Pour la journée FIFA du 5 mars dernier, les Etalons avaient un large éventail de choix de sparring-partner. Entre la Colombie et le Honduras en passant par l’Azerbaïdjan, le Burkina a finalement choisi les Comores. Un choix justifié ?
Au regard de la prestation indigeste et indigne de leur rang face à la 198e nation au classement FIFA, on pourrait dire que Sita Sangaré a eu le nez creux en accordant sa préférence aux Iles Comores. La forme actuelle des joueurs burkinabè ne prêtait pas à l’optimisme et c’est probablement pour cette raison que le président de la FBF s’est tourné vers les Comores. Mais c’est un choix qui ne fait pas progresser les vice-champions d’Afrique. Les Etalons gagneraient aujourd’hui à se frotter à plus fort qu’eux pour emmagasiner davantage d’expériences. Jouer contre une équipe comme la Colombie allait certainement décupler l’envie des joueurs. Paul Put l’a reconnu. “Les Comores ont joué contre nous comme s’ils jouaient contre le Brésil. Si on avait eu un adversaire de la trempe des quintuples champions du monde, on se serait comportés comme l’ont fait les comoriens”.
Pour grandir et prendre des galons dans l’univers footballistique planétaire, il faut accepter se frotter aux poids lourds du sport-roi mondial. Un face à face avec la Colombie qui émarge dans le top 10 mondial allait certainement apporter plus de crédit à la sélection nationale et le label Etalons allait bien se vendre au mois de mai avec les multiples matchs amicaux internationaux que livreront les mondialistes. Qu’ont bien pu apprendre les Etalons face aux Iles Comores ? Sinon que certains joueurs ont, de façon diplomatique, déclinés la sélection car ils ne se sentiraient pas véritablement concernés en jouant contre un sans-grade. Ceux qui ont répondu à l’appel n’ont pas non plus montré une envie certaine d’enfiler le bleu-de-chauffe pour en découdre face à la 198e nation mondiale dans le classement FIFA. Et le résultat final d’un but partout n’apporte pas de crédit au classement actuel des Etalons. Le Burkina a-t-il laissé filer une chance inouïe de se faire adouber par le gotha du football mondial en refusant de jouer contre la Colombie ? Aura-t-on encore une chance pareille au mois de mai ? C’est le moindre mal que nous puissions souhaiter aux Etalons et au sélectionneur national Paul Put.