Un mois et 4 jours seulement après avoir rendu le tablier au sein du parti majoritaire, le congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la député Saran Sérémé/Séré entend créer son parti. Le 30 octobre dernier à Ouagadougou s’est tenue l’Assemblée générale constitutive du Parti pour le développement et le changement (PDC). Cette nouvelle formation politique dont elle sera la présidente n’attend que l’accréditation du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la Sécurité (MATDS).
Ce parti entend appliquer les principes directeurs de la social-démocratie et déposera son "baluchon" politique dans l’opposition. La future présidente du PDC a martelé ceci dans l’Observateur : " nous sommes convaincus que nous ne sommes pas sur la mauvaise voie, mais sur la voie de la recherche du développement et le bien être des populations. Nous ne marchanderons pas notre intégrité pour quoi que se soit ". Pour madame Séré, rien n’est perdu quand bien même qu’ils n’auront pas de candidats aux élections. Elle laisse entendre que leurs militants iront voter. Elle pense que s’il y a des candidats CDP, UPC, ou de l’UNIR/PS engagés pour le développement du pays, leurs militants s’exprimeront avec discernement. Celle qui n’est en passe de devenir l’unique femme patronne d’une formation politique au sein de l’opposition a tenu à rappeler qu’ils sont de l’opposition et ne parlerons pas de mouvance présidentielle.
Ainsi donc, ce que se chuchotait dans les oreilles est désormais officielle et on n’attend que la bénédiction du MATDS. Nous avons déjà écrit que cette femme a des " couilles " pour son acte de démission fracassante du Congrès pour la démocratie et le progrès. Pour certaines raisons, nous n’avons pas encore pu la rencontrer pour échanger sur certaines questions pointues liées à la politique et à ses ambitions mais nous constatons que l’ancien député ne veut pas faire les choses à moitié. Elle veut aller jusqu’au bout. Il reste maintenant le travail de mobilisation militante. La tache sera ardue car ses anciens camarades ne la laisseront pas tranquille ; ce sera une occasion pour elle de goûter à l’expérience d’opposant dans un pays où tout le monde est mis au pas. Elle pourra compter sur l’expérience de ses devanciers, les Zéphirin Diabré, les Moussa Bloy, pour se construire un avenir. Elle remarquera très certainement que la vie d’ancien camarade est très compliquée. C’est déjà en tout cas un encouragement pour toutes ces femmes à qui la politique et la société ne font pas de cadeaux.