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Sidwaya N° 7622 du 13/3/2014

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Bouba Yaguibou, secrétaire général adjoint de l’ADF/RDA : « Nous ne sommes pas membre du Front républicain »
Publié le jeudi 13 mars 2014   |  Sidwaya


Bouba
© Autre presse par DR
Bouba Yaguibou, le secrétaire général adjoint du parti (ADF-RDA)
Bouba Yaguibou, le secrétaire général adjoint du parti (ADF-RDA)


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L’actualité politique actuelle au Burkina Faso est marquée par l’échec de la médiation engagée, il y a quelques mois, par des anciens membres du Collège des sages pour essayer de résoudre le différend entre l’opposition politique et la majorité présidentielle. Dans cette interview, le secrétaire général adjoint de l’ADF/RDA, Bouba Yaguibou, fait son appréciation de la situation.

Sidwaya (S.) : L’évènement qui défraie la chronique actuellement au plan politique est l’échec de la médiation. Quelle appréciation faites-vous de cet échec ?

Bouba Yaguibou (B.Y.) : La médiation engagée par les trois anciens membres du Collège de sages pour trouver des solutions durables à la crise politique que connaît notre pays est une bonne chose. Mais c’est dommage qu’elle n’ait pas pu se poursuivre et ce, jusqu’aux débats de fond. Ce sont des choses qui se sont limitées à des préalables, finalement qui ont conduit à l’échec de cette initiative. Leur acte peut être considéré comme étant une action citoyenne majeure. Donc, notre formation politique les félicite, pour avoir eu cette initiative.

S. : Est-ce à dire que vous avez foi en la médiation ?

B.Y. : Oui ! L’ADF/RDA est un parti de dialogue. Comme notre devise l’indique, « Paix-Liberté-Justice ». Pour toutes les fois où il y a une possibilité de dialoguer pour aboutir à une solution qui va mettre un terme assez durable à des questions qui divisent, nous sommes partante. Nous pensons fait que, la médiation était une bonne opportunité que la classe politique n’a pas su saisir pour véritablement régler ces différends de façon définitive, et profiter poser de bons jalons, des fondements solides d’une véritable démocratie, d’un Etat de droit dans notre pays.

S. : L’opposition était-elle en droit de réclamer un mandat aux représentants de la majorité présidentielle ?

B.Y. : Nous pensons que l’opposition s’est trompée de table. Il me semble que l’invitation de la médiation a été bien claire. Elle l’a invitée à un dialogue avec la majorité présidentielle. Exiger un mandat, c’est comme si l’opposition a estimé qu’elle veut discuter directement avec le président du Faso. Le chef de file de l’opposition même l’a indiqué, qu’au regard des nombreuses préoccupations du chef de l’Etat qui ne peut pas venir, il aurait pu donner un mandat. Mais il se trouve que la médiation est une initiative privée d’anciens membres du Collège des sages qui pensaient faire œuvre utile en réunissant sur la même table les différents partis politiques qui s’affrontaient. Ils ont accepté l’invitation en sachant que la discussion se fera avec la majorité présidentielle. Mais pourquoi demander après à la majorité de justifier d’un mandat ? Justifier d’un mandat de qui ? Alors que nous avons des partis qui sont souverains, légalement constitués, et qui en plus bénéficient d’un certain suffrage du peuple.

S. : Avec cet échec, comment voyez-vous maintenant l’évolution de la situation politique au Burkina Faso ?

B.Y. : Nous pensons actuellement avec ce qui se passe, que la situation est en ébullition avec des démissions et la quasi-friction du parti au pouvoir. D’aucuns parlent de séisme ou de tsunami, c’est un fait véritable, c’est réel. C’est dire que les choses sont en décomposition et en recomposition. Nous sommes tentés de dire que c’est un phénomène normal. Je pense que ce qui s’est passé avec justement la sortie de ceux-là même qui ont bâti le CDP pour aller créer leur formation politique. Peut-être que les choses vont changer à ce niveau. Pour nous, si cette situation avait cours, ces démissions n’allaient pas atteindre cette ampleur.

S. : Le thème de votre congrès porte en parti sur la transition politique au Burkina Faso. De quel type de transition politique le pays a-t-il besoin ?

B.Y. : Nous avons besoin d’une transition dans la paix ; qu’on arrive à un changement de pouvoir dans la paix. Je pense que c’est le souhait de tout Burkinabè. Parce que, si c’est dans la violence, d’une façon ou d’une autre, tout le monde va laisser des plumes. Nous avons tous été témoins que des pays qui sont économiquement plus viables que notre pays n’ont pas pu se relever facilement après des crises qu’ils ont connues. Il faut donc arriver à ce que l’élection présidentielle puisse se tenir dans la paix. Et qu’au lendemain, la passation du pouvoir se fasse dans la liesse populaire, avec la préservation de la paix, de la bonne conduite et la continuité de la gestion des affaires publiques. Mais si c’est dans la violence, nous ne savons pas ce qui va se passer. En réalité, la question fondamentale est comment arriver à ce qu’il y ait un changement des fonctions au niveau du sommet de l’Etat sans que le pays ait à en souffrir. Vous verrez qu’à cause de la peur de l’élection présidentielle de l’horizon 2015, il y a un certain nombre d’investisseurs, et même des sociétés et autres, des bailleurs de fonds qui ralentissent tout ce qu’ils ont prévu de réaliser au Burkina Faso. Beaucoup freinent le pas, le temps de laisser passer l’orage.

S. : Vous parlez de la transition au sommet de l’Etat. Est-ce que si le président Blaise Compaoré se représentait, votre parti ne le soutiendrait pas ?

B.Y. : C’est-à-dire qu’il ne peut pas se représenter en 2015. Puisque l’article 37 de la Constitution ne le permettra pas. Donc, la question ne se pose pas à ce niveau. La question qui se pose, je pense que c’est ce que la médiation a indiqué comme schéma auquel elle pensait. C’est qu’après 2015, il se fasse comme une période où un gouvernement d’union nationale sera mis en place, avec un certain nombre d’organes. Dans le cadre de notre congrès dont le thème est « L’ADF/RDA face aux défis de la transition politique et du renforcement de la démocratie », toutes ces questions seront examinées.

S. : Votre parti est contre la révision de l’article 37. est-ce que vous allez soutenir, comme par le passé, une candidature de Blaise Compaoré si toutefois, il parvenait d’une manière ou d’une autre, à sauter le verrou de cette disposition constitutionnelle ?

B.Y. : C’est une question assez importante que vous m’avez posée. Mais je vous rassure que notre congrès en parlera très certainement. Vous allez avoir votre réponse à notre congrès. Donc, rendez-vous le dimanche prochain pour trouver la réponse à votre question.

S. : Il y a des rumeurs qui disent que l’ADF/RDA est en train de rejoindre le Front républicain. Qu’en dites-vous ?

B.Y. : Il y a effectivement le journal Le quotidien qui a écrit que nous sommes membre du Front républicain. Je pense que vous nous accordez une occasion belle pour apporter un démenti. Nous ne sommes pas membre du front républicain. Il n’y a aucune tractation en vue pour que nous devenions membre.

S. : Ce qui veut dire que si des tractations venaient à avoir lieu, vous n’êtes pas partante pour être membre du Front républicain ?

B.Y. : Pour le moment, nous ne sommes pas membre du Front républicain. Il n’y a aucune tractation en cours, présentement, pour que nous soyons membre du front républicain. Si nous avions voulu, nous serions membre fondateur. Mais, nous n’en sommes pas membre. C’est l’occasion de préciser que notre parti n’est pas membre du Front républicain. Lorsque notre formation politique a des positions, elle les adopte de façon courageuse. Et les gens, généralement après avoir critiqué notre position, verront à la longue, finalement, que nous avons la meilleure des positions.

S. : Quelle est concrètement votre position quant à la mise en place du Sénat parce que les gens pensent que vos positions changent en fonction des moments ?

B.Y. : Cette question, dans tous les cas, sera aussi traitée au niveau du congrès de notre parti. Mais si vous prenez notre programme politique, qui est d’ailleurs sur notre site en ligne, vous le saurez. Ce sont des documents qui sont disponibles pour ceux qui font des recherches. Vous verrez dans le programme politique adopté en 2005, que nous avons bien dit que si nous obtenons le pouvoir, nous allons expérimenter le régime parlementaire. Cela veut dire un parlement à deux Chambres, c’est-à-dire un parlement bicaméral. Nous avions justifié pourquoi la création d’un Sénat, ce que devrait être le rôle du Sénat, sa composition, également. C’est pourquoi sur cette question nous sommes logiques avec nous-mêmes. Le congrès étant l’organe suprême de notre parti, on ne peut pas se déroger par rapport à cela. Si un homme politique dit que c’est dans ce sens que le vent souffle, donc il faut aller dans ce sens, s’il se comporte de la sorte, pour notre point de vue, il n’a pas d’avenir. Mais le principe de la création du Sénat est une chose et sa composition en est une autre. Il ne faut pas dire Sénat, pour être Sénat de nom. A l’Assemblée nationale, nous avons voté contre la loi organique sur le Sénat et par la suite on a fait appel à un dialogue. Notre appel a été entendu par le chef de l’Etat qui a invité le Premier ministre et le ministre en charge des réformes politiques pour produire un rapport que nous avons connu par la suite. Aujourd’hui, notre position est des plus sages. S’il faut mettre en place le Sénat, il faut le mettre en accord avec l’opposition. Il faut un consensus, un processus pour mettre en place le Sénat. Je pense que c’est de cela qu’on parle de « Sénat aménagé ». Je pense donc que quand les gens veulent bien comprendre notre position, ils ont tous les éléments pour la comprendre. Malheureusement, ce n’est pas à chaque fois qu’on peut tout expliquer de la sorte. Sinon, quand des gens disent qu’il faut être clair, je ne vois pas comment on peut être encore plus clair que l’ADF/RDA. C’est peut-être parce que des fois, les gens souhaitent que nous soyons dans un sens donné.

Interview réalisée par
Steven Ozias KIEMTORE
kizozias@yahoo.fr
Noufou KINDO
(Stagiaire)

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