A la suite de l’inauguration anticipée, c’est-à-dire sans autorisation préalable, de l’hôpital de réparation clitoridienne du Mouvement raëlien du Burkina le vendredi 7 mars dernier (cf. L’Observateur paalga du lundi 10 mars 2014), nous avons reçu du ministère de la Santé et de la Conférence épiscopale Burkina/Niger les réactions ci-après. Depuis un certain temps, de nombreux écrits parlent du refus opposé par le ministère de la Santé à l'ouverture d'un centre médical Kamkaso à Bobo-Dioulasso et justifient cela par plusieurs raisons qui sont totalement étrangères au ministère de la Santé. Le ministère de la Santé veut donc, à travers cette mise au point, apporter les éléments d'informations ci-après :- Rappel de la réglementation en vigueur : l'exercice privé des professions de santé au Burkina est régi par le décret n°2005-398/PRES/PM/MS du 19 juillet 2005.
Conformément à l'arrêté n°2010-357/MS/CAB du 27 octobre 2010, le promoteur d'un centre de santé, qu'il soit personne physique ou morale, doit disposer dans un premier temps d'une autorisation de création de son centre de santé délivrée par le ministre de la Santé avant la réalisation ou l'aménagement de l'infrastructure. Dans un deuxième temps, et ce, conformément à l'arrêté n°2010-358/MS/CAB du 27 octobre 2010, il devra disposer d'une autorisation d'exploitation de sa structure, délivrée elle aussi par le ministre de la Santé après que l'Inspection générale des services de santé s’est assurée que le promoteur a respecté les normes en infrastructures, en équipements et en ressources humaines.
- Restitution des faits : Par lettre non référencée en date du 25 février 2014, la présidente de l'association «Voie féminine de l'épanouissement» invitait le ministre de la Santé à l'inauguration, le vendredi 7 mars 2014, d'un centre médical dénommé Kamkaso. Par lettre n°2014-068/MS/SG du 28 février 2014, le ministre de la Santé a invité la présidente de ladite association à différer la date de l'inauguration, le temps pour l'association de se mettre en règle vis-à-vis des textes réglementaires en matière d'ouverture et d'exploitation de structure privée de soins. En effet, à la date du 28 février 2014, aucune demande d'autorisation de création du centre médical Kamkaso n'était parvenue au ministre de la Santé.
Cette mise au point est l'occasion pour le ministère de la Santé d'insister sur le fait qu'il n'y a pas de collusion entre sa réponse, purement administrative, et l'Eglise catholique, contrairement à ce que voudraient laisser penser certains écrits. Il tient également à rappeler que l'acte médical qui consiste à réparer les séquelles des mutilations génitales féminines est un acte régulier déjà pratiqué au Burkina Faso par certains professionnels de santé qui, du reste, n'ont pas été consultés sur le cas. Seuls ont prévalu l'intérêt général et l'équité dans le respect de la réglementation en vigueur par tout promoteur de structure de soins de santé.
Le ministère de la Santé espère que cette mise au point aura éclairé l'opinion nationale et internationale sur le débat autour de la situation du centre médical Kamkaso. Il réaffirme sa ferme détermination à toujours veiller, sans complaisance, au strict respect des textes régissant le secteur de la santé, qui visent en dernier ressort à garantir aux populations un accès équitable à des services de santé sécurisés et de qualité.
Le Directeur de la Communication et de la Presse ministérielle
René Sebgo