Dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, la question des infrastructures sportives se pose avec acuité. Les espoirs suscités en 2010 par le lancement de la construction d’un stade régional et d’un plateau omnisport à Gaoua s’étaient envolés en fin 2012. Tous les deux contrats avaient en effet été résiliés. Néanmoins, une nouvelle entreprise a eu le contrat pour le stade. Elle a débuté les travaux du bâtiment uniquement, en décembre 2013, avec un risque de ne pas être dans les délais.
Le Sud-Ouest du Burkina Faso est l’une des régions les plus pauvres en infrastructures sportives. Composée de quatre provinces, elle ne dispose que d’un seul terrain règlementaire : le stade provincial de Diébougou qui, selon certains acteurs du sport, ne respecterait même pas toutes les conditions en la matière. Pourtant, les populations accordent visiblement de l’intérêt à la pratique du sport. Les données de la direction régionale des sports indiquent une dizaine de disciplines pratiquées dans cette partie du pays, avec un accent particulier sur le football. Rien que dans la période de juillet à mi-octobre 2013, 26 tournois de maracana ont été enregistrés. Malheureusement pour les amoureux des sports au Sud-Ouest, les infrastructures ne suivent pas. Même le chef-lieu de la région, Gaoua, situé à environ 400 km de Ouagadougou, n’abrite aucune infrastructure sportive digne de ce nom. Ce constat a été fait par le directeur régional des Sports et des Loisirs, Joseph Pooda. Ni la province du Ioba, ni celle du Noumbiel non plus, ne disposent de terrain qui puisse permettre aux pratiquants et aux fans des sports de s’épanouir.
Les contrats de construction du stade régional et du plateau omnisport à Gaoua, ont quant à eux connu des perturbations en fin 2012. Des résiliations sont intervenues de tous les deux côtés. Si pour le stade, une nouvelle entreprise a renoué avec les travaux en décembre 2013 pour un délai de 3 mois, il n’en est pas le cas pour le plateau omnisport. Il existe un silence autour des infrastructures sportives de cette région qui abrite pourtant deux clubs de football, à savoir le « Bafudji football club » et le « FC Diébougou ».
A en croire le directeur régional des Sports et des Loisirs, Joseph Pooda, son équipe travaille selon ses capacités, pour la réalisation d’infrastructures adéquates dans la région. Il a souligné que c’est ce travail qui avait conduit à la résiliation, le 23 octobre 2012, du contrat de construction du stade régional dont la pose de la première pierre est intervenue le 24 novembre 2010, avec un délai d’exécution de 8 mois. Le lancement des travaux de construction du stade de Gaoua est intervenu pratiquement à la même période que ceux des stades de Dédougou et de Banfora qui sont fonctionnels depuis plus d’une année. A Gaoua, malgré la prolongation du délai, les travaux continuent de traîner. Selon certaines sources, la construction dudit stade était prévue dans le budget 2008 du ministère des Sports et des Loisirs. Il a fallu attendre 2010 pour voir le lancement officiel des travaux. Si le ministère des Sports semble avoir une part de responsabilité quant au retard accusé dans le lancement effectif des travaux, certaines personnes par contre soutiennent que la non-réalisation du contrat, selon le calendrier prévu, incombe à l’entreprise qui avait le marché. Aux dires de Joseph Pooda, son ministère de tutelle a joué sa partition, en débloquant la première tranche des fonds alloués. La réception du stade était prévue pour juillet 2011.
Zéro % de réalisation pour le plateau
A Gaoua, le rêve d’un stade d’envergure régionale est aussi loin d’être une réalité, si l’on s’en tient aux différentes informations. Le nouveau détenteur du marché dit être venu juste pour la construction du bâtiment dont le délai d’exécution de trois mois qui lui a été accordé ne sera pas respecté. Cela à cause du retard dans le démarrage des travaux. Quant à la clôture, ce sera un autre cas à résoudre et probablement avec une autre entreprise. Jusqu’à quand faudra-t-il attendre ?
La situation du stade n’est pas unique dans la capitale de la région lobi. Il en est de même pour la construction du plateau omnisport. Le contrat pour la construction du plateau omnisport, a été résilié le 11 octobre 2012, soit trois (3) ans après le lancement du projet. L’évaluation actuelle des travaux fait état d’un taux de réalisation de 0%, étant donné qu’il est envisagé la délocalisation du site du plateau. Le directeur régional explique : « Quand on prend le cas du plateau omnisport, je crois que c’est l’entreprise qui n’a pas fait son travail. Ils ont privilégié d’autres chantiers à notre plateau omnisport ». Il poursuit par ailleurs en ces termes : « Pour un projet d’environ 30 millions de F CFA, lorsque vous vous rendez sur le terrain, vous ne trouvez que deux personnes. Et même les agrégats qui étaient déposés au début ont été ramassés plus tard pour le stade de Diébougou ». De l’avis de Joseph Pooda, les travaux ne répondaient pas aux normes exigées pour le plateau. A la question de savoir à quand le plateau et le stade régional du Sud-Ouest, le directeur régional dit ne pas disposer d’informations exactes. « Mais, si tout rentre dans l’ordre, on pourrait avoir le plateau en 2014 », a-t-il cependant estimé. Tout de même, il vaut mieux prendre tout le temps qu’il faut, a-t-il ajouté, car il ne sert à rien de précipiter les travaux pour rester encore en cours de chemin.