes subsisteront, mais les diplomates devront de plus en plus retrousser les manches pour aller à la rencontre de leurs compatriotes. Car désormais, ils pèsent dans la balance électorale et tout ambassadeur réfléchira par deux fois avant d’agir. Dans tous les cas de figure, cette revendication longtemps exprimée et toujours ajournée, devrait enfin, à partir de 2015, voir le jour. Ce sera une évolution majeure dans le processus démocratique burkinabè qui avait laissé sur le bas-côté des millions de fils et de filles du pays. Avec ce nouveau droit civique que leur confère le statut d’électeurs, les Burkinabè de l’étranger feront sans doute désormais l’objet d’une plus grande attention.
Le vote des Burkinabè de l’étranger constitue un double acquis pour les intéressés : civique et social. Le fait de jouir du droit de vote les met sous un jour nouveau. Ils feront l’objet d’une cour assidue des politiques, toutes tendances confondues. Cela se voit d’ailleurs depuis quelque temps, avec le ballet des hommes politiques en Côte d’Ivoire, un gigantesque vivier électoral, en raison de l’importante communauté burkinabè qui y vit. Celle-ci, qui est toujours restée au contact de la mère patrie, s’intéresse beaucoup au débat politique actuel et aux échéances électorales à venir. Tout compte fait, cette nouvelle disposition électorale aura le mérite de rapprocher davantage la diaspora burkinabè de sa classe politique. C’est dire que les différents problèmes de cette communauté auront un plus large écho et une meilleure écoute. Il appartient maintenant à la diaspora de monnayer chèrement son vote, en ne donnant ses suffrages qu’aux plus méritants, à ceux qui sont vraiment à même de l’accompagner vers un mieux-être.

La Rédaction

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